L'INNOVATION: Les caméras infrarouges permettent de voir ce qui est invisible à l'oeil, en détectant la chaleur émise par la matière. La caméra conçue par Telops, une petite entreprise de Québec, voit encore mieux, et en couleurs. Elle permet de visualiser les différents types de matières et de les identifier avec un code de couleurs. On peut voir, par exemple, les émissions de méthane des vaches dans une étable.

QUI ?

À l'origine, ce sont trois spécialistes en optique employés dans des entreprises comme Bomem et ABB qui ont eu l'idée, en 2000. « On a eu des opportunités pour développer notre gamme de produits », raconte Jean Giroux, président et directeur général.

Aujourd'hui, ce sont six associés et 50 employés installés à Québec, avec des antennes aux États-Unis, en France et en Chine. La moitié de l'effectif fait de la recherche-développement.

LE PRODUIT

Le produit-vedette conçu par Telops en 2005 est une caméra qui voit et identifie la matière, jusqu'à une distance de 5 km. L'Hyper-Cam livre des images et peut être montée sur un avion et transmettre des relevés aéroportés pour toutes sortes d'usages, de la géologie à la volcanologie en passant par la balistique. Telops a dépêché deux de ses employés en Italie, où l'Etna s'est réveillé plus tôt cette année, pour assister les scientifiques.

« Le but est de pouvoir anticiper une éruption, selon le type de gaz qui s'échappe du sommet du volcan », explique Jean Giroux.

À 700 000 $ pièce, le joujou de Telops n'est pas un produit grand public. Ses clients sont surtout des entreprises et des centres de recherche.

L'AVENIR

Jusqu'à maintenant, Telops a toujours généré assez de revenus pour soutenir sa croissance. Son président Jean Giroux ne voit pas de raison de changer de recette. « Nous avons connu un taux de croissance de 20 % par année au cours des cinq dernières années », dit-il.

Le plan de l'entreprise est d'augmenter sa gamme de produits et d'offrir des caméras dont le degré de sophistication variera en fonction des besoins des clients et des applications pour qu'ils puissent s'en servir de façon autonome.

Photo Jean-Marie Villeneuve, Archives Le Soleil

Jean Giroux, président et directeur général de Telops.