La couverture du livre est rouge comme une mise en garde, comme un danger, comme une alerte.

Rouge comme l'encre d'une perte financière, aussi.

L'ouvrage de la journaliste Stéphanie Grammond, Acheter sans se faire rouler, veut aider l'honnête citoyen à «déjouer les pièges de la consommation», comme l'indique son sous-titre.

Depuis plus de quatre ans, dans sa chronique Les bons comptes font les bons amis, la journaliste de La Presse dévoile et vulgarise les arcanes de la consommation, à partir des interrogations, problèmes et autres tracas que lui confient ses lecteurs.

C'est le fruit de ces rendez-vous hebdomadaires - et de ses 15 années d'expérience en journalisme économique - qu'elle condense en 238 pages, dans son premier livre, paru cette semaine aux éditions La Presse.

Les 10 chapitres portent sur des thèmes... malheureusement familiers aux consommateurs, tels que la publicité, les garanties, les assurances, les voyages, l'immobilier ou la rénovation. Une place de choix est réservée aux catégories poids lourd: «L'automobile est le champion des plaintes à l'Office de la protection du consommateur, mais les télécommunications sont en train de la rattraper», observe la journaliste.

Dans chaque chapitre, elle décortique les pratiques frauduleuses ou douteuses, décrit les droits et obligations légales, et fournit de nombreux conseils préventifs.

L'art et la manière de porter plainte font l'objet du dernier chapitre. «Il y a des situations très difficiles à voir venir, même pour les acheteurs aguerris, avise l'auteure. La solution est de se plaindre, de ne pas baisser les bras.»

Et pour aider à les maintenir bien haut, elle fournit, en fin d'ouvrage, une liste d'organismes de référence ou de soutien aux consommateurs, souvent méconnus, classés par catégorie.

Des exemples vécus

Une ado flambe 2207$ sur iTunes à l'insu de son père. Un couple se bat pendant huit mois pour obtenir le rabais postal de 50$ promis à l'achat d'un ouvre-porte de garage. Des exemples concrets, tous authentiques, émaillent le livre en capsules «Cas vécus» et «Questions éclairs».

Certaines élucident les subtilités confondantes de la consommation. Une dame morte à 89 ans a payé jusqu'à son décès 5729$ en primes d'assurance vie, davantage que le capital assuré de 4000$? Normal, informe Mme Grammond. Ayant vécu plus longtemps que son espérance de vie, la dame était gagnante en longévité, mais perdante en assurance.

«En mettant tout cela ensemble, dit-elle, ça donne un coffre à outils pour les consommateurs qui ne veulent pas se faire avoir, ou qui malgré leur vigilance, sont tombés dans un piège dont ils veulent se sortir à meilleur compte.»

L'ouvrage permettra à ses lecteurs de voir venir les chausse-trappes, mais aussi de développer les réflexes d'une consommation avisée et aguerrie. Attitude fondamentale: ne pas hésiter à poser des questions.

«Les problèmes de remises postales ne menacent pas le monde, conclut Stéphanie Grammond, mais ce sont de petits irritants et si personne ne les relève, les commerçants continuent. Ils misent sur le fait que les gens ne se battront pas.»

Ce petit livre rouge de la consommation veut leur permettre de faire front.