Des baby-boomers en fin de carrière et une génération Y de plus en plus présente sur le marché du travail, jumelés à une génération X bien installée créent une nouvelle dynamique dans les PME du Québec. Alors comment faut-il s'ajuster aux comportements de ces différentes générations ? Quelle est la meilleure manière de les faire produire ensemble ?

Le milieu du travail est en pleine mutation. Les baby-boomers sont en fin de carrière et les jeunes veulent prendre leur place.

La cohabitation entre les générations n'est pas simple, autant pour les travailleurs que pour les patrons. Tout le monde doit donc s'ajuster.

Selon Jean-François Rougès, consultant au Groupe Forest et doctorant en management de l'Université Laval, les patrons doivent revoir leurs façons de faire.

«L'environnement de travail doit être plus souple et plus personnalisé, dit M.Rougès. Il doit y avoir une volonté permanente d'organiser la rencontre entre les générations puisque c'est en travaillant ensemble que les choses se transmettent. C'est en partageant un projet commun que chacun se sent utile.»

Les différentes générations n'ont, évidemment, pas la même façon de travailler et d'apprendre.

Cela représente un défi supplémentaire pour les chefs d'entreprise. «Les boomers ont été formatés par le respect des procédures alors que les jeunes sont centrés sur l'objectif et ils n'aiment pas se voir imposer le comment, souligne M. Rougès. Les boomers transmettent des connaissances sur un mode plus professoral tandis que les jeunes apprennent dans l'essai-erreur. Les boomers séparent vie privée et vie professionnelle, pour les jeunes il y a une continuité entre les deux, ce qui a un impact majeur sur l'organisation des horaires de travail.»

Alors quelle serait la solution idéale?

«Sensibiliser chacun aux différences entre les générations, et fédérer le gens autour d'un projet fort», propose Jean-François Rougès.

Selon lui, l'expérience montre que la cohabitation est souvent plus facile en PME «où le monde est plus proche de l'action, où le sentiment d'être dans le même bateau s'est développé, où l'on est souvent plus axé sur le résultat, où le mode essai-erreur est plus naturel et où la polyvalence et l'autonomie sont de rigueur.»

Le but, comme le dit si bien M. Rougès, est que les différentes générations fassent des choses ensemble. «Il ne faut pas que les gens ne se regardent pas les uns les autres, mais qu'ils regardent ensemble dans la même direction.»