Imperial Snacking, fabricant de la marque Impérial Popcorn, vient de tripler le rayonnage de son entrepôt afin de soutenir le gonflement de sa production de maïs soufflé.

Ce n’est pas que le poids du produit nécessite des étagères surdimensionnées.

« Les camionneurs sont ravis de transporter notre stock : on dirait que les remorques sont vides », souligne son copropriétaire Elvis Langevin en rigolant.

L’investissement pèse tout de même lourd : Imperial Snacking dépense 700 000 $ pour faire passer sa capacité de 1700 à 5500 palettes.

L’entreprise de Saint-Eustache annonce en effet que sa marque secondaire de maïs soufflé French Cancan entre dans la danse.

PHOTO PATRICK BEAUDRY, FOURNIE PAR IMPERIAL SNACKING

Jusqu’à maintenant vendu exclusivement chez Costco, la marque de maïs soufflé French Cancan sera bientôt offerte dans des centaines de nouveaux points de vente au Canada.

Jusqu’à maintenant vendu exclusivement chez Costco, ce produit plus raffiné, mais moins connu, sera bientôt offert dans des centaines de nouveaux points de vente au Canada, notamment Maxi, Super C, Metro et Bureau en Gros/Staples.

La nouvelle survient juste à temps pour la Journée internationale du popcorn, qui, comme chacun sait, est célébrée le 19 janvier de manière éclatante. « C’est une étape importante pour nous », commente Elvis Langevin, qui détient l’entreprise avec sa conjointe, Audrey Martel.

« On est déjà partout au Canada, avec Dollarama. On travaille avec Loblaws pas mal partout au Canada. On veut faire la même chose avec French Cancan. »

« Et plus peut-être », ajoute Audrey Martel.

Car le déploiement de French Cancan offre l’occasion de tenter une percée aux États-Unis.

« On a des pourparlers, confirme son conjoint. Les gens qui s’occupent de nous avec Costco travaillent là-dessus. »

Imperial Snacking occupe depuis plus de 20 ans un vaste bâtiment de 72 500 pi⁠2 (6700 m⁠2) à Saint-Eustache, qu’elle n’utilisait pas entièrement.

Avec ces nouveaux projets, « on est obligés d’agrandir par l’intérieur », indique l’entrepreneur.

Doubler les marmites

Imperial Snacking vend chaque année plus de 12 millions de sacs de popcorn, soit quelque 700 millions de grains de maïs répandus dans près de 6000 points de vente au Canada.

Outre les commerces, l’entreprise distribue son maïs soufflé dans environ 7000 centres de divertissement au Québec, tels La Ronde, le Centre Bell et le Zoo de Granby.

La pandémie avait (temporairement) anéanti ce marché des concessions alimentaires, mais en contrepartie, le cocooning avait gonflé les ventes en épicerie.

Sur cette lancée, leur chiffre d’affaires connaît une augmentation annuelle de 20 % depuis trois ans.

L’entreprise emploie 70 personnes. Son usine compte trois chaînes de production, sur lesquelles deux quarts de travail s’activent 19 heures sur 24, du lundi au jeudi.

Sur chacune des chaînes s’alignent 12 marmites à maïs soufflé. « Il est éclaté de la même façon qu’au cinéma, mais pas dans un cabinet », décrit le copropriétaire.

Une fois éclaté, le maïs tombe sur un convoyeur vibrateur qui conduit à des ensacheuses automatiques.

« On veut doubler les marmites sur chaque ligne », informe-t-il.

Pour soutenir ce surcroît de production, il prévoit également acquérir de nouvelles ensacheuses. L’entreprise entend investir ainsi près de 3 millions de dollars.

Deux au départ

Imperial Snacking ? L’entreprise trouve son origine dans Pause Café Impérial, une petite entreprise reprise par Elvis et Audrey sous le nom de Produits de concession Impérial, en 1995.

« On a commencé dans les concessions alimentaires, raconte Elvis Langevin. On vendait aux cinémas, aux salons de quilles, aux bingos, aux arénas. Superclub Videotron avait été un de nos premiers gros clients. On vendait la matière première davantage qu’on fabriquait. »

« On était vraiment deux au départ, poursuit Audrey Martel. Moi, je faisais tout ce qui était paperasse durant le jour. J’appelais pour les commandes. Elvis allait sur la route pour vendre et essayer de trouver de nouveaux clients. Le soir, il revenait, on préparait les commandes, on mettait ça dans le camion, on allait livrer jusqu’à minuit. Et le lendemain, on recommençait. »

L’entreprise a pris de l’expansion et a commencé à souffler elle-même son maïs.

« Au départ, c’était emballé à la main dans un sac transparent avec un Ziploc, relate Elvis Langevin. On avait six marmites et on faisait ça à temps partiel. »

Une firme de marketing leur a suggéré la marque Imperial Popcorn, assortie d’une tête de clown, hilare bien sûr.

Un ami qui était propriétaire de quatre supermarchés Metro les a encouragés à s’adresser au siège social de la chaîne, ce qui leur a ouvert les portes d’un premier magasin Super C. « C’est parti comme ça », lancent en chœur les deux conjoints.

Metro, IGA et Maxi ont suivi.

« Puis on a vu qu’il y avait un marché pour un produit un peu plus haut de gamme », reprend Elvis Langevin.

La marque French Cancan, offerte en plusieurs variétés, est apparue sur la scène il y a huit ans. « On a commencé tranquillement avec Costco en dégustation. »

Barbe à papa et maman

L’entreprise maintient également des activités secondaires, tout aussi légères, voire aériennes : dix mois par année, elle produit de la barbe à papa dans une petite section de l’usine.

« C’est fabriqué un peu à la façon de ce qu’on voit à La Ronde, décrit Elvis. Les machines sont semblables. Les employées opèrent deux machines à la fois, et on met deux couleurs par pot. »

« On parle d’à peu près deux millions d’unités par année », précise Audrey.

L’entreprise est pourtant peu connue. « On a été très discrets dans notre approche, c’est pour ça que les gens ne nous connaissent pas, constate son conjoint. On commence à faire parler de nous parce que notre fille nous a demandé de montrer qui est en arrière de l’entreprise. »

Ashley vient en effet de plonger dans la marmite à son tour.

« Aujourd’hui, les gens de notre âge en tout cas – moi, j’ai 25 ans – sont vraiment sur les réseaux sociaux », commente l’intéressée. « Je vois de plus en plus des modèles qui parlent d’eux sur les réseaux. Les gens veulent savoir l’histoire de ceux qui fabriquent ce popcorn. »

Elle prendra la relève un jour.

« Pas tout de suite ! », assure – et la rassure ! – son père. « Audrey a 50 ans, moi j’en ai 52. On a encore du bon à donner. »

LUMED rachetée par le français bioMérieux

L’entreprise québécoise LUMED, spécialisée dans les logiciels d’aide à la décision dans le domaine médical, a été acquise par le géant français de l’analyse in vitro bioMérieux. La société de Sherbrooke a créé un système d’aide à la décision clinique pour soutenir les hôpitaux dans l’optimisation des prescriptions d’antibiotiques et la surveillance des infections associées aux soins. LUMED travaillait étroitement depuis 2017 avec bioMérieux, qui avait acquis une participation de 16 % dans l’entreprise. L’entreprise française gobe les 84 % restants, avec une injection de près de 9 millions d’euros (environ 13 millions CAN). Les produits de LUMED s’ajoutent à la gamme de solutions logicielles BIOMÉRIEUX VISION SUITE de bioMérieux. LUMED a été fondée en 2012 par Mathieu Beaudoin, Louis Valiquette et Vincent Nault. On ne sait pas si ses logiciels ont participé à la décision.

PHOTO EDOUARD PLANTE-FRÉCHETTE, ARCHIVES LA PRESSE

Moteur de Vision marine Technologies

Soutien gouvernemental pour des hors-bord électriques québécois

Même l’électrification des transports de loisir reçoit un soutien gouvernemental. Par l’entremise d’Investissement Québec, le gouvernement provincial a autorisé une contribution financière de 3 millions de dollars américains au constructeur d’embarcations électriques Vision marine Technologies, sous la forme d’une souscription à des actions privilégiées.

L’entreprise de Boisbriand mettra cette recharge financière à profit pour développer et commercialiser son fameux moteur hors-bord électrique E-Motion.

L’arrivée de ce nouvel actionnaire « permettra à Vision marine Technologies de poursuivre sa croissance », a commenté dans un communiqué Alexandre Mongeon, chef de la direction et cofondateur de l’entreprise. « Cette injection de fonds aidera l’entreprise à embaucher du personnel hautement qualifié et à accélérer la production de son système innovant E-Motion, tout en sécurisant sa chaîne d’approvisionnement. » Le projet devrait créer 24 emplois.

TELUS Santé navigue avec Clinia

Autre nouvelle relative à la navigation. TELUS Santé a conclu un partenariat exclusif avec l’entreprise montréalaise Clinia, spécialisée dans les technologies de recherche de soins de santé, une entente qui « révolutionne la navigation et offre des soins adaptés aux démarches personnelles en matière de santé », assurent les deux partenaires.

Elle permettra à TELUS Santé d’améliorer les expériences de navigation médicale des citoyens en proposant des recommandations de soins personnalisés et en connectant les dossiers de santé, les réclamations et les réseaux de prestataires.

Du côté des payeurs, l’infrastructure créée par TELUS Santé et Clinia optimisera le temps et les efforts consacrés aux tâches administratives et à l’entrée manuelle des données. Pour stimuler la croissance de la firme montréalaise, TELUS Capital de risque, l’entité d’investissement stratégique de TELUS, mène pour Clinia une ronde de financement de série A de 10 millions de dollars.

Fondée à Montréal en 2016, Clinia compte des effectifs en Amérique du Nord, en Amérique du Sud et en Europe.