La pandémie a pris tout le monde par surprise il y a presque un an et elle a amené beaucoup de turbulence sur les marchés boursiers. Alors que 2021 s’annonce imprévisible, comment gérer sa tolérance au risque ? Réponse en quatre étapes.

Évaluer sa tolérance au risque avant d’investir

Si les fluctuations des marchés en refroidissent certains, d’autres se précipitent sur les plateformes de courtage en ligne. Celle de Desjardins a vu sa clientèle augmenter de 150 % par rapport à l’an dernier et 40 % des nouveaux clients ont entre 18 et 30 ans. « Plusieurs veulent aller rapidement sur les marchés pour ne pas manquer leur chance, mais il faut prendre le temps d’évaluer sa tolérance au risque avant, et ce, même si on investit de façon autonome », affirme Angela Iermieri, planificatrice financière chez Desjardins. Le risque est particulièrement présent avec l’achat de titres individuels. « Plusieurs achètent ce qui est tendance, mais le rendement passé n’est pas garant de l’avenir. Un portefeuille équilibré permet de mieux faire face aux fluctuations que les titres individuels. »

Évaluer sa capacité réelle à voir son épargne fondre

Les jeunes qui ont commencé à investir dans les marchés financiers après la crise de 2008 vivent le test du réel en matière de tolérance au risque. Parce qu’il est facile de dire qu’on a une grande tolérance au risque lorsqu’il y a peu de fluctuations. Angela Iermieri a un truc pour évaluer la tolérance au risque de façon plus concrète. « Plutôt que de demander à la personne comment elle réagirait en voyant une baisse de 5 % dans son portefeuille, on transforme le pourcentage en montant. Est-ce que la personne serait à l’aise de voir la valeur de son portefeuille baisser de 10 000 $ ? Avec une tolérance au risque bien évaluée, la personne devrait bien vivre avec les soubresauts du marché. »

Regarder toutes les conséquences de la crise

Alors qu’une crise amène des fluctuations sur les marchés, elle en amène également dans d’autres sphères de la vie. Brigitte Felx, planificatrice financière chez RBC, recommande à chacun de réévaluer sa tolérance au risque au moins une fois par année et lors d’un changement majeur. « Quelqu’un qui perd son emploi, qui reçoit un diagnostic de cancer ou qui perd son conjoint, par exemple, réorganisera sa vie, donc devra revoir son plan financier, ses investissements et son horizon de placement qui va de pair avec sa tolérance au risque. »

Déterminer ses objectifs

Si le REER permet d’épargner en vue de sa retraite, il peut aussi servir à amasser une mise de fonds pour acheter sa première maison. « Si on prévoit d’acheter une maison à court terme, on aura une tolérance au risque très basse, parce qu’il faudra effectuer un retrait », indique Brigitte Felx. C’est différent pour la retraite, même imminente. « Il faut prévoir des revenus jusque vers 90 ans, alors c’est souvent 25 années à la retraite, précise-t-elle. Le mieux est de déterminer une tolérance au risque par paliers. Elle est très basse pour les trois premières années à la retraite pour avoir de la liquidité, puis on peut l’augmenter graduellement pour les paliers suivants en respectant le confort de la personne. »