Contre vents et virus, l’année 2021 aura été porteuse de bons et de moins bons coups. En voici cinq qui ont particulièrement retenu mon attention pour de bonnes ou de moins bonnes raisons. Bonne année, tout le monde !

Le bon coup de l’année 

La campagne de vaccination

Selon moi, la campagne de vaccination contre la COVID-19 a été sans contredit le meilleur coup de l’année, et ce, à de multiples points de vue, que ce soit la santé publique, la santé mentale, la cohésion sociale ou économique du Québec tout entier.

Personne ne prévoyait que cette gigantesque campagne allait se déployer de façon aussi bien planifiée, efficace et ordonnée.

De la prise de rendez-vous sur la plateforme Clic Santé jusqu’à l’accueil dans les centres de vaccination ou au rappel accéléré pour l’injection de la deuxième dose, l’opération a été menée à un rythme soutenu et a permis au Québec d’afficher durant tout l’été une belle résistance à l’envahisseur viral.

L’orchestration quasi sans faille de cet exercice sanitaire a permis à l’économie québécoise de redécoller de façon considérable, comme l’ont démontré les plus récentes statistiques sur la croissance économique au pays. La campagne de vaccination a surtout permis aux secteurs les plus vulnérabilisés par la pandémie – tourisme, restauration et culture – de retrouver une bonne part de leur tonus d’avant-crise.

La surprise de l’année

Manon Brouillette nommée PDG de Verizon Consumer Group

PHOTO MARCO CAMPANOZZI, ARCHIVES LA PRESSE

Manon Brouillette

Il y a trois ans, Manon Brouillette quittait la haute direction de Vidéotron, entreprise à laquelle elle avait été associée durant 14 ans, dont les cinq dernières à titre de PDG. Elle voulait prendre un peu de recul, mais voilà qu’en juin dernier, elle a accepté le poste de cheffe des opérations de Verizon Consumer Group, principale filiale du géant américain des télécommunications.

Six mois plus tard, en novembre, elle a été promue PDG de cette division qui compte plus de 65 000 employés et qui réalise des revenus annuels de 95 milliards US, ce qui en fait la gestionnaire canadienne – tous sexes confondus – occupant le poste le plus prestigieux du monde des affaires américain.

Le fiasco de l’année 

Le PDG d’Air Canada à la tribune de la Chambre de commerce du Montréal métropolitain

PHOTO ALAIN ROBERGE, ARCHIVES LA PRESSE

Michael Rousseau, PDG d’Air Canada, devant la Chambre de commerce du Montréal métropolitain

Inutile de s’étendre trop longtemps sur l’évènement qui a fait les manchettes et créé des turbulences bien plus que ne l’auraient souhaité même les pires ennemis du principal transporteur aérien canadien.

En se présentant à la tribune de la Chambre de commerce du Montréal métropolitain en se montrant incapable de prononcer une seule phrase intelligible en français, Michael Rousseau, PDG d’Air Canada, a suscité l’opprobre comme jamais un anglophone n’avait réussi à le faire au cours des dernières décennies de paix linguistique relative qui régnait au Québec et à Montréal en particulier.

L’indélicatesse linguistique de Michael Rousseau a surtout réactualisé les difficultés immémoriales que rencontre Air Canada à remplir ses obligations de servir de façon minimale et courtoise sa clientèle en français.

Ce qui doit être corrigé l’an prochain

L’inflation et la crise de la main-d’œuvre

PHOTO JUSTIN TANG, ARCHIVES LA PRESSE CANADIENNE

Tiff Macklem, gouverneur de la Banque du Canada

Elle était attendue dans le sillage de la forte reprise économique anticipée au moment de la sortie de crise, mais l’inflation ne donne pas de signe d’essoufflement, comme en témoigne le fort taux de 4,7 % enregistré en octobre dernier, un sommet depuis 2003. Les prix de la nourriture, du logement, du transport continuent d’augmenter à un rythme qui pourrait devenir inquiétant s’il persiste tout au long de 2022, ouvrant la voie à une hausse des taux d’intérêt.

Même chose pour la pénurie de main-d’œuvre. On croyait il y a six mois qu’il s’agissait d’une simple question d’ajustement post-pandémique, mais chaque mois, on constate que le nombre d’emplois disponibles ne fait qu’augmenter et atteindre de nouveaux sommets. Vite du sang neuf de l’étranger et une accélération de l’automatisation des processus de fabrication industrielle, il faut libérer des bras.

Ce que l’on souhaite voir se poursuivre en 2022

La marche haussière des marchés boursiers

PHOTO SETH WENIG, ARCHIVES ASSOCIATED PRESS

Le New York Stock Exchange

Après avoir réussi à traverser une année épique en 2020 alors qu’ils ont été en mesure de combler des pertes de l’ordre de 30 à 40 % dans la foulée du déclenchement de la pandémie et de terminer l’année avec des gains de près de 20 % pour le S&P 500 et de 5,6 % pour le S&P/TSX, les marchés boursiers ont bien manœuvré tout au long de 2021, jusqu’à l’apparition du variant Omicron, à la fin du mois de novembre.

Malgré l’incertitude observée en décembre, les indices S&P 500 de la Bourse américaine et TSX de la Bourse de Toronto ont tout de même réussi à maintenir des rendements supérieurs à 20 % en date du 23 décembre.

Si aucun nouveau variant ne vient perturber le mouvement de reprise post-pandémique, les marchés boursiers pourraient très bien poursuivre leur cheminement haussier tout au long de 2022, mais ce parcours pourrait aussi être interrompu par une flambée incontrôlée de l’inflation, ce qui reste une éventualité à considérer. L’avenir nous le dira, bien sûr…