Vous serez peut-être surpris, mais Salaberry-de-Valleyfield abrite une usine de recyclage d'appareils électroniques parmi les plus avancées en Amérique du Nord.

ECycle Solutions vient en effet d'investir 3,5 millions dans une déchiqueteuse dernier cri. Du coup, elle va créer d'ici décembre une quinzaine de nouveaux emplois de soir en ajoutant un nouveau quart de travail.

L'objectif à court terme de cette entreprise canadienne, qui appartient à la famille de l'ancien premier ministre Paul Martin et dont le siège social est en Alberta, est de fonctionner 24 heures par jour, affirme Ronald Lepore, directeur général.

ECycle Solutions est implantée à Salaberry-de-Valleyfield depuis un an et demi. Elle a pignon sur rue dans l'ancienne usine Gildan, laquelle a fermé ses portes en 2006. Elle est passée de 15 à 25 employés et prévoit en compter un total de 40 d'ici la fin de l'année.

Produits électroniques

«Nous avons choisi le Québec à cause de la situation géographique. C'est près de l'Ontario et des États-Unis. Mais aussi parce qu'il n'y a qu'au Québec que le programme obligatoire de recyclage des produits électroniques n'est pas encore en vigueur. Nous voulons nous positionner pour être prêts quand ce sera le cas», explique M.Lepore.

L'entreprise se spécialise dans le recyclage d'appareils électroniques, principalement le matériel informatique, les écrans de télévision, d'ordinateurs, les téléphones cellulaires, etc.

Actuellement, ECycle Solutions dit broyer en moyenne près de 6,5 tonnes de matériel par heure. Un système intelligent sépare automatiquement le plastique, les métaux, etc. La PME fonctionne à environ 60% de sa capacité.

«Ça n'a rien à avoir avec une cour à scrap. Tout est propre et bien ordonné. Nous offrons un environnement de travail excellent. Nous devrions être certifiés ISO 14 001 d'ici la fin de l'année», indique le directeur général des installations campivalenciennes qui reçoit sa matière première de l'Alberta, de la Colombie-Britannique, de l'Ontario et de la Nouvelle-Écosse. Bref, des endroits où ECycle Solutions possède d'autres installations.

Les produits dangereux (le mercure, entre autres) sont mis de côté et expédiés aux autorités compétentes, dit M.Lepore. Le plastique recyclé va quant à lui en Ontario et aux États-Unis. Certaines pièces de métal sont envoyées en Abitibi, alors qu'une partie du matériel informatique récupéré (dont les cartes mères) prend la route de la Belgique.

Recyc-Québec

Selon Ronald Lepore, des gens de Recyc-Québec ont récemment visité les installations d'ECycle au Québec. Mais ce n'est pas avant 2012, croit M.Lepore, qu'une partie de son volume d'affaires proviendra de la Belle Province.

Selon Mario Lequerre, directeur aux programmes à Recyc-Québec, le règlement visant à instaurer un programme de responsabilité élargie des producteurs de matériel électronique a été déposé à l'Assemblée nationale il y a exactement un an. Dès que ce règlement sera adopté, les entreprises qui mettent en marché des produits informatiques et électroniques au Québec auront un an pour s'occuper de la gestion de leurs produits jusqu'à la fin utile de ceux-ci.

Autrement dit, les Sony, Samsung et autres Apple devront s'occuper de faire recycler les produits qu'ils vendent en sol québécois. «Ces entreprises auront le choix de le faire individuellement ou collectivement. Elles devront présenter un plan d'action qui devra être approuvé, entre autres, par Recyc-Québec», explique Mario Lequerre.

Ce type de programme (baptisé Stewardship Program) est en vigueur dans plusieurs provinces canadiennes, de même que dans 22 États américains. Au Québec, un tel programme est déjà en place pour le recyclage de la peinture et des huiles.