La retraite des baby-boomers se traduira par d'importants transferts de propriété d'entreprise d'ici les dix prochaines années, mais seulement une faible proportion des propriétaires dispose d'un plan de succession formel, affirme la Fédération canadienne de l'entreprise indépendante (FCEI).

Dans le cadre d'une étude publiée mercredi, la FCEI souligne que 47 % des propriétaires de petites et moyennes entreprises (PME) ont l'intention de céder leur compagnie d'ici cinq ans alors que 72 % des répondants songent à le faire au cours de la prochaine décennie.

Toutefois, seulement 8 % des personnes sondées affirment disposer d'une stratégie rédigée en bonne et due forme alors que 41 % des répondants disent avoir un plan informel.

« Bien qu'il soit encourageant qu'une bonne partie des propriétaires d'entreprises aient l'intention de transmettre leur entreprise à une nouvelle génération, le manque de planification formelle engendre des risques importants pour la compétitivité et la prospérité du Canada », a souligné l'analyste de la FCEI Marvin Cruz.

Alors que des actifs d'entreprises estimés à plus de 1,5 milliard pourraient être cédés d'ici les 10 prochaines années, le Canada ne peut se permettre d'avoir autant de propriétaires de PME qui ne sont pas adéquatement préparés, affirme la Fédération.

Les conclusions de la FCEI sont tirées d'un sondage réalisé en ligne en mai dernier auprès de 2507 propriétaires de petites entreprises et sur des prévisions tirées des données de Statistique Canada sur les actifs des PME en 2016.

Dans quatre cas sur cinq, la retraite a été citée comme la raison derrière la vente d'une PME. Près de 62 % des répondants ont déclaré qu'ils comptaient sur la vente de leur entreprise comme source de revenu de retraite.

La FCEI a souligné que les plans de transition élaborés avec des professionnels permettaient entre autres de prévoir un échéancier précis.

L'étude identifie également un certain nombre d'obstacles à la création d'un plan de succession, tels que les membres de la famille qui ne veulent pas reprendre l'entreprise et les entrepreneurs qui préfèrent créer une nouvelle société que d'acheter une compagnie existante.

« À l'heure actuelle, il existe très peu d'options au Canada pour mettre en contact les personnes qui souhaitent se départir de leur entreprise avec celles qui pourraient être intéressées à l'acheter, peut-on lire dans le rapport. Cela pourrait constituer une avenue à explorer pour les gouvernements. »

Le document incite également Ottawa à modifier les règles fiscales afin que les transferts de PME à des membres de la famille soient traités de la même manière qu'à un acheteur ne faisant pas partie de la famille.

La FCEI estime que les règles fédérales actuelles font en sorte que les propriétaires de PME paient plus d'impôts lorsqu'ils vendent à un membre de leur famille qu'à un étranger.