En mai dernier, une étude mondiale de la firme spécialisée Morningstar attribuait une note de A à l'industrie des fonds communs du Canada en ce qui concerne la transparence. Mais la division canadienne de Morningstar souhaite que l'industrie progresse encore à ce chapitre.

Il faudrait d'abord que les investisseurs puissent savoir si les gestionnaires de fonds «mangent de leur propre pain», estime le chef du Service d'analyse des fonds à Morningstar Canada, David O'Leary. Pour l'instant, les sociétés de fonds peuvent refuser d'indiquer si les gestionnaires investissent dans leurs fonds.

M. O'Leary déplore aussi qu'il n'y ait «aucun règlement spécifique le forçant à clairement énoncer sa politique de couverture contre le risque de change», écrit-il dans un article publié par Morningstar. Selon lui, les investisseurs devraient pouvoir «savoir s'ils misent implicitement sur des devises en investissant à l'étranger».

L'analyste remarque aussi que de plus en plus de fonds misent sur une approche d'équipe dans la gestion des fonds. Dans ces circonstances, l'entreprise n'est pas tenue d'annoncer le départ d'un gestionnaire, à moins qu'il soit publiquement le gestionnaire numéro un du fonds. Cette règle est floue, et Morningstar souhaite plutôt que les sociétés soient tenues d'annoncer publiquement le départ de n'importe quel membre d'une équipe de gestion. «Les analystes et investisseurs pourraient alors déterminer d'eux-mêmes l'importance du départ d'un gestionnaire donné», soutient M. O'Leary.

Dans un même souci de transparence, Morningstar aimerait que les autorités réglementaires dévoilent systématiquement les conclusions de leurs audits sur les firmes de gestion de fonds. «De cette manière, nous pourrions saisir quelles compagnies de fonds ont un historique de manquements plus fréquents ou sévères», illustre M. O'Leary.

Enfin, Morningstar propose d'uniformiser «la soupe à l'alphabet». Les fonds existent maintenant dans une multitude de variantes qu'on identifie à l'aide d'une lettre. Mais la plupart des lettres ne signifient pas la même chose d'une firme à l'autre, ce qui entraîne beaucoup de confusion.