Il arrive que l’on se retrouve à la croisée des chemins… Que ce soit à cause d’un manque de stimulation, une mise à pied, un déménagement ou toute autre raison, il faut parfois changer d’emploi. Et à mi-carrière, il peut être intéressant de recevoir quelques conseils. C’est encore mieux s’ils proviennent de gens expérimentés, avec un bon réseau et appartenant à différents secteurs d’activité. Survol de l’initiative Carrière 4.0.

« Nous avons réalisé en 2017 que plusieurs de nos membres expérimentées perdaient leur emploi, ou se faisaient dire par leur employeur qu’il serait temps qu’elles pensent à leur retraite et cela nous a interpellées, donc nous avons décidé de créer le comité Carrière 4.0 », raconte Danielle Ferron, avocate associée chez Langlois Avocats, qui codirige le comité à l’Association des femmes en finance du Québec (AFFQ).

Peu de temps après, la Fédération des chambres de commerce du Québec sortait le rapport Les travailleurs expérimentés : un potentiel sous-exploité. « Cela nous a encore plus motivées à agir, ajoute-t-elle. Nous voulions que nos membres soient utilisées à leur pleine valeur. »

Conférences

Le comité a commencé par inviter en conférence des femmes qui avaient réalisé différents changements de carrière, comme se lancer en affaires, devenir coach de cadres, aller dans le monde de la philanthropie, etc.

« On a aussi rencontré des entreprises pour essayer de comprendre ce qu’il se passait, s’il y avait des biais sexistes, ou de l’âgisme, ou les deux », précise Danielle Ferron.

Puis, le comité a réalisé que spontanément, des membres discutaient de façon informelle de ce qui leur arrivait pour obtenir des conseils, des pistes de solution.

Nous avons des membres très expérimentées et qui ont de très bons réseaux, donc nous nous sommes dit que ce serait extraordinaire de pouvoir offrir ce soutien à toutes nos membres en processus de transition de carrière.

Danielle Ferron, avocate associée chez Langlois Avocats et codirectrice du comité Carrière 4.0

C’est ainsi que le programme Carrière Thinking 4.0 est né.

Un comité, trois rencontres

Pour chaque membre en transition de carrière, un comité de trois à cinq personnes est créé sur mesure afin de l’accompagner dans le processus. « Nous avons un bassin d’une quarantaine de personnes, plusieurs sont des membres, mais pas toutes, pour vraiment avoir des gens avec des profils diversifiés », affirme Danielle Ferron.

Trois rencontres ont lieu avec la membre en transition de carrière. La première vise à parler de qui elle est, de ses forces, de ses faiblesses, d’où elle est rendue. La deuxième a pour objectif de regarder où elle veut aller, ses freins, ses leviers. La troisième vise à établir un plan d’action.

En un peu moins de deux ans, 16 femmes ont été accompagnées. Meriem Ben Khayat l’est actuellement. « Je me suis installée récemment au Québec avec ma famille, indique-t-elle. J’habitais auparavant au Maroc et j’ai une expérience de 23 ans en finance en Afrique. » Meriem Ben Khayat souhaite maintenant acquérir une expérience professionnelle au Canada et déjà, elle est membre de l’Ordre des administrateurs agréés du Québec.

Tout de suite, elle s’est sentie soutenue grâce à Carrière Thinking 4.0. « J’ai droit à un accompagnement personnalisé et cela me permet d’avoir accès à un très large réseau professionnel diversifié. Je ne suis pas dans l’urgence, mais je veux trouver une façon de valoriser mon expérience internationale, d’apporter une valeur ajoutée et, aussi, de m’épanouir dans un emploi. Je suis bien entourée pour y arriver. »