On les nomme muffins orange et chocolat, zucchini et abricot, bleuet et canneberge ou ananas et coconut. Mais sous leurs fruits, légumes et pépites se cache quelque chose de particulier.

En février, aux yogourts s'ajoutera du nouveau dans l'allée des aliments avec probiotiques. Nutrifrance, fabricant de pâte à muffins et gâteaux congelés, s'apprête à lancer Symbiose, des muffins avec probiotiques, prébiotiques et oméga-3.

L'entreprise de Saint-Jean-sur-Richelieu a aussi pensé à ceux qui aiment terminer le repas avec une gâterie. Des gâteaux avec probiotiques (brownies, Reine-Élizabeth et carotte et noix notamment) s'inscrivent à la liste de ses nouveaux produits.

Chaque muffin Symbiose contient un milliard d'unités de colonies de Bacillus subtilis et a les mêmes vertus qu'un yogourt avec probiotiques en ce qui a trait au maintien d'un système digestif sain. «Il y a un intérêt pour les aliments fonctionnels, explique Jean-Pierre Gaumond, directeur projets spéciaux, développement des affaires et recherche et développement de Nutrifrance. Danone a relancé les yogourts grâce à ça. Les yogourts nous ont ouvert une porte. On parle tellement en mal du sucre et du gras. Rien de tout ça ne va aller en grandissant. Il faut repenser la formule.»

Mais encore fallait-il trouver la bonne bactérie, qui résiste à la chaleur, à la cuisson, et avoir l'autorisation de l'intégrer à de la pâte à muffins et gâteaux. «Ça fait plus de trois ans qu'on cherche à faire des muffins avec oméga-3 et probiotiques, souligne Gilles Vaillancourt, vice-président de Nutrifrance. Mais on devançait les législations. Santé Canada ne nous le permettait pas.»

Le Ministère, qui conçoit et met en application des règlements, autorisera finalement au début du mois de février la mise en marché d'un tel produit. «Le Bacillus subtilis est un des seuls probiotiques reconnus capables de survivre à la chaleur, explique la microbiologiste Joanie Dion, associée au projet. C'est en raison de la capacité de cette souche de sporuler. Une spore, c'est comme une graine chez une plante. Celle-ci protège la plante quand elle est dans le sol de l'acidité, des rayons UV...»

En ce qui a trait aux oméga-3, Santé Canada permet depuis maintenant un an l'insertion d'une source marine qui est totalement absorbée lorsque ingérée. Chaque portion de muffin contient donc 700 mg de DHA-APA.

Nutrifrance a investi 50 000$ en recherche, développement et conception du produit. Prêts à être lancés, ses muffins et gâteaux devraient rapidement trouver leur place dans des IGA, Presse Café, à bord d'avions de ligne et dans des hôpitaux. Et ce, même si Nutrifrance convient qu'il en coûtera de 25% à 30% de plus que la norme pour se les procurer. «L'acheteur intelligent va sauter là-dessus pour se différencier, croit Gilles Vaillancourt. Depuis 20 ans, Nutrifrance est de toute façon reconnu comme fabricant de produits haut de gamme, sans gras trans ni agent de conservation notamment.»

Barres énergétiques

En 2011, Nutrifrance tient à maintenir une croissance annuelle de son chiffre d'affaires de 30%. Un autre lancement de produits devrait y contribuer. En mars, aux muffins et gâteaux s'ajouteront des barres énergétiques à faire cuire soi-même. Comme les biscuits de Monsieur Félix & Mr. Norton, dont la pâte congelée est justement fabriquée par Nutrifrance.

Emballées sous la bannière OMAX, elles constituent le premier produit que Nutrifrance commercialisera sous son propre nom. «Je veux contrôler ma marque, dit Chantal Vaillancourt, présidente de Nutrifrance. À l'épicerie, il y a des rangées de barres tendres, mais rien dans le prêt à cuire. J'en voulais avec des propriétés et des attributs qui surpassent les besoins des gens. On y travaille depuis huit ans.»

Dans les épiceries, on verra atterrir sous peu des boîtes de six barres en trois saveurs avec attributs précis: protéines isolat de soya, oméga-3 et prébiotique inuline.

Cette fois, c'est 250 000$ que Nutrifrance a investi en conception, temps, rencontres de consommateurs, marketing et machinerie pour mettre au point ces barres énergétiques «pour gens actifs ou qui n'ont pas le temps de manger», résume Chantal Vaillancourt.

Un quart de million pour offrir un produit que le consommateur avalera après une cuisson de 18 minutes!