Certaines personnes pourraient se montrer réfractaires à l'idée d'exposer leurs économies aux caprices des marchés boursiers, mais un expert affirme que prendre de bonnes décisions peut être aussi simple que de rassembler quelques informations facilement accessibles.

ShareOwner, une organisation éducative destinée aux investisseurs canadiens, conseille à ses étudiants de dresser un graphique avec les revenus de l'entreprise, ses bénéfices par action et le ratio cours/bénéfice des cinq à 10 dernières années avant même de prendre la décision d'investir. «Il faut regarder si la tendance pour les revenus est stable et à la hausse (...), parce que cela vous indique que l'entreprise a de bons produits, qu'elle en vend de plus en plus au fil des années et qu'elle le fait depuis longtemps», a fait valoir le conseiller en chef de ShareOwner, John Bart.

Le bénéfice par action de l'entreprise devrait également suivre une ligne droite, longue et ascendante.

«Une entreprise peut enregistrer une croissance de ses ventes, mais si son profit n'augmente pas, cela ne veut rien dire, parce qu'à long terme, la seule chose qui fait augmenter le prix des actions d'une entreprise est la croissance de ses bénéfices», a affirmé M. Bart.

Enfin, les investisseurs devraient être à la recherche d'entreprises dont les actions se négocient à des prix attirants. Pour déterminer si c'est le cas, le conseiller suggère d'inclure le ratio cours/bénéfice dans le graphique. Si les actions de l'entreprise sont appréciées par le marché, la ligne sera droite.

Selon M. Bart, l'étape qui suit après avoir déniché quelques entreprises qui semblent être des investissements sûrs est celle qui consiste à créer un portefeuille diversifié.

Et selon lui, cet ensemble de titres de placement devrait être composé d'environ 20 entreprises différentes de plusieurs secteurs d'activités et étant établies dans plus d'un pays.

Mais encore plus important que tout cela est ce que le conseiller en chef de ShareOwner appelle la «diversification par étapes».

John Bart recommande de n'investir que le tiers de tout l'argent disponible en le répartissant de manière égale entre les 20 entreprises sélectionnées. Après trois mois, lorsque les entreprises auront publié leurs résultats trimestriels, les investisseurs devraient mettre les chiffres à jour dans leur graphique. Si la tendance demeure la même, M. Bart conseille d'investir un deuxième tiers de l'argent dans les mêmes entreprises.

Mais advenant le cas où une entreprise affiche de mauvais résultats, M. Bart recommande d'interrompre l'investissement durant un trimestre.

Et si les résultats d'une entreprise s'aggravent ou que ses actions se vendent à un prix trop élevé, il faut vendre, a argué le conseiller.

Enfin, au trimestre suivant, les investisseurs seront en mesure d'effectuer des investissements avec le dernier tiers de leur argent en connaissance de cause.

Il faut ensuite évaluer les investissements effectués chaque trimestre, selon M. Bart.

«Il faut connaître la base, a-t-il expliqué. Il s'agit de savoir acheter les bonnes actions, de les acheter de la bonne manière et de les vendre si leur valeur se détériore.»