La boule, plantée dans le sol brûlant de Las Vegas, est immense. Baptisée MSG Sphere, elle fait 516 pieds de diamètre, 336 pieds de hauteur et elle illuminera la capitale du jeu, dès 2023, grâce à l’expertise de la Montréalaise SACO Technologies.

Le contrat — « le plus gros de SACO » — est arrivé en 2018 : garnir la surface extérieure de la sphère (580 000 pieds carrés) pour y former un immense écran lumineux. Un contrat pour l’intérieur – 160 000 pieds carrés de tuiles DEL en haute résolution — a suivi.

L’entreprise compte parmi les fournisseurs majeurs de la conception de la MSG Sphere (Madison Square Garden), projet de 1,8 milliard US qui comprend un théâtre de 18 000 sièges sous un écran courbé enveloppant connecté au centre d’exposition du Venetian Resort. « On commence sous peu l’assemblage intérieur, dit Jonathan Labbee, cochef de la direction de SACO. L’écran de la surface intérieure aura une résolution 100 fois plus élevée qu’une télé haute définition. Une centaine d’employés sont consacrés à l’assemblage intérieur. »

IMAGE FOURNIE PAR SACO TECHNOLOGIES

Image de la MSG Sphere à Las Vegas

Pour l’extérieur, SACO a développé un système lumineux composé de nombreux luminaires DEL (S-POK) solidement ancrés à des extrusions d’aluminium qui formeront un immense écran courbé. « Tout ce qui est technologique dans la sphère vient d’ici, indique Yanick Fournier, vice-président principal du développement des affaires de SACO. La grande majorité de nos produits sont faits dans un rayon de 30 kilomètres, car on aime contrôler la qualité et soutenir l’économie locale. »

SACO concevra ainsi ce que la direction appelle une identité de nuit dans le paysage éclairé de Las Vegas. « On a trouvé une façon d’intégrer le produit pour créer quelque chose de magique », dit Jonathan Labbee.

Afin d’arriver à bon port, les équipes de SACO ont redoublé d’ingéniosité et de patience, en pleine pandémie. « La crise des semi-conducteurs nous a aussi affectés, explique Yanick Fournier. On utilise des composants qu’on trouve dans les voitures électriques. Il a fallu redessiner les articles deux, trois fois avec des produits électriques sur lesquels on était capables de mettre la main. »

Rock star de l’écran numérique

Une visite au siège social de l’entreprise, dans l’arrondissement de Saint-Laurent, à Montréal, ne fait aucun doute sur les talents d’émerveillement de SACO chez ceux qui assistent à des concerts d’aréna, de stade ou qui visitent des tours comme le Burj Khalifa, à Dubaï. Madonna, Nine Inch Nails, Backstreet Boys, The Rolling Stones, Michael Bublé, Elton John, Lady Gaga, Paul McCartney, U2… La liste de clients-vedettes est longue dans le « brillant » curriculum de l’entreprise.

Le parcours de Jonathan Labbee et de Yanick Fournier, qui enchaînent les anecdotes en entrevue, est enviable, car vécu presque main dans la main avec nos chanteurs et groupes préférés. Une parmi tant d’autres ? Quand l’entreprise a déménagé ses innovations dans de nouveaux bureaux de 218 000 pieds carrés, en 2019, une longue table en marbre vert avec du vécu a suivi dans la nouvelle salle de réunion. Les cofondateurs de SACO, Fred et Bassam Jalbout, ne s’en départiront jamais. « C’est sur celle-ci que Bono a signé un contrat avec nous pour la tournée PopMart de U2 », raconte Jonathan Labbee.

« On a pu faire la promotion de nos écrans avec un des plus grands groupes de l’histoire », ajoute Yanick Fournier.

SACO est méconnue du public, mais pas du vedettariat. C’est en 1997 que l’entreprise s’est fait un nom après avoir inventé les écrans numériques DEL. Jusqu’alors, les grands écrans, tant sur les scènes rock que sur Times Square à New York, étaient composés de jumbotrons, une technologie à tubes cathodiques semblable à celle des téléviseurs à tubes traditionnels. « Ce fut un tournant quand SACO est arrivée avec sa nouvelle technologie, raconte Yanick Fournier. Autrement, au lieu de mobiliser 22 camions et 2 jours de montage avant chaque spectacle de la tournée, pour PopMart, on n’a eu besoin que de deux camions et quelques heures de montage. Ce fut la fin des jumbotrons. »

L’écran courbé NASDAQ sur Times Square, qu’on a pu voir de 2000 à 2017, c’était SACO. « L’expression media building est née avec cet écran, car il enveloppe l’édifice », note Jonathan Labbee.

  • Écran NASDAQ, à New York, conçu par SACO Technologies

    PHOTO FOURNIE PAR SACO TECHNOLOGIES

    Écran NASDAQ, à New York, conçu par SACO Technologies

  • Le Burj Khalifa, à Dubaï, éclairé par SACO Technologies

    PHOTO FOURNIE PAR SACO TECHNOLOGIES

    Le Burj Khalifa, à Dubaï, éclairé par SACO Technologies

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« On ne vend pas juste des tuiles et luminaires vidéo DEL, mais une solution intégrée, grâce à nos ingénieurs et architectes, poursuit Yanick Fournier. Quand on entre dans un projet, on trouve une façon de faciliter l’installation, la maintenance, la réduction de poids le plus possible sur une scène. »

Plus de 90 % des revenus de SACO, dont le chiffre d’affaires a crû de 30 % dans la dernière année, proviennent de l’extérieur du Canada. « On est partout dans le monde, confirme Jonathan Labbee. On aime développer et innover. On cible les projets uniques, qui ont un peu de complexité. »

350

SACO Technologies compte 350 employés répartis dans trois bureaux : Montréal, Las Vegas et Zaragoza (Espagne).