La Fédération de l'entreprise indépendante s'est réjouie de la décision du ministre des Finances, Jim Flaherty, de réduire la hausse prévue des cotisations à l'assurance-emploi qui entrera en vigueur le 1er janvier prochain.

Dans son dernier budget, le ministre Flaherty avait annoncé que le taux de cotisations des employeurs à l'assurance-emploi allait être augmenté de 14 cents par tranche de 100$ de gains assurables, à partir du 1er janvier 2012.

De leur côté, les employés allaient devoir payer 10 cents de plus pour chaque 100$ de gains assurables.

Dans la mise à jour économique et financière qu'il a faite hier à Calgary, le ministre des Finances a annoncé qu'il avait réduit de moitié ses attentes face aux augmentations de cotisations à l'assurance-emploi.

Les employeurs devront payer 7 cents de plus par tranche de 100$ de gains alors que les employés devront cotiser 5 cents de plus pour chaque 100$ de gains.

La Fédération canadienne de l'entreprise indépendante, qui représente quelque 108 000 PME au pays et 24 000 au Québec, a fait une campagne de tous les instants contre la nouvelle majoration des cotisations à l'AE.

La FCEI a fait remplir plus de 15 000 pétitions par ses entreprises membres qu'elle ensuite fait acheminer dans les bureaux de circonscription des députés conservateurs. On dit que cette mobilisation a été la plus importante campagne de lobbying jamais faite par l'organisation.

Qu'est-ce qui a justifié une opposition aussi farouche à cette nouvelle hausse de taxe?

«La hausse des taux de cotisations à l'assurance-emploi est une taxe régressive», explique Martine Hébert, vice-présidente de la FCEI pour le Québec.

«En période de ralentissement économique, ce n'est pas le temps de taxer ceux qui créent des emplois. Nous, on voulait le gel des cotisations. Pour les PME, les charges sociales comme les cotisations à l'assurance-emploi représentent un fardeau qui peut faire la différence entre créer ou abolir un emploi.»

On estime que pour chaque salaire de 30 000$, une PME doit débourser 3600$ additionnels en charges sociales.

Pour les grandes entreprises, la hausse modérée des taux de cotisation à l'assurance-emploi est aussi bien accueillie même si elle ne constitue pas une dépense excessive.

Chez Desjardins, le plus important employeur au Québec avec ses 43 000 salariés, l'augmentation de 7 cents du 100$ de gains assurables va coûter 1 million en 2012.

«On va donc économiser 1 million par rapport à l'augmentation prévue dans le dernier budget Flaherty», explique André Chapleau, directeur des communications du Mouvement Desjardins.

«On est davantage préoccupés par la nouvelle TVH (taxe de vente harmonisée) qui entre en vigueur l'an prochain et qui va nous coûter 50 millions par année.»

Si la FCEI a accueilli avec un demi-soulagement l'annonce du ministre Flaherty au sujet de la hausse des taux de cotisations à l'assurance-emploi, elle se réjouit davantage du prolongement jusqu'en octobre 2012 du programme de travail partagé.

Ce programme permet à un employé de recevoir des prestations de l'assurance-emploi sur une base intermittente.

Le Conseil du patronat a déploré de son côté que le ministre Flaherty ait décalé d'un an, à 2015-2016, son objectif de retour à l'équilibre budgétaire. Dans un communiqué, l'organisme aurait préféré que le ministre des Finances resserre davantage le contrôle de la croissance de ses dépenses.