Le pronostic est excellent.

YULCOM Technologies se risque dans le secteur médical, mais sa santé financière est assurée par une transfusion d’argent frais.

L’entreprise montréalaise, spécialisée dans la conception de logiciels, l’intégration de systèmes et l’intelligence artificielle, a réuni un financement de deux millions de dollars sur deux ans pour le développement de son système d’aide au diagnostic médical assisté par l’IA.

Elle s’était plutôt concentrée jusqu’alors dans les applications financières et l’apprentissage électronique sur les marchés internationaux – YULCOM compte 14 bureaux dans 13 pays.

« On développe actuellement un système d’aide à la décision pour les médecins, plus précisément les radiologues, pour analyser plus rapidement l’imagerie médicale », explique Youmani Jérôme Lankoandé, président-directeur général de YULCOM.

Pressés par le temps et les patients qui se bousculent, les radiologues vont pouvoir s’appuyer sur une aide à l’analyse des images « qui va faire le déblayage, comme on aime le dire, pour leur permettre de se concentrer sur l’essentiel ».

En cours depuis plus d’un an, le projet avait fait l’objet en 2022 d’une première subvention du gouvernement fédéral pour soutenir des partenariats de recherche avec des fabricants sud-coréens d’équipement médical.

Car « notre solution intègre ce qu’on appelle l’internet des objets (IOT) », décrit le président de YULCOM.

En associant le logiciel d’aide au diagnostic à des appareils d’imagerie médicale portatifs, « on offre des solutions clés en main pour faire ce travail dans des régions reculées, par exemple dans les territoires autochtones, les régions nordiques ou les villages qui ne sont pas bien desservis ».

L’intelligence artificielle entre en jeu dans l’interprétation prédictive des images de résonance magnétique, en s’appuyant sur les données déjà enregistrées. « L’intelligence va apprendre en fonction de ces images-là », résume le président.

Un modèle d’intelligence !

Le financement annoncé comprend des services-conseils et jusqu’à 254 000 $ accordés dans le cadre du Programme d’aide à la recherche industrielle du Conseil national de recherches du Canada (PARI CNRC). « Le reste, c’est la compagnie elle-même et des partenaires », indique M. Lankoandé.

Ces fonds vont « nous aider dans la recherche et développement et l’expérimentation en précommercialisation, précise-t-il. La précommercialisation va commencer l’année prochaine. »

L’équipe de YULCOM met actuellement au point son modèle d’intelligence artificielle, qui doit s’adapter à la fois aux spécificités des populations visées et aux caractéristiques de leurs systèmes de santé.

« La solution elle-même est universelle, mais dans le domaine de la santé, on ne peut pas utiliser les mêmes modèles d’intelligence artificielle d’une région à l’autre », indique l’entrepreneur.

« L’avantage que nous avons, c’est le fait qu’on est présents dans plusieurs pays. On a décidé de mettre à contribution nos différents bureaux. »

YULCOM, qui compte une centaine d’employés et autant de pigistes, a ouvert des bureaux aux États-Unis, en Colombie, en Belgique, au Maroc et dans huit pays d’Afrique de l’Ouest.

« On veut dès le départ pouvoir s’attaquer à tous ces marchés-là », indique-t-il.

Mais le champ opératoire est plutôt encombré.

« Il y a quand même plusieurs joueurs dans notre domaine, reconnaît l’homme d’affaires. Cependant, il y a de nombreuses maladies. Par exemple, beaucoup de compagnies s’intéressent au cancer, à Montréal et au Canada. Nous, on s’intéresse aux maladies pulmonaires. Et il y a aussi une dizaine de maladies pulmonaires. Parmi celles-là, on a choisi une maladie. »

Une maladie qu’il ne veut pas nommer, pour des raisons de concurrence.

Son entreprise avait elle-même connu les soins intensifs.

Du sur-mesure

Né au Burkina Faso, Youmani Jérôme Lankoandé est titulaire d’une maîtrise en économie politique à l’Université Laval, où il s’est engagé dans le mouvement étudiant.

Fasciné par l’innovation technologique, il a cofondé en 2012 une entreprise vouée à la commercialisation du savoir-faire québécois à l’étranger, fort pertinemment nommée Innovation Québec. « Notre première mission, c’était d’exporter les logiciels québécois à l’international, relate-t-il. Et en 2015, on a presque fait faillite. »

Youmani Jérôme Lankoandé n’a pas eu besoin de l’intelligence artificielle pour poser le bon diagnostic : « On a compris que les gens ne voulaient pas de logiciels prêts-à-porter, mais des logiciels qui sont faits sur mesure. »

L’entreprise a pris le nom YULCOM pour développer des applications taillées aux mensurations de ses clients.

« On a commencé à se diversifier géographiquement en 2016. Et en 2017, on s’est lancés dans l’intelligence artificielle. »

Soutenu par Investissement Québec, YULCOM a notamment conclu un partenariat avec Développement international Desjardins pour l’aider à concevoir une offre de service numérique au bénéfice des populations marginalisées dans les pays en développement.

« Nos clients sont majoritairement des organismes gouvernementaux, par exemple en Afrique, et des institutions internationales comme la Banque mondiale et l’Organisation mondiale de la santé », décrit-il.

L’aide au diagnostic médical lui ouvre un nouveau monde.

PHOTO FOURNIE PAR ALEA PROTECTION

Roxane Champagne-Duval a lancé la gamme de tampons et serviettes 100 % biologiques et biodégradables Alea Protection à la fin 2022.

Les heureux aléas d’Alea

Depuis le 15 décembre, les employeurs sous réglementation fédérale doivent fournir gratuitement des serviettes hygiéniques et des tampons aux employées dans leur milieu de travail. Près d’un demi-million de personnes profiteront de cette mesure au Canada. Un vaste marché dont l’entreprise québécoise Alea Protection entend se tailler une petite, mais non négligeable part. Sa fondatrice Roxane Champagne-Duval a lancé une gamme de tampons et serviettes 100 % biologiques et biodégradables à la fin de 2022. Elle a profité de la nouvelle réglementation fédérale pour développer une solution clés en main pour les entreprises concernées. « Nous avons fait développer au Québec de beaux présentoirs et nous offrons la livraison mensuelle ou trimestrielle des produits selon les besoins », a-t-elle expliqué par voie de communiqué. « On s’occupe même du marketing à l’interne et de la documentation visuelle offerte aux employés afin de bien leur expliquer cette nouvelle initiative. » En trois mois de prévente, les produits d’Alea Protection se sont trouvé une place dans 400 toilettes d’entreprises de toutes tailles partout au Canada. À elle seule, la Banque de développement du Canada (BDC) offrira les produits Alea dans ses 170 toilettes à travers le pays. D’autres portes s’ouvriront certainement.

Une subvention de 200 000 $ pour une application de Protégez-vous

Le rigoureux organisme sans but lucratif a sans doute fait la demande avec application pour son application. Protégez-Vous a annoncé en décembre l’obtention d’une subvention de 200 000 $ du ministère de l’Environnement, de la Lutte contre les changements climatiques, de la Faune et des Parcs pour développer son application Le Décodeur, qui permet aux consommateurs d’identifier rapidement les logos écologiques sur les produits… et de jauger leur pertinence. L’appli mobile – et gratuite – veut aider le consommateur à faire des choix éclairés et responsables en le guidant vers les produits aux véritables vertus environnementales. Lancé en 2022, Le Décodeur présente un répertoire comprenant l’évaluation de plus de 80 logos écologiques dans six catégories : l’alimentation, l’entretien ménager, les vêtements, les cosmétiques, l’électronique et les électroménagers. Par exemple, l’écoétiquette Shell-Conduite carboneutre a reçu une mauvaise évaluation (un cercle rouge), tandis que le logo Biologique Canada est gratifié de deux cercles verts (très bonne note globale). La subvention, répartie sur trois ans, permettra notamment à Protégez-Vous de bonifier son répertoire en augmentant le nombre de catégories et de logos. On ne sache pas que l’application Le Décodeur ait fait l’objet d’un test critique dans la revue Protégez-Vous.

IMAGE FOURNIE PAR ECOSURF CANADA

La planche de surf électrique Aerofoil E-Tron de Audi sera distribuée au Québec par Ecosurf Canada.

La planche à aile portante atterrit et s’envole

Plusieurs manufacturiers planchent sur des projets de planche électrique à aile portante, ou planche à foil (prononcez foïle). Ou E-foil. Ou planche hydroptère. La PME québécoise Ecosurf Canada a annoncé qu’elle serait le distributeur exclusif au Québec de la planche de surf électrique Aerofoil E-Tron d’Audi. L’entreprise de Saint-Jean-sur-Richelieu promeut cette activité en pleine ascension depuis 2021. La planche hydroptère est mue – silencieusement – à l’électricité. Dès qu’elle atteint la portance nécessaire, l’aile immergée de l’Aerofoil E-Tron soulève la planche au-dessus de la surface de l’eau. Sans doute soulèvera-t-elle également l’enthousiasme au Salon international du bateau de Montréal, qui se tiendra du 8 au 11 février au Palais des congrès. Le prix de détail d’Aerofoil E-Tron s’élève de 18 000 $ à 22 000 $, mais une formule de location sera possible. Pour ne pas faire de vagues dans le milieu nautique, il faut rappeler que divers commerces louent et distribuent déjà d’autres marques. Le Québec manufacturier n’est d’ailleurs pas en reste. BRP présentera sa propre planche à aile portante, la Sea-Doo Rise, au Salon du bateau de Montréal. La planche électrique sera disponible au cours de l’été.

LE CHIFFRE

- 70 %

En 2024, la demande de services de marketing imprimé dans les PME québécoises devrait plonger de 69,7 %. C’est une des tendances que la plateforme de mise en relation entre entreprises et fournisseurs helloDarwin a tirées de l’analyse des 13 000 projets menés depuis sa fondation en 2017.