Parmi la panoplie de fonds communs disponibles, est-ce que certains sont plus adaptés à un type de régime d’épargne, comme un REER ou un CELI ? Des experts se prononcent.

Aucun fonds commun n’est conçu spécifiquement pour un régime d’épargne. La stratégie à adopter dépend plutôt des objectifs de l’investisseur. « Si on a un bon placement, il sera bon partout, peu importe la sorte de compte. Mieux vaut établir une politique de placement », estime Jean-François G. Labbé, planificateur financier chez Lafond Services financiers.

En plus de ses buts, la fiscalité constitue un autre élément à considérer. « On peut répartir les investissements en fonction de l’impôt », précise Carl Thibeault, vice-président principal Québec chez IG Gestion de patrimoine.

REER

Comme son nom l’indique, le régime enregistré d’épargne retraite sert principalement à amasser de l’argent pour ses vieux jours. « Si on investit à long terme, on va souvent se permettre une volatilité plus importante, comme des fonds communs de croissance », constate Carl Thibeault. Évidemment, la tolérance au risque de chacun doit être prise en compte.

Le REER ne se limite toutefois pas à la retraite. Les épargnants peuvent l’utiliser pour acheter leur première maison au moyen du RAP (régime d’accession à la propriété). « Dans ce cas, le placement choisi sera très prudent puisqu’on utilisera l’argent à court terme », explique l’expert.

CELI

Le CELI peut servir à réaliser des projets à court, moyen et long terme en faisant fructifier ses économies à l’abri de l’impôt. Il peut notamment être utile pour épargner en vue d’un voyage ou pour cotiser à sa retraite au-delà de la limite imposée par le REER.

« Dans le CELI, si on vise le long terme, on peut investir dans des placements plus en actions, pour aller chercher le maximum de gains vu que le compte est à l’abri de l’impôt. On évitera donc les placements qui ne rapportent que 1 ou 2 % », recommande Jean-François G. Labbé. À l’inverse, on aura avantage à opter pour des placements qui génèrent des revenus et sont moins volatils pour un horizon à court terme.

REEE

Pour un régime enregistré d’épargne-études, la solution dépend cette fois surtout de l’âge de l’enfant, selon Jean-François G. Labbé.

« Par exemple, s’il a 1 an, on a encore au moins 17 ans devant nous avant de retirer l’argent. On peut donc adopter une stratégie à long terme, plus en actions. À l’inverse, si l’enfant est rendu à 15 ans, le temps commence à manquer. On misera sur des investissements plus prudents, qui combinent actions et obligations », illustre-t-il.

Non enregistré

Le compte non enregistré n’offre pas d’avantages fiscaux, comme c’est le cas avec les autres régimes, mais il donne une plus grande marge de manœuvre. Il ne contient notamment pas de limites de cotisation ou d’âge. Il peut également servir à différents usages.

« On peut l’utiliser pour se constituer un coussin financier, par exemple. Il sera alors sûrement placé dans un fonds commun de marché monétaire, qui rapporte très peu, mais auquel on a accès rapidement si un problème survient », remarque Carl Thibeault.

On doit en outre penser à la fiscalité, puisque les revenus générés dans un compte non enregistré sont imposables. « J’aurais tendance à opter pour des outils avec une moins grande imposition si le compte est axé sur le long terme. Les fonds communs d’action ou ceux qui génèrent des dividendes sont à privilégier », estime le vice-président principal Québec chez IG Gestion de patrimoine.