Alors que la marché boursier valse d'un côté et de l'autre au rythme de la crise des dettes souveraines en Europe, un bon plan d'investissement et une projection à long terme n'ont jamais été aussi importants, selon les spécialistes en finances.

Gérer son portefeuille de placements en tentant de prévoir lequel des pays européens se retrouvera en défaut de paiement ou l'avenir des économies américaine ou chinoise est pratiquement impossible.

«La probabilité de miser juste est à peu près la même que de parier à la loterie» souligne Andrew Marchese, chef des actions canadiennes et gestionnaire de portefeuille chez Fidelity Investments Canada.

M. Marchese soutient que les investisseurs doivent se concentrer sur leurs objectifs à long terme et sur les facteurs économiques fondamentaux au moment d'évaluer leurs placements même dans un marché instable. «Occupez-vous de vos affaires et demeurez dans les secteurs que vous connaissez. Si vous persistez dans cette voie, vous augmentez vos chances de succès.»

Depuis la fin du mois de juillet, c'est un marché baissier qui domine à l'exception d'une brève remontée en octobre. L'insécurité reliée aux dettes européennes continue de peser sur les investisseurs et l'index composite S&P/TSX a reculé de 10 pour cent depuis le début de l'année.

Les préoccupations au sujet de la force de l'économie chinoise et la possibilité qu'elle ralentisse plus rapidement que prévu ont influé sur le cours des produits de base, un secteur important pour les compagnies canadiennes en raison de la demande pour les métaux et le pétrole.

Les facteurs macroéconomiques doivent être pris en considération dans l'évaluation des perspectives d'avenir d'une compagnie, mais ils ne doivent pas être des éléments déterminants.

Pour Adrian Mastracci, gestionnaire de portefeuille chez KCM Wealth Management Inc., à Vancouver, les investisseurs doivent se rabattre sur les facteurs économiques fondamentaux et leur planification financière à long terme. «Essayons de garder cela simple. Avoir un plan, savoir où on s'en va. Il faut aussi savoir ce qu'on est en mesure de contrôler, ce qu'on ne peut pas contrôler, ce qu'on aime, ce qu'on n'aime pas.»

«L'investissement ce n'est pas sorcier. Investir c'est faire et refaire des choix de placement simples en vue d'atteindre des rendements constants.»

Adrian Mastracci souligne la nécessité de voir à plus long terme et incite les investisseurs à regarder du côté des sociétés à forte capitalisation offrant des dividendes pendant la période de tourmente que nous connaissons.

Les services publics, les entreprises de télécommunications et de transport de pétrole par pipeline devraient être des titres à considérer. «Nous ne voulons pas exclure de secteurs parce que nous ne sommes pas suffisamment intelligents pour vous dire lequel sera le perdant ou le gagnant. Alors nous essayons d'en inclure le plus possible.»

Selon M. Marchese, tout repose sur les valeurs fondamentales des compagnies et l'on peut espérer frapper la balle en lieu sûr, mais pas nécessairement des circuits. «Nous devons choisir des compagnies possédant des industries compétitives sans tenir compte du contexte actuel.»

Un bilan financier solide et la façon dont une compagnie utilise son capital: si elle fait de bonnes ou de mauvaises dépenses, demeurent des éléments essentiels pour l'évaluer, assure le gestionnaire de portefeuille.

Un avis que partage Adrian Mastracci de KCM Wealth Management Inc. À vouloir frapper le gros lot à tout coup, on risque de perdre gros. «Vous pouvez frapper un bon coup occasionnellement et ça va probablement vous arriver, mais il peut se passer une longue période avant que ça se reproduise de nouveau.»

Selon lui, ce qu'il faut éviter à tout prix, ce sont les grosses pertes parce que ça fait vraiment mal.