Pour plus de la moitié des jeunes Québécois, les parents sont la principale source d'influence en faveur de l'épargne. Les deux tiers des répondants à l'enquête dirigée par Marie J. Lachance ont indiqué que leurs parents sont de bons exemples en matière d'épargne.

Sans doute les jeunes n'ont-ils pas eu accès aux bilans financiers parentaux, car les Canadiens n'ont jamais été aussi endettés ni n'ont détenu aussi peu d'épargne.

Ceci explique peut-être cela: si les jeunes déclarent que leurs parents ont une influence favorable sur leur perception de l'épargne, les résultats de l'enquête montrent que cette influence ne se traduit pas par une plus grande probabilité d'épargner. Peut-être ces jeunes n'ont-ils pas eu encore l'occasion ou les moyens de concrétiser leurs intentions.

Les auteurs suggèrent une autre explication: «Le taux d'épargne des Canadiens n'ayant jamais été aussi faible, on peut aussi croire que les encouragements ont pu être insuffisants si les parents ne prêchaient pas aussi par l'exemple.»

L'argent de poche

L'argent de poche est un autre facteur domestique positif. La recherche de Marie Lachance et Jacinthe Cloutier montre que plus jeune on touche de l'argent de poche, plus grandes sont les probabilités de détenir de l'épargne entre 18 et 29 ans. «C'est une surprise car il y avait peu d'information à ce sujet», indique Marie Lachance.

L'argent de poche peut susciter des discussions sur la gestion de ce pécule entre enfants et parents, qui seront l'occasion d'un «minimum d'éducation pouvant influencer le développement des pratiques d'épargne». Les parents ont donc tout intérêt à commencer tôt leurs encouragements à l'épargne, assortis de pièces sonnantes et trébuchantes.

Les auteures de l'étude en concluent que les parents devraient être mieux soutenus dans leur rôle d'«agent de socialisation» principal. Car si leurs encouragements portent éventuellement leurs fruits, ils sont rarement en mesure de les accompagner de notions de base en finances personnelles.