Avec le temps, une PME prend de bons plis, mais de mauvais aussi. Pour corriger le tir, elle peut se rabattre sur un auto-examen: l'exercice de planification stratégique. Techniprodec en a fait l'expérience en 2007, et aujourd'hui, n'a que du bien à dire sur ce sujet.

On trouve un client, puis deux, puis trois. Avec le temps, on surfe d'une commande à l'autre, attendant la prochaine vague.

Cette façon de faire, c'est un peu celle qu'avait adoptée l'entreprise d'usinage Techniprodec dès ses tout débuts, en 1975. Mais au détour de l'année 2007, la PME de Rivière-des-Prairies allait ranger sa planche et organiser ses pratiques. Pour y parvenir, elle allait se soumettre à un auto-examen: un exercice de planification stratégique.

La procédure était commandée par sa place au sein du programme MACH d'Aéro Montréal, mais elle tombait à point aussi parce que l'entreprise connaissait quelques difficultés à gérer sa croissance, notamment sur le plan des communications internes.

«À l'époque, on avait 30 employés, et tout était géré par 3 ou 4 personnes, explique Sébastien Farkas, vice-président à l'exploitation chez Techniprodec. L'information circulait mal pour cette raison.»

Procéder à l'exercice de planification stratégique aura non seulement permis de corriger le problème, mais aussi d'améliorer plusieurs facettes de cette entreprise sous-traitante dans le secteur de l'aérospatiale. Identification des forces et des faiblesses de l'entreprise, examen de la personnalité des cadres, positionnement de l'entreprise par rapport à sa concurrence, feedback de la clientèle: épaulée par un expert externe, l'entreprise a revu de fond en comble l'ensemble de ses activités.

Bien sûr, le processus a demandé du temps aux gestionnaires de la PME. «Un bon mois», selon Sébastien Farkas qui, certains jours, dit y avoir consacré l'entièreté de sa journée de travail. Mais en jetant un regard en arrière, il ne regrette pas les heures et les sommes investies dans l'exercice.

«Ça a transformé le tout pour le tout, dit-il. Avant, on suivait un peu le courant, mais maintenant, tout le monde a des objectifs clairs et pousse dans la même direction.

«Depuis qu'on a mis ça en place, notre croissance est d'au moins 15% par année», ajoute-t-il. Une croissance qui se vérifie non seulement par le chiffre d'affaires de l'entreprise, mais aussi par son nombre d'employés, passé à 50 depuis.

Selon le fils du président et fondateur de Techniprodec (André Farkas), l'entreprise doit son succès au suivi du plan qui a découlé de l'exercice. Un plan qui dicte non seulement à ses dirigeants la marche à suivre pour croître, mais qui les prépare aussi au pire. «On a trois scénarios dans le plan stratégique, explique Sébastien Farkas. Celui où ça va bien à l'extrême, un scénario modéré et un autre catastrophique, où tous les maîtres d'oeuvre reporteraient leurs commandes, par exemple. On prend toutes nos décisions à partir de ce plan-là.»

Pour maintenir le cap, les dirigeants de la PME et deux consultants externes se réunissent chaque mois pour voir où chacun en est avec ses dossiers, et si les échéanciers sont respectés. Un exercice qui s'ajoute à un autre effectué chaque année celui-là, où le comité révise les objectifs à long terme de l'entreprise.

C'est notamment grâce à cette procédure que Sébastien Farkas dit avoir réussi à implanter un système ERP au sein de l'entreprise.

Grâce à lui, et avec lui, l'entreprise prépare aujourd'hui son déménagement dans des installations deux fois plus grandes. Un jalon qui devrait lui permettre de poursuivre sa croissance pour encore plusieurs années.

TECHNIPRODEC

LE DÉFI

En 2007, Techniprodec gérait 30 employés. Les communications à l'interne étaient devenues compliquées: il lui fallait revoir ses façons de faire.

LA SOLUTION

Pour régler le problème, et en profiter pour repositionner l'entreprise dans son marché, la PME a procédé à un exercice de planification stratégique. Un auto-examen payant qui lui a permis depuis de faire croître son chiffre d'affaires d'au moins 15% chaque année.

LE PORTRAIT

Entreprise: Techniprodec

Année de fondation: 1975

Nombre d'employés: 50

Président fondateur: André Farkas

Secteur: Usinage et assemblage de pièces pour l'industrie aéronautique