Quel est l'intérêt des entreprises funéraires à barrer le chemin à l'assurance funéraire? Après tout, tôt ou tard, elles rendront le service et seront rémunérées pour le faire.

«Ce qu'on comprend, c'est que les maisons funéraires pourraient perdre les bénéfices du placement des sommes déposées en fidéicommis pour les arrangements préalables, expose Charles Tanguay, porte-parole de l'Union des consommateurs. Elles y perdraient au change si elles étaient amenées à devoir vendre de l'assurance funéraire.»

La Corporation des thanatologues du Québec a demandé à la firme d'actuaires Mallette de produire une étude comparative entre les arrangements préalables et l'assurance funéraire.

Dans les deux cas, l'entreprise funéraire vend des services funéraires, sur lesquels elle engrange un profit. La comparaison s'effectue plutôt sur le rendement excédentaire.

L'entreprise qui vend un arrangement préalable peut encaisser 10% du paiement. Le reste est déposé en fidéicommis. Sur ces placements, elle peut toucher le rendement qui excède l'inflation.

Dans le cas de l'assurance funéraire, l'entreprise funéraire touche plutôt une commission versée par l'assureur.

Quelle formule est la plus rentable pour l'entreprise funéraire? Nous vous faisons grâce des détails pour sauter aux conclusions de l'étude:

«Il s'avère très rentable pour les maisons funéraires de vendre des arrangements préalables. La valeur actuarielle des rendements excédentaires varie de 51% à 12% de la valeur des arrangements préalables.»

Et encore: «Il s'avère beaucoup moins rentable pour les maisons funéraires de vendre des produits d'assurance funéraires. La valeur actuarielle des commissions varie de 13,9% à 1,4% du montant d'assurance.»

Mais la même étude assure que le consommateur tire lui aussi plus de bénéfices des arrangements préalables.