L’idée est tellement dans l’air du temps – des mouches soldats noires pour aider à réduire le gaspillage alimentaire, réduire la pollution et favoriser l’économie circulaire – qu’elle a fait voler vers Entosystem un flot de partenaires financiers. Avec 66 millions de dollars en poche, sous forme de prêts, l’entreprise pourra lancer et commercialiser son projet à Drummondville. L’activité en usine (un lieu 100 % automatisé), où s’activeront 70 employés, devrait commencer d’ici la fin de l’année.

« On est très chanceux d’avoir un projet en lien avec les intérêts du gouvernement », lance le président et cofondateur d’Entosystem Cédric Provost, faisant notamment référence à une aide financière sans intérêts du fédéral de 6 millions, par le truchement du programme Agri-Innover.

Avant de faire voler des mouches au secours de la planète, il y a d’abord eu une série de constats. D’abord, le Canada est un des pays qui gaspille le plus. « Environ 58 % de la production alimentaire est gaspillée, dit Cédric Provost. Parallèlement, la population mondiale grandit et on a besoin de plus de protéines. Aussi, 43 % de l’engrais azoté vient de la Russie. La pandémie et la guerre en Ukraine montrent la faiblesse de toute notre chaîne d’alimentation. On dépend beaucoup de l’international. »

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Cédric Provost, président et cofondateur d’Entosystem

Comment régler ces trois problèmes ? Grâce à la mouche soldat noire, le meilleur détritivore de la planète. « Elle peut manger une quantité phénoménale de déchets et grossir 10 000 fois en 10 jours, explique Cédric Provost. On récupère le gaspillage alimentaire, soit la matière organique, qu’on donne aux larves par procédé industriel. En six jours, elles mangent tout ! »

Nourriture et engrais

Les larves sont ensuite séchées pour devenir de la nourriture pour animaux domestiques et d’élevage (poisson, poulet, porc). Parallèlement, le fumier des larves est utilisé comme fertilisant biologique vendu localement pour la culture. Un pour cent des larves vont se transformer en mouches qui pondront 1000 œufs. « Selon Enviro-accès, notre usine va enlever 40 000 tonnes de CO2 par année, juste en considérant l’empreinte carbone au Canada », affirme Cédric Provost.

Votre animal de compagnie qui se nourrit aux insectes… Il faut savoir que des marques commercialisent déjà de la nourriture à base de grillons. « Et le cinquième de la population mange des insectes, rappelle Cédric Provost. Un chien dans la nature va manger 10 % d’insectes. Les poules aussi. Ce sont des aliments naturels pour eux. »

À moyen terme, l’usine va permettre de produire 15 000 tonnes d’engrais biologiques et 5000 tonnes de larves protéinées, achetées ensuite sous forme de larves ou encore de farine-huile pour les fabricants qui pourront l’intégrer dans leurs recettes.

Les revenus anticipés sont de l’ordre de plusieurs dizaines de millions de dollars à moyen terme, selon M. Provost, qui a bûché avec son partenaire Jean-François Dépelteau six ans sur ce projet. « Il y a une très forte demande, mais il fallait être méthodique et longuement mener notre recherche, admet-il. Ça a commencé dans nos condos avec des épouses très compréhensives ! »

BrainBox AI récompensée

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Jean-Simon Venne, cofondateur et chef de la technologie de BrainBox AI.

L’entreprise qui a développé pour les immeubles de bureaux et commerciaux une technologie en intelligence artificielle autonome pour optimiser les systèmes de chauffage, de ventilation et de climatisation (CVC) recevra le 18 mai le Prix du Gouverneur général pour l’innovation. Sur les six prix remis à l’occasion, un seul sera décerné à une entreprise québécoise. « Nous sommes très contents, car ce n’est pas un prix facile à obtenir, se réjouit Jean-Simon Venne, cofondateur et chef de la technologie de BrainBox AI. C’est très important pour l’équipe. Quand on est le premier à ouvrir le chemin, il y a toujours un doute. La route construite va-t-elle devenir un chemin pour l’avenir ou mourir dans un cul-de-sac ? Or, des gens qui ne nous connaissent pas ont dit : “Wow, ils vont changer le marché !” Ce chemin permet de devenir un outil de plus pour sauver la planète. » Ces deux dernières années, BrainBox AI est passée de 48 à 160 employés. Sa technologie est désormais déployée sur 100 millions de pieds carrés chez des clients dans 18 pays. « Celle-ci permet la réduction de l’énergie de l’ordre de 18 %, dit M. Venne, et des gaz à effet de serre de 40 %. »

Brassage de marques

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Photo illustrant l’accord entre Steam Whistle et Les Brasseurs du Nord.

Les Brasseurs du Nord (Boréale) a conclu une alliance avec la brasserie ontarienne Steam Whistle. Cette dernière verra ses produits profiter du réseau de distribution des Brasseurs du Nord au Québec. « [Les brasseurs de] Steam Whistle sont des pionniers du mouvement de la bière artisanale au Canada, et nous avons hâte de faire équipe avec eux dans la belle province, dit Sébastien Paradis, actionnaire et PDG des Brasseurs du Nord, dans un communiqué. Ce sera un réel privilège que de pouvoir offrir leur pilsner et de faire découvrir cette brasserie emblématique à travers la province. »

« Steam Whistle ne cesse d’accroître la distribution de ses produits dans tout le Canada, mais jusqu’à maintenant, nous avions peu de points d’entrée au Québec », ajoute Greg Taylor, cofondateur et chef de la direction de Steam Whistle. Cette union pourrait être profitable de façon bidirectionnelle, car Les Brasseurs du Nord pourrait potentiellement voir ses bières Boréale distribuées à l’extérieur du Québec.

Solides investisseurs

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Chris Stern et Mehrdad Mahoutian, cofondateurs de CarbiCrete

CarbiCrete, entreprise montréalaise qui a créé un béton sans ciment au bilan négatif en carbone, est désormais épaulée financièrement par le Fonds économie circulaire et Fondaction. « Nous sommes une entreprise canadienne basée au Québec, dit Chris Stern, PDG de CarbiCrete, dans un communiqué. Nous voulons continuer à générer de la propriété intellectuelle et à développer une technologie d’élimination du carbone au Canada, avant de partager notre solution avec le reste du monde. Notre base d’investisseurs actuelle, qui comprend une contribution importante d’entités québécoises, nous permettra de le faire. »

Pour concevoir ce type de béton très résistant, on injecte notamment du gaz carbonique à un mélange de sable et de scories. « Ce procédé novateur qui réduit sensiblement l’empreinte environnementale de l’industrie ouvre la voie à une pratique d’écoconstruction s’inscrivant d’emblée dans l’une des quatre thématiques d’impact de Fondaction, soit la lutte contre les changements climatiques », indique Claire Bisson, chef adjointe de l’investissement à Fondaction.

208 000 $

C’est la somme récoltée par Mondou et remise récemment à la Croix-Rouge canadienne pour les Ukrainiens. La direction de Mondou a contribué à hauteur de 100 000 $ et ses clients, invités à participer en mars à une campagne baptisée Mondou Mondon pour l’Ukraine, 108 000 $.