Des palmiers, des perroquets et des iguanes plutôt que des érables, des merles et des crapauds. Accrochés à une tyrolienne, les visiteurs ont une vue imprenable sur le centre-ville de Miami. L’environnement est inhabituel pour les parcours suspendus d’Arbraska.

Le parc d’aventures arboricoles Treetop Trekking Miami, construit et géré par l’entreprise lavalloise, a prudemment ouvert ses portes en septembre dernier, avant de pousser la machine en décembre. Avec succès.

« Pour nous, l’expérience est hyper concluante jusqu’à présent. On est extrêmement satisfaits des résultats financiers générés, de l’achalandage et aussi de la notoriété qu’on a réussi à créer rapidement dans ce marché qui est quand même une jungle floridienne », constate Jean-François Couture, chef du marketing d’Arbraska, entreprise fondée en 2002. « C’est le fruit de nos 20 années d’expérience. »

Le parc Treetop Trekking est situé dans l’île Watson, face à Miami, dans le petit jardin zoologique Jungle Island, que ses propriétaires voulaient revitaliser en y ajoutant une attraction aérienne.

Arbraska/Groupe Trekking a conçu et fabriqué pour eux un parc d’aventures constitué d’une haute tour centrale, de laquelle rayonnent deux parcours pour enfants, deux parcours intermédiaires et deux parcours experts. Un petit village pour enfants dans les arbres y a également été aménagé.

PHOTO CHRISTOPHER VANHAREN, FOURNIE PAR ARBRASKA/GROUPE TREKKING

Parc d’aventures arboricoles Treetop Trekking Miami

« Avec la pandémie, malheureusement, ils n’ont pas pu l’opérer et ils nous ont demandé de prendre en charge la gestion des opérations et la commercialisation du parc », explique Jean-François Couture. Résultat, « une petite entreprise qui est partie de Rawdon est maintenant responsable d’un gros parc à Miami dans le marché touristique le plus compétitif au monde ».

Le défi était intimidant pour une PME québécoise, dans un bassin touristique infesté de requins, où elle devait faire connaître une nouvelle attraction « avec des moyens québécois ».

« On n’est pas Disney, on lutte contre Disney ! », lance-t-il.

Il s’agit de la seconde attraction d’Arbraska en Floride, après celle ouverte à Daytona.

L’entreprise a pris ses coutumières précautions de sécurité. Sur le sol américain, toutefois, elle devait s’assurer de cocher toutes les cases réglementaires.

« À Miami, souligne-t-il, tu as des panneaux publicitaires d’avocats partout. » Tous ces squales sont prêts à profiter de la moindre entorse. Aux règlements.

La noirceur contre la chaleur ?

Il n’y a pas que le climat juridique qui soit différent au sud de la frontière.

À Miami, c’est la chaleur plutôt que la saison froide qui interrompt les activités. « Quand il fait 40 ou 45 degrés, les gens restent chez eux. »

La créativité québécoise pourrait cependant les faire sortir des sentiers battus et climatisés. Pendant les canicules, l’entreprise songe à ouvrir son parc en soirée, alors que souffle la brise vespérale, et à fournir des lampes frontales aux aventuriers nocturnes.

Les ouragans sont une autre particularité de la météo locale. La région a essuyé à l’automne 2022 les rages successives de Ian et Nicole.

« Notre parc a relevé le défi. Par exemple, notre village pour enfants dans les arbres a été construit à l’épreuve des ouragans. »

Suivre le fil

L’équipe d’Arbraska a consacré l’automne à jauger le marché et à ajuster son tir.

Le parc n’a d’abord été ouvert que les fins de semaine, puis quelques journées durant la semaine ont été graduellement ajoutées.

« On est en train d’envisager la possibilité d’ouvrir sept jours par semaine afin de répondre à la demande, se réjouit Jean-François Couture. On est pratiquement à pleine capacité chaque jour. »

Les résultats du parc de Miami, qui compte 25 employés américains, sont de 25 à 30 % supérieurs aux attentes. Cette expérience concluante dans un marché touristique compétitif et réputé ouvre la voie à d’autres projets.

« On veut être propriétaire de plusieurs parcs aux États-Unis au cours des prochaines années », annonce déjà Jean-François Couture.

De bons bonds

Arbraska, maintenant sous la canopée de Groupe Trekking, a ouvert sept parcs au Québec, sept en Ontario à l’enseigne Treetop Trekking et deux aux États-Unis. Son expertise est reconnue jusqu’en Asie, où sa division de construction a conçu et installé des attractions suspendues pour divers clients, dont une voie aérienne sur la Tour Macao.

L’entreprise réalise un chiffre d’affaires de 20 millions de dollars par année au Canada et y compte quelque 515 employés, en bonne partie saisonniers.

PHOTO DOMINICK GRAVEL, LA PRESSE

Attraction uplå, à Mont-Saint-Grégoire

Sa nouvelle attraction uplå – plus grand trampoline extérieur au monde, selon l’entreprise – a accueilli 125 000 visiteurs et engrangé 1,5 million de revenu depuis son ouverture à Mont-Saint-Grégoire, en juin 2022. Un succès qui augure d’un nouveau bond pour son chiffre d’affaires. « On est en train d’en vendre partout en Amérique du Nord, indique le chef du marketing. J’attends présentement un client américain qui vient le visiter avec moi. Dans la prochaine année, on va en ouvrir plusieurs qui vont être notre propriété au Canada. »

Déjà un saut dans l’avenir.

Equifax acquiert une entreprise montréalaise

PHOTO KEVIN D. LILES, ARCHIVES THE NEW YORK TIMES

Equifax semble avoir une excellente cote de crédit. L’agence de renseignement de crédit a acquis le Bureau de crédit de l’industrie alimentaire de Profil Crédit, une entreprise montréalaise plus que trentenaire. Il s’agit d’une des 13 acquisitions totalisant plus de 3,5 milliards de dollars réalisées par Equifax au cours des 24 derniers mois. Fondée en 1991 par Jean Gauthier, Profil Crédit s’est consacrée aux renseignements de crédit dans divers secteurs d’activité commerciale, notamment le domaine alimentaire. Son Bureau de crédit de l’industrie alimentaire procure à plus de 1000 clients – fournisseurs de services alimentaires et de boissons, entreprises de transformation de la viande et de la volaille, distributeurs – des données de crédit sur plus de 200 000 entreprises. L’entreprise montréalaise est désormais une unité commerciale d’Equifax. Selon la présidente d’Equifax Canada, Sue Hutchison, la combinaison du Bureau de crédit de l’industrie alimentaire de Profil Crédit et d’Equifax permet de créer « la plus grande source de renseignements de crédit commercial au Canada ». Jean Gauthier demeure chez Equifax Canada à titre de conseiller stratégique.

Des « tracances » sans tracas

PHOTO FOURNIE PAR GLO

Employés de GLO à Playa del Carmen

Pour célébrer son cinquième anniversaire, l’agence de marketing numérique GLO a offert à ses employés de travailler à distance pendant 10 jours sous le soleil du Mexique. C’est ce qu’on appelle maintenant des « tracances », contraction de travail et vacances (workation en anglais), une initiative de plus en plus populaire. Le fondateur et stratège numérique de GLO, Jonathan Nicolas, veut ainsi « miser sur l’expérience employé » et le bonheur au travail, dans ce cas-ci à Playa del Carmen, dans un contexte de pénurie de main-d’œuvre. Pour transformer la relation au travail, l’agence a mis de l’avant d’autres initiatives comme la valorisation de l’intrapreneuriat, les horaires de travail flexibles et une « étude interne sur les irritants » qui n’a rien à voir avec les réactions aux lotions solaires. Une dizaine d’employés se sont réparti les plages horaires au Mexique. On suppose que cette initiative ne mettra pas l’entreprise sur le sable.

Un bon coup de biomasse

C’est une forme de cercle vertueux. La scierie et la communauté d’Opitciwan vont toutes deux bénéficier d’une entente historique conclue entre le Conseil des Atikamekw d’Opitciwan (CAO), Hydro-Québec et la Société en commandite Onimiskiw Opitciwan (SCOO) pour l’installation d’une centrale électrique de cogénération à la biomasse forestière. Biomasse en partie produite par la scierie. Il s’agit du premier projet de réseau autonome de ce type dans une communauté autochtone au Québec. La centrale d’une puissance installée de 4,8 MW desservira la communauté et favorisera l’acquisition d’un séchoir par la scierie locale, dont le Conseil d’Opitciwan est actionnaire majoritaire. En consolidant et en maximisant les activités de la scierie, ces projets contribueront au développement économique et à la création d’emplois. La construction de la centrale entraînera l’embauche de 40 travailleurs. Son exploitation créera une quinzaine d’emplois permanents. La mise en service, prévue pour juillet 2026, devrait réduire de 85 % la consommation de diésel de la génératrice actuelle. Le financement du projet, dont le coût est évalué à 60,2 millions, est assuré par des investissements des promoteurs (la SCOO et le CAO) et la contribution des gouvernements du Québec et du Canada.

Le chiffre

40

Le Groupe La Büff vient d’ouvrir à L’Île-Perrot le 40e établissement de sa chaîne de restaurants de petits déjeuners L’Œufrier. Ce chiffre devrait être porté à 47 au cours des 12 prochains mois.