Chaque lundi, nous vous présentons une entreprise qui innove.

Cycliste passionné et sans emploi, Loïc Sanschagrin-Thouin a utilisé son temps libre pour conjuguer travail et loisir.

L’idée

LS Tech+, l’entreprise qu’il a fondée en 2018, est vraiment le résultat d’une période de désœuvrement. « Je n’arrivais pas à me trouver un emploi en ingénierie, raconte ce finissant de Polytechnique Montréal. J’avais des jobines, j’ai travaillé chez Tim Hortons. » Et puis, il en a eu assez. Il a revisité un travail scolaire sur la façon de mesurer la puissance et décidé de se lancer en affaires.

« Pour un cycliste, c’est la seule mesure qui compte vraiment, explique-t-il. Ce n’est pas la vitesse ni la cadence. C’est la puissance, et ça se mesure en watts. »

Le produit

LS Tech+ a mis au point Wattza, un capteur de puissance qui s’installe sur le vélo pour informer en temps réel celui qui pédale de l’effort fourni. L’entreprise vise les cyclistes qui ont de l’ambition, mais qui ne veulent pas nécessairement battre Hugo Houle au Tour de France.

PHOTO MARTIN TREMBLAY, LA PRESSE

Loïc Sanschagrin-Thouin

Les capteurs de puissance, ça existe depuis 30 ans, explique le fondateur. Les vélos qui coûtent très cher en sont équipés. Mais si on veut en acheter un, ça coûte beaucoup trop cher.

Loïc Sanschagrin-Thouin, fondateur de LS Tech+

Le capteur mis au point par LS Tech+ a l’avantage de s’installer sur n’importe quel vélo sans changer les pédales et sans modifier rien d’autre. Il est facile à installer et se transfère d’un vélo à un autre. Il peut fonctionner avec les applications les plus utilisées par les cyclistes, comme Strava, sur une montre ou sur un téléphone.

Ce qui le distingue surtout, c’est son prix. Le Wattza sera bientôt mis sur le marché avec une étiquette de 350 $ à 450 $, comparativement à 1000 $ et plus pour les produits déjà disponibles.

C’est un outil qui devient accessible pour tous les cyclistes, plutôt que pour le petit nombre, dit Loïc Sanschagrin-Thouin. « Beaucoup de cyclistes pensent qu’ils n’ont pas besoin de ça, mais quand on ne l’a jamais essayé, on ne le sait pas. » Un capteur de puissance, selon lui, permet de s’améliorer et de se motiver à pédaler.

L’avenir

L’étape de la commercialisation du Wattza est maintenant arrivée pour LS Tech+, dont les activités ont été financées par les revenus d’enseignement et de suppléance du fondateur au début, puis par l’obtention de subventions.

L’entreprise est installée dans l’incubateur d’entreprises du campus de l’Université de Sherbrooke à Longueuil. Elle vient de conclure une campagne de sociofinancement qui lui a rapporté un peu plus que son objectif de 25 000 $. Les fonds seront utilisés pour commencer la production du capteur, dont 31 exemplaires sont déjà vendus. L’objectif est de les livrer cet été, précise le fondateur, qui est actuellement le seul employé à temps plein de LS Tech+ et qui peut compter sur trois ressources à temps partiel.

LS Tech+ veut engager des frais juridiques pour s’assurer que son Wattza soit couvert par une protection intellectuelle et envisage l’avenir avec optimiste. Il y a 4,5 millions de cyclistes au Québec, rappelle son fondateur.

Consultez le site de LS Tech+