Le CRI ressemble beaucoup au REER: les sommes s'accumulent à l'abri de l'impôt. Mais le compte de retraite immobilisé (CRI) est moins souple. L'argent est «gelé» jusqu'à la retraite, pour s'assurer que les retraités aient de l'argent jusqu'à la fin de leurs jours.

Mais il est possible de «dégeler» tranquillement son CRI pour se donner plus de latitude, explique Karina Audet, planificateur financier à la Caisse Desjardins de l'Administration et des Services publics.

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«Il y a beaucoup de mécanique: il faut au moins une heure d'entrée de données, chaque année. C'est pour cela que bien des conseillers hésitent à le faire. Mais c'est tout à fait légal», assure-t-elle.

Il faut suivre cinq étapes: ouvrir un Fonds de revenus viager (FRV); transférer l'argent du CRI dans le FRV; retirer du FRV le montant maximal permis par la loi et déposer l'argent dans le REER; fermer le FRV et transférer le solde dans un nouveau CRI avant la fin de l'année.

Chaque année, il faut tout recommencer à zéro, en ouvrant un nouveau FRV, afin d'éviter de payer l'impôt sur le retrait minimal, à partir de la deuxième année du FRV.

En suivant cette recette, une personne de 55 ans qui aurait 100 000$ dans un CRI pourrait dégeler la moitié de son CRI, sur 10 ans, en envoyant dans son REER environ 6000$ par année, calcule Mme Audet.

«Je ne vends pas l'idée de vider son CRI pour épuiser son capital! Le but est de rendre les sommes plus flexibles», dit Mme Audet.

Mais la stratégie ne convient pas à une personne qui risque de faire faillite, car le CRI est insaisissable, tandis que le REER peut être saisi par les créanciers.

Autre nuance à considérer: en cas de décès, le CRI ira automatiquement au conjoint, tandis qu'un REER peut être légué à qui l'on veut (notez que les deux font partie du patrimoine familial).