L'INNOVATION: Avec SpinCV, Steve Racine crée une plateforme en ligne qui permettra aux chercheurs d'emploi d'enregistrer leur CV et de le distribuer massivement aux employeurs potentiels.

QUI ?

En 2010, Steve Racine s'installe en Chine avec sa conjointe d'origine chinoise, qu'il a rencontrée pendant qu'il travaillait à Paris. Alors qu'il ne parle pas (encore) un mot de chinois, il envoie 500 CV et se trouve un premier emploi après deux mois. Il deviendra directeur de succursale à Pékin pour une entreprise de recrutement. En décembre 2015, M. Racine et sa conjointe doivent revenir à Montréal, pour éviter que celle-ci perde son statut de résidente canadienne.

Avec quatre valises, ils passent - temporairement - d'un logement de huit pièces sur deux étages à Pékin à un trois-pièces dans un demi-sous-sol à Montréal.

C'est alors que l'idée germe dans l'esprit de l'homme de 42 ans.

« Dans le monde du recrutement, presque 100 % du temps, ce sont les compagnies qui paient pour publier des offres sur LinkedIn ou trouver des agences de chasseurs de têtes. Moi, je fais le modèle inverse. Je vais faire payer les gens qui veulent se trouver un emploi. Mais pas comme les firmes qui chargent 5000 $ pour des présidents ou des membres du conseil. Ça va être à très petit prix : de 6 à 8 $ par transaction. »

LE PRODUIT

Comment ça fonctionne ?

« C'est un truc assez simple, mais qui n'existe pas vraiment », répond Steve Racine, président de la toute jeune OpSoE.

Sur la plateforme en ligne SpinCV, le chercheur d'emploi s'inscrira, créera son profil et téléchargera son CV. Il pourra circonscrire sa zone géographique de recherche et son domaine professionnel.

Qu'est-ce que le chercheur d'emploi obtient ?

La plateforme fournit au client une liste exhaustive d'employeurs potentiels, dont il peut retrancher des noms. « Je vais lui dire, par exemple, que j'ai 1250 compagnies où je peux envoyer son CV. Pour 6 $, je distribue les CV, mais avec son adresse courriel à lui. C'est donc lui qui reçoit les réponses. »

Les entreprises ont-elles accès au système ?

Steve Racine veut offrir aux entreprises l'accès gratuit à la base de données. La plateforme fonctionne par géolocalisation. « Par exemple, le propriétaire d'un restaurant de sushis sur le Plateau-Mont-Royal va pouvoir voir les gens qui recherchent un emploi en restauration en fonction de l'emplacement. »

Comment est constituée la base de données ?

Steve Racine a acheté des répertoires d'entreprises et un sous-traitant utilise des robots d'indexation pour répertorier les adresses pertinentes.

Un envoi massif de CV ne s'apparente-t-il pas aux pourriels ?

« Ce sont des CV, réplique-t-il. Les entreprises ont beaucoup de problèmes de recrutement. » Plusieurs utilisent de petits logiciels qui leur permettent de stocker et filtrer les CV pour usage prochain ou plus lointain.

Pour le chercheur d'emploi, l'envoi massif augmente la chance que son CV soit repéré.

L'AVENIR

La plateforme sera lancée au début 2017. « Je commence avec le Québec, et éventuellement l'Ontario, et par la suite, le but ultime est l'Asie », indique Steve Racine.

Il voit grand. « Par exemple, en 2015, en Chine, il y a eu 17,5 millions de nouveaux diplômés. Ça fait du monde qui balance des CV. »