Dans une lettre ouverte publiée dimanche, le ministre de la Santé, Christian Dubé, défend son « Plan santé », une transformation qui « prend du temps » alors que de nombreux indicateurs du réseau sont dans le rouge depuis des mois.

« Les solutions pour améliorer le réseau étaient connues depuis longtemps », indique le ministre dans sa lettre, soulignant du même souffle que le Plan santé a été présenté il y a « à peine neuf mois ».

« Ce n’est pas le temps de se décourager », plaide-t-il.

Le ministre Dubé rappelle des initiatives récentes, comme l’ouverture de cliniques d’infirmières praticiennes spécialisées (IPS) pour désengorger les urgences et la prise en charge de plus de patients par les médecins de famille.

Pointant la pénurie de main-d’œuvre, il ajoute que le gouvernement a « déployé des formations accélérées et offert des bourses pour augmenter des cohortes dans les domaines de la santé, notamment pour les infirmières ».

Il souligne également des projets à venir, dont la mise en place de deux mini-hôpitaux privés « pour désengorger les urgences et offrir une meilleure expérience-patient ». Un projet qui sera piloté par le député Youri Chassin, ancien directeur de recherche de l’Institut économique de Montréal dont la candidature avait été critiquée en 2018, notamment en raison de ses positions sur la privatisation du système de santé.

On apprend dans sa lettre que la ministre déléguée à la Santé et aux Aînés, Sonia Bélanger, pilotera le projet de loi sur l’aide médicale à mourir, dont l’étude avait été interrompue le printemps dernier. Le ministre de la Cybersécurité et du Numérique, Éric Caire, s’occupera quant à lui d’un projet de loi « sur l’accessibilité aux données en santé ».

Éviter de « décourager ceux dont on a besoin »

La sortie du ministre Dubé arrive un peu plus d’un mois après l’annonce de la création d’une cellule de crise pour mettre en place des solutions aux débordements récurrents des urgences dans le Grand Montréal.

Depuis, les urgences sont demeurées dans le rouge, occupées notamment par de nombreux patients aux prises avec des virus respiratoires. Si ces derniers ont empiré le portrait ces dernières semaines, la situation des hôpitaux de la province est décrite comme critique depuis des mois.

Mais « ce n’est pas en faisant ressortir ce qui ne va pas que nous allons rendre notre réseau attrayant », plaide le ministre dans sa lettre, publiée sur les réseaux sociaux. « Bien entendu, il y a des choses qui vont moins bien, c’est certain et je le reconnais. Mais on ne peut pas toujours parler uniquement de ce qui va mal, on contribue à décourager ceux dont on a besoin », ajoute-t-il.

En Ontario, où de nombreux hôpitaux sont aussi en difficulté, l’Hôpital pour enfants de l’est de l’Ontario (CHEO) à Ottawa, a fait appel au personnel de la Croix-Rouge pour lui venir en aide, ont rapporté plusieurs médias dimanche.

Dans une entrevue à TVA en soirée, le ministre Dubé a toutefois écarté cette avenue pour l’instant. « Heureusement, on n’est pas encore rendu là », a-t-il assuré, alors que les hôpitaux pédiatriques montréalais font face à un achalandage exceptionnel.