L’innovation : les syndicats de copropriété sont souvent composés de bénévoles qui doivent apprendre sur le tas les subtilités de la gestion de condo et des obligations réglementaires. C’est notamment à leur intention que Regisco a mis au point une plateforme qui fournit un carnet numérique de suivi d’entretien.

L’entreprise montréalaise y ajoutera bientôt un système de formulaires en ligne faciles à remplir, qui générera automatiquement le carnet et son calendrier — une première, soutient la firme, dans le milieu encombré des services et logiciels de gestion de condo.

Qui

Kayci Ozorai rêvait toute jeune d’être entrepreneure et s’est vite intéressée à l’immobilier. Elle était encore aux études à HEC Montréal quand elle a répondu à une offre d’emploi dans une firme de gestion d’immeubles en copropriété.

PHOTO MARTIN TREMBLAY, LA PRESSE

Kayci Ozorai a fondé Regisco en 2018 avec Philippe Desormeaux.

Elle a rapidement constaté que ce milieu ne disposait pas d’un outil simple et facile à utiliser pour planifier et organiser les opérations de vérification et d’entretien des immeubles en copropriété.

Pour répondre à ce besoin, elle a fondé Regisco en 2018 avec son collègue Philippe Desormeaux. Elle avait alors 24 ans. Regisco emploie maintenant huit personnes.

C’est ce qui nous a poussés à créer un carnet d’entretien et de maintenance, qui allait nous permettre de centraliser l’information à même la plateforme, et aussi de bien planifier.

Kayci Ozorai, cofondatrice de Regisco

« Parce que dans le domaine de la copropriété, il y a un énorme taux de roulement des administrateurs et des gestionnaires. Il y a donc une perte d’information qui occasionne des coûts à long terme », soutient Mme Ozorai.

L’outil

Le carnet d’entretien numérique de Regisco facilite la planification et l’enregistrement des opérations d’entretien, tel qu’exigé par la loi 16 adoptée en 2019.

Ce carnet comprend un calendrier d’entretien, un répertoire des composantes concernées et un registre des opérations effectuées.

Chaque mois, l’administrateur reçoit un courriel qui l’avise des vérifications ou activités à entreprendre au cours du mois.

« À la fin de l’année, le conseil d’administration peut extraire un rapport des activités et prouver aux copropriétaires que le bâtiment est entre bonnes mains », explique Kayci Ozorai.

La nouveauté

Dans sa version originale, testée et raffinée pendant un an avec divers syndicats de copropriété, la mise en place du carnet d’entretien numérique nécessitait au préalable l’inspection et la photographie des lieux.

Cette étape ne sera plus nécessaire avec sa nouvelle et imminente version.

Regisco est le premier carnet d’entretien numérique qui va se créer à partir de cinq formulaires, qui ont été testés, qui sont super conviviaux, faciles et rapides à compléter.

Kayci Ozorai, cofondatrice de Regisco

Chacun est consacré à un aspect de la propriété : infrastructure, superstructure et enveloppe du bâtiment, aménagements intérieurs, services et, enfin, terrains.

Pour faciliter l’identification des équipements et éléments de la propriété — son type de toit, par exemple —, ces formulaires sont accompagnés de photos de quelque 350 composantes.

IMAGE FOURNIE PAR REGISCO

Aperçu de la plateforme Regisco

Les réponses des formulaires créeront automatiquement une plateforme en ligne avec un carnet d’entretien prêt à l’usage.

La plateforme et le carnet ont été mis au point à l’interne par l’équipe de Regisco qui, outre Kayci Ozorai, compte deux ingénieurs, un technologue en architecture et quatre développeurs.

La formule de base à 18 $ par mois donne accès au carnet d’entretien. La formule supérieure, au coût de 25 $, y ajoute le registre de copropriété. Une dernière formule inclut une formation vidéo en ligne de 30 leçons en sept modules sur la gestion des immeubles en copropriété.

L’avenir

Kayci Ozorai a participé au printemps dernier au programme Recharge destiné aux femmes propriétaires de jeunes entreprises.

« Ça m’a permis d’échanger avec des professionnels chevronnés dans différents domaines, mais également avec des femmes entrepreneures, confie-t-elle. J’ai quand même une équipe composée d’hommes. »

Pour l’instant, cette vigoureuse équipe se consacre au lancement du carnet d’entretien créé automatiquement à l’aide de formulaires, prévu d’ici la fin de septembre.

« À court terme, on aimerait créer un module de suivi de l’étude du fonds de prévoyance, avec un module comptable, pour intégrer la gestion du flux de trésorerie des syndicats », ajoute-t-elle.

D’ici trois ans, elle prévoit s’attaquer au marché ontarien, soumis à des exigences très similaires à celles du Québec.