Vous avez juré que 2015 serait une année bien budgétée ? Que vous investiriez à la Bourse ? Il faut maintenant passer de la parole aux actes. Plusieurs outils et astuces peuvent vous aider à surmonter les obstacles et à tenir vos résolutions en matière de finances personnelles.

Pour bien des gens, la première difficulté est la résolution elle-même. « Il ne faut pas arrêter de fumer, couper les restaurants et passer de zéro à 300 $ d'épargne par semaine du jour au lendemain », explique Émilie Bernet-Pelletier, conseillère budgétaire à l'Association coopérative d'économie familiale (ACEF)  de l'Est de Montréal.En d'autres termes, il faut se fixer des objectifs réalistes. On peut ensuite augmenter la dose petit à petit. Comme il n'est pas toujours facile d'établir un budget, de déterminer si nos buts sont réalisables et d'évaluer sa progression, les experts recommandent d'avoir recours à de l'aide.

Différentes ressources existent. Les ACEF et les Services budgétaires populaires régionaux sont généralement gratuits. Ils peuvent nous aider à organiser ses finances et, en plus, nous servir de coach. Un plus pour la motivation. Les planificateurs financiers offrent une gamme de services un peu plus large, moyennant des frais.

L'Agence de la consommation en matière financière du Canada (ACFC) propose, pour sa part, plusieurs outils en ligne, dont une calculatrice budgétaire. Celle-ci permet de dresser un premier portrait de ses finances personnelles.

« On peut avoir des mauvaises surprises, mais on peut aussi réaliser que notre état n'est pas aussi grave qu'on le croyait, explique-t-elle. Ça dépend de nos projets et objectifs. Le budget permet d'en juger et de faire un plan réaliste pour l'avenir de nos finances personnelles. »SE TORDRE LE BRAS

Une fois que des objectifs réalisables ont été fixés, qu'il s'agisse d'épargne, d'élimination de dette ou simplement de contrôle des dépenses, il faut alors trouver des façons de demeurer dans le droit chemin. On peut recourir à la carotte, au bâton, ou aux deux.

Pour ceux dont l'argent brûle les doigts, le bâton est peut-être inévitable.

Une possibilité est de s'ouvrir un compte dans une institution financière autre que celle avec laquelle on fait affaire habituellement et d'y déposer son épargne ou son coussin pour faire face aux imprévus. « Et de ne prendre aucune carte bancaire », ajoute Émilie Bernet-Pelletier.

On peut aussi demander à son employeur de retenir une somme d'impôt plus importante que ce que l'on prévoit devoir payer pour l'année. Le remboursement d'impôt de fin d'année sera alors comme un bonus que l'on peut investir. Cette solution n'est toutefois pas optimale, puisque la cagnotte reçue ne peut être investie avant la fin de l'année fiscale. On perd donc l'occasion de recevoir des intérêts.

Une autre option est de demander à son institution financière de prélever automatiquement une somme toutes les deux semaines, chaque jour de paie. Un montant prédéterminé est alors transféré de son compte vers un fonds de placement.

D'autres y vont carrément pour la manière forte.

MÉDECINE DOUCE

Il n'est peut-être pas nécessaire d'avoir recours initialement aux grands moyens pour atteindre ses objectifs financiers pour 2015. Parfois, une bonne rigueur et quelques petites récompenses peuvent suffire.

Une façon de se motiver est de préparer son budget de manière à être en mesure de réaliser des projets ou de se gâter de temps à autre. « On peut, par exemple, se donner le droit de réaliser un voyage si on accumule assez d'argent et qu'on atteint nos objectifs d'épargne », illustre Émilie Bernet-Pelletier.

Pour ceux qui ont besoin de motivation à court terme, une autre possibilité est de s'offrir une activité hebdomadaire spéciale, comme une sortie au cinéma, si on réussit à respecter son budget. Dans un cas comme dans l'autre, il faut se donner des chances.

PENSER À SOI

Finalement, rien ne remplace une vraie réflexion sur ses objectifs de finances personnelles, le vrai point de départ pour un changement durable, croit Sylvain B. Tremblay.

« Plus on commence tôt, moins c'est pénalisant. Il faut avoir une prise de conscience. On consomme, on donne notre argent aux commerçants, mais on oublie de se faire une paie pour l'avenir. Il faut penser à nous. Il faut se payer. »