États-Unis/Chine: bras de fer

États-Unis/Chine: bras de fer

Les États-Unis sont acculés au pied du mur. Ils sont à court d'armes pour stimuler leur économie. «La solution passe par une dévaluation du dollar américain face à la devise chinoise et aux autres devises asiatiques», juge M. de la Durantaye. C'est le noyau de la guerre. Si le déséquilibre persiste entre les États-Unis et la Chine, les problèmes se déverseront dans la cour de pays de moindre importance, qui ne peuvent pas tout absorber, dit le stratège.

Il continue de surpondérer les pays émergents. «On peut y investir 20% de son portefeuille d'actions, alors que les pays émergents forment environ 13% de la capitalisation boursière mondiale», dit-il.

Canada: dommages collatéraux

Les pays associés aux ressources naturelles sont les perdants de la guerre des devises. Le Canada et l'Australie ont vu leur devise s'apprécier considérablement depuis le début de 2009. Conséquence : «En excluant le pétrole et le gaz naturel, le Canada se retrouve déjà avec une balance commerciale déficitaire, à cause de la hausse du huard», souligne M. de la Durantaye.

Pour limiter l'appréciation de la devise, la Banque du Canada a mis la pédale douce sur la hausse des taux d'intérêts. Mais si des pays périphériques, comme le Canada, sont forcés de maintenir des taux d'intérêts trop bas, cela risque de déséquilibrer l'économie, de provoquer une bulle immobilière. «On paiera le prix plus tard», dit M. de la Durantaye.

Allemagne: grande gagnante

Jusqu'ici, l'Allemagne sort grande gagnante de la course à qui aura la devise la plus faible, estime M. Lapointe. «Déjà l'un des exportateurs les plus compétitifs du monde, l'Allemagne est devenue encore plus compétitive à cause de la dévaluation de l'euro», indique-t-il.

Dernièrement, l'euro s'est raffermi. Et il pourrait continuer de s'apprécier si la banque centrale n'intervient pas. Par contre, les craintes qui ressurgissent face aux dettes des pays européens, notamment en Irlande, maintiendront l'euro à des niveaux assez faibles, ce qui continuera de stimuler la reprise économique allemande, selon le stratège qui continue de surpondérer l'Allemagne.

Japon: au tapis

Le yen a atteint un nouveau sommet en 15 ans face au dollar américain, cette semaine, alors que sa banque centrale a annoncé qu'elle ressortirait la planche à imprimer des billets. De plus, le gouvernement a annoncé, hier, un plan de relance de 60 milliards $US pour sortir de la léthargie économique.

Mais l'augmentation du yen depuis 2009 n'est pas si forte, en terme réel, indique M. Lapointe. Selon lui, la volonté d'abaisser le cours du yen cache peut-être d'autres faiblesses économiques, car la compétitivité du Japon n'a pas été altérée autant qu'on le pense par la fluctuation de la devise. «Des perspectives de croissance sombres sont l'une des raisons pour lesquelles nous restons sous-pondérés en actions japonaises», indique-t-il.