Publiée chaque dimanche, la rubrique Note de marché fait parler les chiffres de la Bourse en braquant les projecteurs sur des données en particulier.

Le Québec est un peu mieux représenté dans le TSX 60. Dollarama vient de terminer sa toute première semaine dans l'indice des « Blue Chips » du TSX qui regroupe 60 des plus grosses pointures de la Bourse de Toronto.

Depuis deux ans, ce sont trois entreprises québécoises qui se sont ajoutées à ce club sélect.

Le Groupe CGI avait fait son entrée en septembre 2013 et Alimentation Couche-Tard a suivi en décembre dernier avant que Dollarama joigne les rangs cette semaine.

Moins d'un an après son accession au TSX 60, Couche-Tard se retrouve déjà dans le top 15 des plus importantes valorisations boursières de cet indice. Depuis le début de l'année, l'action de la chaîne de dépanneurs de Laval affiche une progression de 100 %, ce qui fait de Couche-Tard le titre le plus performant du TSX 60 cette année. Depuis cinq ans, la hausse de l'action atteint 688 %. Un autre sommet historique a d'ailleurs été enregistré cette semaine.

L'ascension boursière de CGI est également remarquable. L'entreprise vaut 15 milliards de dollars en Bourse, soit déjà 4 milliards de plus qu'il y a deux ans lors de son addition au TSX 60.

Du côté de Dollarama, ce qui est particulièrement impressionnant est le fait que le détaillant montréalais n'est inscrit en Bourse que depuis la fin 2009. La poussée du titre s'est déroulée de façon continue et l'entreprise vaut aujourd'hui 11 milliards de dollars après avoir franchi le seuil symbolique des 10 milliards à l'été.

Pour accéder au TSX 60, CGI avait remplacé la société aurifère torontoise Iamgold. Couche-Tard avait été ajouté en compagnie d'Inter Pipeline pour prendre la place d'Enerplus et de Penn West Petroleum. Dollarama a pour sa part supplanté TransAlta.

Signe de la période difficile traversée par le secteur des matières premières au pays, les entreprises éjectées du TSX 60 par des québécoises depuis deux ans proviennent toutes du secteur de l'énergie et des ressources (Iamgold, Enerplus, Penn West Petroleum et TransAlta).

BOMBARDIER MENACÉ

Le prochain changement apporté au TSX 60 pourrait encore une fois toucher une entreprise du Québec. Mais il se pourrait que cette fois-ci, ce soit pour être rayé du TSX 60.

Bombardier est l'entreprise dont le prix de l'action est le plus faible dans l'indice. Et à 3 milliards de dollars, la capitalisation boursière de Bombardier est une des plus faibles de tout le TSX 60 avec celles de Teck Resources (3,8 milliards), Kinross (2,5 milliards) et Yamana Gold (2 milliards).

Ces deux éléments (le prix de l'action et la valeur boursière ajustée selon le flottant, donc en écartant les blocs de participation de 10 % ou plus) sont au nombre des facteurs qui exercent une influence sur la composition du TSX 60.

Si un titre se transige à un prix moyen inférieur à 1 $ durant un trimestre, il est automatiquement retiré de l'indice S&P/TSX composé de la Bourse de Toronto, ce qui le disqualifie pour le TSX 60.

Le processus décisionnel entourant d'éventuels changements à la composition du TSX 60 est par ailleurs entièrement subjectif et hautement confidentiel de façon à en assurer la crédibilité, explique Peter Haynes, directeur général des produits indiciels chez Valeurs mobilières TD.

Il faut savoir d'autre part que le comité indiciel responsable du TSX 60 s'efforce de maintenir la pondération sectorielle au sein du TSX 60 en équilibre avec celle de l'indice composé du S&P/TSX, le principal indice de la Bourse de Toronto.

Ainsi, dit Peter Haynes, la capitalisation boursière est un critère, mais pas le seul.