Ceux et celles qui rêvaient de vivre la van life, cette idée bohème du voyage sur quatre roues, mais avaient des scrupules à brûler une tonne d’essence dans des paysages paradisiaques (ou de payer ces pleins à la station-service...) seront heureux d’apprendre que la première fourgonnette 100 % électrique au pays destinée aux voyages et escapades sera mise en location par Bromont Campervan dès le printemps prochain.
Qui ?
La jeune entreprise des Cantons-de-l’Est a déjà un petit parc de fourgonnettes à louer pour les touristes d’ici, mais beaucoup pour les Européens qui aiment bien partir faire le tour de la Gaspésie en passant par Tadoussac pour voir les baleines ! Olivier Marcoux, président de Bromont Campervan, estime toutefois que les marathons de kilométrage sont à la baisse pour sa clientèle, assurément inspirée par la hausse du prix de l’essence. Pour cet entrepreneur, c’est une très bonne chose, car l’esprit de la van life est d’abord et avant tout de passer du temps dans un endroit choisi plutôt que sur l’autoroute. De s’y installer, d’où l’intérêt de bien sélectionner un véhicule selon ses critères de confort. Et maintenant, selon ses valeurs aussi.
Bromont Campervan a mis la main sur une Ford e-Transit pour deux passagers. Le véhicule est en train d’être transformé à Cowansville par l’entreprise EazyVans, spécialiste de la conversion de ce genre de véhicule, qui va la munir de meubles en bois de merisier, d’un lit escamotable électrique, d’un espace cuisinette ainsi que d’une toilette et d’une douche.
Autre ajout : une batterie au lithium 400 Ah, de la société québécoise Volthium, qui permettra d’utiliser tous les accessoires du véhicule sans réduire son autonomie.
Les défis
L’autonomie est assurément le plus grand frein à l’enthousiasme des « e-campeurs » : la rutilante Ford a une autonomie de 200 km seulement.
Olivier Marcoux concède que cela limite la clientèle, mais il fait la promotion de sa région en même temps que celle de sa fourgonnette : « On change complètement le discours habituel », dit-il.
« Le but premier de ce véhicule ne sera pas de faire de grandes distances en peu de jours, mais plutôt d’expérimenter le tourisme local, passer du bon temps dans des endroits de qualité en attendant la recharge de la batterie, rencontrer des artisans locaux... tout cela en économisant des sommes importantes sur l’essence et en faisant sa part pour l’environnement ! », précise aussi le communiqué de presse annonçant l’arrivée prochaine du véhicule.
Bromont Campervan compte offrir des itinéraires électriques dès la prochaine saison touristique, pour accompagner sa clientèle.
Cela étant dit, les locateurs qui souhaitent rouler pas mal pourront le faire, car la fourgonnette se recharge de 5 % à 80 % en 30 minutes sur une borne rapide. Un peu de planification permettra d’aller plus loin, si c’est ce qui est souhaité.
L’autre frein à la location de cette fourgonnette, mais aussi de la plupart des véhicules récréatifs de moyen et haut de gamme, c’est le prix. Dans ce cas, la Ford électrique est louée 250 $ par jour, pour un kilométrage de 150 km par jour calculé sur l’ensemble du voyage. Donc pas de surplus pour un voyage de 1000 km s’il est fait sur une semaine, mais un extra qui peut faire gonfler rapidement la facture pour de longs trajets.
« Ça n’est pas pour quelqu’un qui veut faire 3000 km en 10 jours », précise Olivier Marcoux.
L’avenir
Olivier Marcoux veut un parc de véhicules complètement hybride et planifie avoir 15 fourgonnettes électriques d’ici 2026. Ce qui représente inévitablement d’autres défis pour le jeune entrepreneur estrien. Chaque véhicule coûte autour de 150 000 $ une fois transformé et prêt à être loué.
L’autre défi sera de mettre la main sur les fourgonnettes électriques. On s’en doute, il n’y a pas qu’à Bromont qu’on ait vu ce potentiel d’affaires. Pour le moment, deux autres fourgonnettes devraient rejoindre le parc de Bromont Campervan en 2023.