Bouddha avec des lunettes de soleil.

C’est l’étonnante image que fait surgir l’entreprise québécoise Nolk en acquérant quasi simultanément la marque montréalaise de vêtements de loisirs actifs Rose Buddha et la lunetterie américaine Revant Optics, de Portland, en Oregon.

Les deux cibles sont pourtant situées de part et d’autre du continent.

Lancée en 2018 par un groupe d’entrepreneurs d’expérience et spécialisée dans le soutien au commerce électronique, Nolk a réuni par acquisitions un portefeuille de petites entreprises émergentes qui conçoivent et fabriquent des produits de consommation de qualité supérieure.

« Beaucoup de marques ont été créées au cours de la dernière décennie avec le modèle qu’on appelle direct aux consommateurs », explique Alexandre Renaud, cofondateur et chef de la direction de Nolk. « Moi et mes associés de l’époque, on a parlé à plusieurs de ces entrepreneurs, et ils rencontrent toujours des difficultés. C’est facile à démarrer, mais difficile à faire grandir. On s’est dit qu’on créerait un portfolio de ces différentes marques en sélectionnant les entreprises qui pourraient mieux grandir dans un écosystème plutôt que seules. »

Le concept s’apparente au groupe LVMH Moët Hennessy Louis Vuitton, dit-il, en se défendant de toute autre comparaison avec le géant du grand luxe. Les marques que Nolk réunit ont plutôt en commun une sensibilité écoresponsable.

« C’est un terme quand même assez galvaudé, mais sur chacune de nos marques, le matériel, le produit ou la réflexion en arrière du produit doit inclure un élément d’écoresponsabilité. »

L’entreprise a monté une base de données appelée GeniusWire qui « nous permet d’identifier des marques et de les contacter », explique-t-il.

C’est de cette manière que Nolk a repéré et acquis Kana (ustensiles de cuisine en fonte), Loctote (sacs antivol), Freakmount (supports à téléphones pour motos) et Opposite Wall (décoration murale).

Autrement, les suggestions proviennent de son réseau et de quelques agents.

« On ne fait pas d’entreprise en difficulté, précise-t-il. Le redressement est une expertise en soi. Généralement, ce qu’on fait, c’est de l’accélération. »

Cinq ans et demi après sa création, Nolk a assemblé une quinzaine de marques dans quatre divisions.

L’entreprise est « toujours sur le marché » pour les belles occasions qui se présentent. « Rose Buddha et Revant Optics se qualifiaient. On a commencé le processus avec eux à la fin de 2022. »

Les vertus de Rose Buddha

La main de Rose Buddha avait été – sereinement – tendue par le président de son conseil d’administration, Dominic Gagnon. « Il nous a écrit pour nous dire qu’ils regardaient d’autres options pour le futur et la prochaine croissance », relate Alexandre Renaud.

Fondée en 2016 par l’entrepreneure, comédienne et professeure de yoga Maxime Morin, Rose Buddha conçoit et fabrique des vêtements de yoga et de loisirs à partir de fibres naturelles ou recyclées, notamment tirées de bouteilles de plastique.

En tout, « 90 % de la collection est assemblée au Québec », précise Alexandre Renaud. « L’engagement de la clientèle est hyper fort. Dans le marché, des taux d’achat ou de répétition entre 60 et 70 %, c’est très performant. »

Le défi – et c’est là que Nolk apporte un nouveau souffle – consistera à répandre le parfum des vertus de Rose Buddha à l’extérieur du Québec. Parce que « 80 % des revenus sont des ventes locales, souligne-t-il. Le reste, c’est le Canada. Très peu aux États-Unis ».

Revant et le village gaulois

Située à Seattle, en Oregon, Revant Optics fabrique des lentilles de remplacement pour les lunettes de soleil, permettant aux consommateurs de conserver leurs coûteuses montures.

Cette réparabilité « s’inscrit dans notre mission », affirme Alexandre Renaud. « Ils fabriquent et coupent toutes les lentilles à Portland. On internalise aussi la production en Amérique du Nord. »

Comment un lunettier de l’Oregon a-t-il pu attirer le regard de Nolk ? Le clin d’œil a été lancé par un de ses agents situé à Portland.

Alexandre Renaud s’est rendu sur place pour rencontrer le président de Revant, Jason Bolt. On suppose qu’un ou deux atomes crochus s’accrochent alors, que l’intuition lance quelques signaux de connivence.

« L’intuition, c’est une forme de mesure, mais qui est inconsciente, répond-il. Il y a un calcul derrière. Et chaque personne a son équation. »

L’équation francophone d’Alexandre Renaud a trouvé une résolution.

Le président de Revant « a décidé de venir avec nous à cause justement de notre vision, notre philosophie, notre approche un peu champ gauche ou village gaulois », exprime-t-il.

Jason Bolt ne parle pas français, mais sa femme est française.

« Il est allumé aux questions sociales. Il a travaillé pour la campagne d’Obama en 2008. Tout ça fait qu’il était super réceptif à notre façon de travailler et de se présenter. Il nous a dit que de tous les groupes intéressés, on a été les plus constants dans le processus. »

Comme plusieurs autres marques du groupe, Revant Optics et Rose Buddha conservent leur identité et leur équipe. Leurs présidents Jason Bolt et Maxime Morin demeurent à leur tête.

« Pour nous, c’est l’idéal quand le fondateur veut se joindre au groupe et veut continuer de participer à la croissance », commente le chef de la direction de Nolk.

PHOTO FOURNIE PAR PRINCIPAL

Le bureau de design montréalais Principal a obtenu le mandat de refaire entièrement l’image de marque et l’expérience web de la Gund Gallery du Kenyon College, en Ohio.

Les performances culturelles et olympiques de Principal

Principal œuvre dans la culture, mais le fait discrètement. Le petit bureau de stratégie et de design montréalais a obtenu le mandat de refaire entièrement l’image de marque et l’expérience web de la Gund Gallery du Kenyon College, en Ohio. Dorénavant, l’institution s’appelle simplement THE GUND, dans une sobre typographie en lettres capitales, créée spécialement pour l’occasion. Quel est le lien entre Montréal et la ville de Gambier, à 160 km au sud-ouest de Cleveland ? Le musée du Kenyon College est dirigé depuis 2021 par Daisy Desrosiers, qui a fait ses études à l’Université de Montréal et à l’UQAM. La nouvelle conservatrice en chef avait le mandat de redynamiser l’auguste institution. D’où son appel à Principal. « On ne voulait pas faire un logotype imposant ou impérial », commente Bryan K. Lamonde, directeur de création et cofondateur de Principal. « C’est une signature qui est pérenne. Elle est suffisamment neutre pour évoluer dans le temps et laisser la place aux œuvres et aux contenus. » Comptant une douzaine de créateurs, Principal travaille principalement avec des organismes culturels et de grandes institutions. « Notre cheval de bataille, ce sont les images de marque qui durent », dit-il. Mais Principal ne fait pas que dans l’art. Mandaté par l’agence canadienne Hulse & Durrell, le bureau montréalais a également revu l’image de marque et le guide des normes graphiques du Comité olympique international en 2020-2022 – un immense travail que Principal n’est pas autorisé à commenter.

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PHOTO FOURNIE PAR PRINOTH

Le constructeur de véhicules chenillés Prinoth a annoncé un investissement de 25 millions pour faire passer la superficie de son usine de Granby de 120 000 pi2 à 200 000 pi2.

Prinoth agrandit son usine de 66 %

Prière de prendre note que Prinoth prend de l’expansion. L’entreprise de Granby, issue de l’ancienne division de véhicules d’entretien de Bombardier, a annoncé un investissement de 25 millions de dollars pour faire passer la superficie de son usine de 120 000 pi⁠2 à 200 000 pi⁠2 (11 150 m⁠2 à 18 580 m⁠2) – une substantielle augmentation de 66 %. Les travaux sont en cours et devraient être terminés en novembre 2024. L’usine de Granby assemble la famille de véhicules utilitaires à chenilles Panther, le véhicule de damage de piste de ski Bison et la chenillette de déneigement de trottoir SW50. Elle emploie tout près de 300 personnes. L’agrandissement vise un accroissement de production pour soutenir la croissance continue de ses marchés. Elle devrait entraîner la création d’une trentaine de nouveaux postes. Prinoth fait partie du groupe HTI (High Technology Industries), de Sterzing, en Italie.

Deux jalons européens pour le styrène recyclé Pyrowave

Des nouvelles emballantes qui montrent que Pyrowave est sur le bon chemin. Le géant européen de l’emballage Knauf Industries et le fabricant de pneus Michelin ont produit des lots de produits finis en utilisant du styrène entièrement issu de déchets plastiques recyclés au Canada par la technologie Pyrowave, plutôt que du styrène vierge fabriqué à partir d’hydrocarbures. Knauf Industries a pu fabriquer des pièces en polystyrène expansé en utilisant 100 % de styrène recyclé. De son côté, Michelin a produit dans son usine de Bassens, en France, un lot prototype de quatre tonnes de caoutchouc synthétique de type styrène-butadiène, dont le styrène avait été entièrement produit avec la technologie de recyclage de Pyrowave. Dans les deux cas, les tests effectués sur les élastomères ainsi obtenus ont démontré qu’ils avaient des propriétés identiques aux élastomères faits à partir de matières vierges de source fossile. Il s’agit d’étapes significatives pour Pyrowave, qui démontre ainsi que le styrène produit avec sa technologie conserve ses propriétés dans des procédés de fabrication sensibles à la contamination. L’entreprise québécoise a mis au point une technologie entièrement électrique pour dépolymériser le polystyrène usagé par micro-ondes, afin de produire un monomère de styrène pur identique au styrène vierge.

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Six Flags, la société américaine de parcs d’attractions, a confié à l’entreprise montréalaise Connect & Go le développement du bracelet SixPay, un nouveau système de paiement sans contact mis en place dans quatre de ses parcs aquatiques aux États-Unis.