Le ministre de la Santé, Christian Dubé, met sur pied une cellule de crise du Grand Montréal pour régler la situation dans les urgences. Avec la résurgence de virus respiratoires, la situation ne s’améliorera pas d’ici les Fêtes.

« Je ne vous dirai pas les mesures additionnelles qu’on va faire parce que ça va être à la cellule de crise de nous le suggérer, mais cette cellule de crise là qu’on a mise en place va venir nous faire des recommandations très spécifiques pour Montréal », a affirmé M. Dubé, mercredi, en point de presse. Il a ensuite précisé que cette cellule allait en fait inclure le Grand Montréal et visait à réduire la pression sur les 25 urgences les plus problématiques.

Rappelons que les urgences du CHU Sainte-Justine vivent une crise sans précédent, et que l’Association des spécialistes en médecine d’urgence du Québec a levé le drapeau rouge : le taux d’achalandage élevé dans les urgences du Québec, dont la moyenne était de 123 % dans la dernière semaine, entraînent de lourdes conséquences.

M. Dubé a fait cette annonce en marge de la présentation de son équipe santé, aux côtés du ministre responsable des Services sociaux, Lionel Carmant, et de la nouvelle venue Sonia Bélanger, ministre déléguée à la Santé et aux Aînés.

Cette cellule de crise inclut l’ensemble du Grand Montréal, dont la Montérégie. Elle va inclure « les PDG des CISSS et des CIUSSS de ce secteur et d’autres experts terrain qui vont nous apporter les solutions afin de prendre les grands moyens pour améliorer la situation dans les urgences les plus critiques », a précisé par la suite le cabinet de M. Dubé.

Cette cellule devra faire vite : « toutes les solutions sont sur la table et chaque jour qui passe ajoute de la pression au personnel ». M. Dubé n’a pas exclu, par exemple, de déplacer du personnel qui se trouve dans des établissements de santé moins sollicités.

Virus respiratoires

Cette crise dans les urgences est liée à une vague de virus respiratoires.

On a eu une conversation [mardi] avec les gens de la Santé publique. C’est qu’il n’y a plus juste maintenant la COVID qui est venue ébranler les colonnes du temple, mais c’est tous les autres virus respiratoires.

Christian Dubé, ministre de la Santé et des Services sociaux

« Je pense, entre autres, aux virus respiratoires pour les enfants. C’est ce qui explique en ce moment qu’il y a beaucoup plus d’achalandage dans les urgences spécialisées pour les enfants. Puis le plus bel exemple, bien, c’est à Sainte-Justine », a dit M. Dubé.

Le ministre a souligné que d’ici les Fêtes, la situation ne risquait pas de s’améliorer. Il a demandé au directeur national de santé publique, Luc Boileau, de faire une présentation la semaine prochaine pour expliquer comment se protéger de ces virus, qui frappent particulièrement les enfants. M. Dubé lui a demandé, par exemple, comment les gens peuvent mieux protéger leurs enfants.

« Ce qu’on lui demande, c’est de dire qu’est-ce qu’on peut faire de plus pour se protéger, pour protéger nos Québécois, parce que là, on parle toujours des personnes vulnérables face à la COVID, les personnes de 70 ans et plus. Mais là, c’est différent, c’est nos enfants, et c’est très, très différent », a dit le ministre.

Envisage-t-il le retour des mesures sanitaires ? « On n’est pas là du tout. Mais je veux juste vous dire qu’on lui a demandé d’avoir un plan de communication très clair pour s’assurer qu’on minimise les chances d’amener nos gens à l’urgence comme c’est le cas en ce moment », a-t-il affirmé.

À long terme, le ministre pense que son guichet d’accès aux médecins de famille va pouvoir réduire les visites aux urgences.