Quel qu’aurait été le vainqueur du Grand Prix de Montréal, Jean-Philippe Caron en serait lui aussi sorti gagnant : le trophée que le pilote de Formule 1 allait soulever avait été conçu par son entreprise, Protocole trophées d’exception.

Un trophée dessiné par sa fille Lili-April, plus précisément. Il avait confié la tâche en mars dernier à la jeune étudiante en design industriel. « Mon père m’a vraiment donné carte blanche : fais ce que tu penses », affirme-t-elle.

Protocole conçoit et fait fabriquer par un partenaire beauceron des trophées créés sur mesure pour des évènements sportifs, culturels ou d’entreprises.

C’est le fabricant de pneus Pirelli, un des deux commanditaires majeurs du Grand Prix de Montréal 2023, qui a pris contact avec lui en février dernier pour lui confier ce mandat.

Il connaissait déjà la réputation de Jean-Philippe Caron, faut-il dire.

À la demande de son promoteur François Dumontier, il avait conçu un premier trophée pour le Grand Prix de 2015, dont les volutes étaient inspirées du tracé du circuit Gilles-Villeneuve.

Commanditaire officiel du Grand Prix en 2019, le bureau de Pirelli à Milan l’avait alors contacté une première fois pour la création d’un nouveau trophée, inspiré cette fois de la feuille d’érable.

« Les gens de Pirelli sont fiers d’encourager le talent local, dit-il. C’est très important pour eux. »

De retour en 2023, Pirelli lui a suggéré de suivre à nouveau la piste érablière.

Après quelques propositions initiales, Pirelli lui a demandé un concept plus abstrait, « où on ne verrait pas quelque chose de très précis, mais plutôt un feeling de victoire. C’est là que je me suis dit : pourquoi ne pas demander à ma fille de faire une proposition ? Ce serait le fun de lui donner cette chance de briller à travers une création qui vient vraiment 100 % d’elle. »

Lili-April Allaire-Caron s’y est attaquée en mars, alors qu’elle achevait sa deuxième année en design industriel à l’Université de Montréal.

« Mon but était de faire un trophée qui allait représenter l’aérodynamisme », décrit-elle.

« J’ai regardé les formes d’une auto de Formule 1 sur l’internet pour m’inspirer et j’ai commencé à développer des formes. Puis je me suis concentrée sur la partie du haut, la protection du conducteur. J’ai rendu la forme plus abstraite, puis je l’ai transformée, allongée. »

Son père assure qu’il n’a influencé en aucune manière le processus de sa fille.

« Elle est arrivée avec trois propositions, puis on en a discuté ensemble. »

L’une de celles-là a été retenue, que Jean-Philippe a présentée à Pirelli avec les trois siennes, sans préciser qui en étaient les auteurs.

« Ils ont choisi celui de Lili. »

Le trophée de Lili-April

Le trophée de Lili-April montre trois silhouettes évidées, identiques, mais de tailles décroissantes, découpées dans des plaques d’aluminium massif et fichées dans une base cylindrique en aluminium.

Leur tracé reprend le profil de l’arceau de sécurité du pilote, prolongé de ce qu’on peut lire comme un nez de voiture de Formule 1.

La FIA régit la conception de ses trophées avec des règles presque aussi strictes que celles de ses voitures. « Je reçois une espèce de livret d’instructions », indique le président de Protocole.

Le trophée du pilote victorieux doit mesurer entre 55 et 65 cm de hauteur, sans excéder un poids de 5 kg. Celui conçu par Protocole mesure précisément 65 cm. « Mon objectif est de créer un trophée spectaculaire, qui va faire la hauteur maximale, tout en respectant la limite de poids. »

Accélération et freinage

Jean-Philippe Caron entrevoyait en 2015 une accélération importante de ses activités, avec l’ouverture éventuelle de sa propre usine. Sa lancée a cependant été freinée par la pandémie et l’interruption des évènements sportifs et promotionnels.

Il avance une explication supplémentaire : « Après le Grand Prix 2015, je me suis retrouvé avec mes enfants à temps plein. Depuis six ans, j’élève trois enfants tout seul. La croissance de mon entreprise n’a pas été aussi rapide que ce que j’aurais aimé parce que j’ai priorisé mes enfants. »

Les activités ont néanmoins repris. Son père travaille avec lui. « Tous les jours, on livre un ou deux projets pour divers clients », soutient l’entrepreneur. Il les dessine à la main et demande à une graphiste de produire des rendus 3D qui sont présentés au client.

« On a livré la semaine dernière des trophées pour l’hôpital Sainte-Justine, on a fait les trophées des Lauriers de la gastronomie », donne-t-il en exemple.

Le lendemain de notre entretien, Jean-Philippe Caron allait livrer les caisses de bois contenant les précieux trophées aux organisateurs du Grand Prix.

« Mon père et moi sommes allés les chercher en Beauce il y a deux semaines, raconte Lili-April. J’ai même eu la chance d’assembler une partie de mon trophée en usine. »

Le trophée gagnant.

La Cordée à l’assaut de la Cathédrale

PHOTO FOURNIE PAR LA CORDÉE

La Cordée a inauguré un nouveau magasin aux Promenades Cathédrale, où elle propose un mur d’escalade mobile à son active clientèle.

Il ne s’agit pas de faire l’escalade de la cathédrale. Cependant, justifiant sa raison sociale, La Cordée a inauguré un nouveau magasin aux Promenades Cathédrale, où elle propose un mur d’escalade mobile. L’entreprise espère atteindre un sommet de popularité auprès de son active clientèle avec cette initiative unique au Canada. D’une superficie de 25 000 pi⁠2 (2320 m⁠2), cette nouvelle succursale veut « dynamiser l’expérience de magasinage » en invitant ses clients à tester les produits sur place, dans différents espaces spécialement configurés. On y trouve notamment des ateliers de vélo, de ski de fond et de randonnée accessibles de l’extérieur. Le magasin situé au centre-ville de Montréal pousse l’ambition jusqu’à faire revivre l’expérience en nature avec un parcours aménagé comprenant un mur végétal. La Cordée, qui compte maintenant huit magasins, célèbre cette année son 70e anniversaire.

Un saut dans la Chaudière

Ne pas confondre seau, chaudière et un saut dans la Chaudière-Appalaches. La jolie région qui s’étend au sud de Québec relance cet été son initiative Arrêts gourmands. Elle invite les gens du cru et les touristes à soutenir près de 160 PME à vocation gastronomique – producteurs, restaurateurs, transformateurs – en dégustant la succulence locale. Les entreprises qui participent à ce programme de la Table agroalimentaire de la Chaudière-Appalaches (TACA) ont accès à divers outils promotionnels et à une formation en ligne. Notons au passage que le coût de leur adhésion s’élève à 150 $ et que la pancarte routière Arrêts gourmands est louée au prix de 50 $ la première année, 30 $ la deuxième et 20 $ la troisième. La région de la Chaudière-Appalaches est la deuxième pour l’importance de la production alimentaire au Québec.

Consultez le site d’Arrêts gourmands

Un projet de 6,5 millions à Mont-Saint-Pierre

IMAGE FOURNIE PAR LA STATION DE MONTAGNE SUR MER DE MONT-SAINT-PIERRE

L’église de Mont-Saint-Pierre reprendra vie en accueillant une expérience immersive de vol libre, l’activité iconique de Mont-Saint-Pierre.

Un petit saut jusqu’en Gaspésie, cette fois… On sait maintenant quel visage prendra la Station de montagne sur mer de Mont-Saint-Pierre, le plus important projet de relance économique et touristique en Haute-Gaspésie depuis plusieurs années, évalué à 6,5 millions de dollars. Les responsables de la Coopérative de solidarité de développement économique, touristique et social de Mont-Saint-Pierre (la CSMSP) ont présenté les images du concept, qui se déploie sur cinq axes. Il comprend notamment une Place du village aménagée dans une ancienne auberge, un Centre de vol libre virtuel dans l’église, qui survolera plus de 40 ans d’histoire, et un observatoire au sommet du mont Saint-Pierre, qui offrira une vue spectaculaire sur les Chic-Chocs, la vallée glaciaire de Mont-Saint-Pierre et le fleuve Saint-Laurent. « C’est focus été 2024 ! », s’est exclamée la directrice générale de la Station de montagne sur mer de Mont-Saint-Pierre, Julie Coulombe, dans une conversation téléphonique. « L’été 2023 en est un de préparation et de mise en place. » Près de 25 emplois seront créés dans cette localité grâce à ce projet. « On a les entrepreneurs, les plans et les devis », a-t-elle ajouté. Il était important que le projet soit soutenu par la population locale, indique-t-elle, et elle se réjouit que sur les 170 habitants de l’endroit, une cinquantaine aient assisté à la présentation qui en a été faite, le 9 juin dernier.

0,09 %

Les petites entreprises canadiennes ont connu une croissance globale de l’emploi de 0,09 % en mai, selon le rapport Intuit QuickBooks. Le chiffre semble infinitésimal, mais il s’agit de la première hausse après trois mois de baisse.