Depuis août 2009, un nouvel organisme offre des services de consultation sur l'endettement aux consommateurs québécois. Son nom: SOS Dettes.

SOS Dettes est le rameau québécois d'une branche canadienne, InCharge Debt Solutions Canada, fondée au milieu des années 2000, elle-même issue du tronc américain InCharge, dont elle s'est détachée depuis.

Cet organisme de bienfaisance enregistré est installé dans un centre d'affaires, au 22e étage de la tour IBM, au centre-ville de Montréal. Dans le bureau qu'il y occupe, le directeur général de SOS Dettes, Raymond Lepage, nous explique que sa mission «est d'aider les familles québécoises à faire face à leurs problèmes de surendettement et leur apprendre à utiliser le crédit de façon responsable».

Deux conseillers occupent des bureaux voisins. Cinq autres personnes sont établies à Toronto, où elles répondent aux demandes téléphoniques des marchés québécois et ontarien.

Pour faire connaître ses services, l'organisme de bienfaisance a investi dans différentes formes de publicité: radio, affiches sur les abribus, publipostage dans les Publi-Sacs. Elle a lancé une campagne de relations de presse menée par une firme spécialisée - c'est leur communiqué qui a donné lieu au présent article.

Consultation gratuite?

Si SOS Dettes offre de l'information gratuite sur l'endettement et les finances personnelles, il insiste tout d'abord sur ses consultations sur le crédit et la gestion des dettes. «On rencontre les gens pendant une heure ou une heure et demie, on fait un budget avec eux et on regarde leur niveau d'endettement», décrit Raymond Lepage.

Le conseiller proposera la solution la plus appropriée, au rang de laquelle figure en bonne place un programme de remboursement intégral des dettes, étalé sur une durée maximale de quatre ans. «Pour ce faire, on négocie auprès des créanciers pour qu'ils réduisent les taux d'intérêt, qu'ils éliminent les frais de retard», poursuit-il. Les dettes garanties - prêt auto, hypothèque - ne sont pas couvertes par ces programmes.

Les consultations sont offertes gratuitement par téléphone ou en personne, indique le communiqué de l'organisme, qui «finance ses opérations par le biais de contributions de l'industrie du crédit et de dons du public». Quel public? Celui qui le consulte.

En fait, précise Raymond Lepage, le client est invité à faire une contribution volontaire. «On lui demande: «Es-tu prêt à faire une contribution de 50$ pour l'ouverture du dossier, pour les deux heures qu'on a passées avec toi?» Ensuite, selon son budget, on peut lui demander 10% du montant (la mensualité) qu'il paie pour ses dettes.»

Les créanciers sont eux aussi mis à contribution. Le créancier qui accepte le programme de remboursement versera à SOS Dettes une proportion de la dette ainsi acquittée.

Sur les 225 rencontres tenues par SOS Dettes jusqu'au début janvier 2010, 90 ont donné lieu à un programme de remboursement de dette. De ce nombre, 52 consommateurs ont commencé leur remboursement. «Le créancier n'accepte pas nécessairement», indique Raymond Lepage.

Cette pratique est encadrée depuis plusieurs années par une entente convenue entre les Credit Counselling Services - les agences de conseil en matière de crédit - et l'Association des banquiers canadiens (ABC), confirme Jacques Hébert, directeur pour le Québec de l'ABC. InCharge Canada est d'ailleurs reconnue par l'ABC dans le cadre de cette entente, souligne-t-il.

L'entente fixe à 22% de la dette remboursée la ristourne accordée aux agences. Habituellement, le consommateur verse ses mensualités à l'agence, qui effectue ensuite les paiements aux créanciers.

Cette entente est présentement en cours de renégociation. «Beaucoup de choses ont évolué au cours des années et les banques et l'ABC ont voulu mettre à jour leur entente avec ces agences», précise M. Hébert.

La nouvelle entente, qui devrait être conclue sous peu, ne spécifiera plus ce taux de 22%. Chaque banque négociera ses propres taux avec les agences.