La députée libérale Marwah Rizqy se dit « exaspérée » de voir des affiches soulignant que la violence à l’école n’est pas tolérée, alors que les incidents se multiplient sur le terrain. « Pourquoi ça prend autant de temps pour agir, si on dit que c’est tolérance zéro ? », demande-t-elle.

Jeudi, La Presse a rapporté que la Commission des normes, de l’équité, de la santé et de la sécurité du travail (CNESST) est intervenue dans une école primaire de Sainte-Marie, en Beauce, en raison de comportements violents d’élèves qui mettaient en danger le personnel.

Marwah Rizqy s’étonne que la CNESST écrive dans son rapport que pendant plusieurs mois, le centre de services scolaire de Beauce-Etchemin n’a fait aucun suivi de ce dossier, malgré les évènements violents qui survenaient quotidiennement.

Dans ce centre de services en particulier, on recensait, en 2020-2021, 979 actes de violence.

« C’est primordial, qu’il y ait des suivis. Si on ne corrige pas, on est condamnés à répéter les mêmes affaires, ce qui veut dire qu’il y aura encore des actes de violence », dit Marwah Rizqy.

La violence dans les écoles touche tout le Québec, ajoute-t-elle. « D’est en ouest, ça se passe. Quelque chose est arrivé : il y a un avant et un après pandémie », dit la députée de Saint-Laurent, qui appelle à faire de la prévention de la violence une « cause nationale ».

En janvier, la CNESST est intervenue dans une école primaire de Gatineau, après qu’un élève d’une classe spécialisée a lancé un sablier à la tête d’une enseignante du Centre de services scolaire des Portages-de-l’Outaouais (CSSPO).

« Les équipes-école sont de moins en moins stables, il y a beaucoup de roulement de personnel », dit la députée libérale. « Avec des gens qui ne sont pas qualifiés pour gérer des situations de crise, c’est sûr que le nombre d’incidents ne peut qu’augmenter », dit Mme Rizqy.

Selon la Fédération du personnel de soutien scolaire (FPSS-CSQ), il y a plus de 38 000 techniciennes en éducation spécialisée (TES) au Québec. De ce nombre, moins du quart travaille à temps plein.

« Le MEQ finance la formation uniquement pour les TES à temps plein. Donc pour les 28 677 autres TES il n’y a aucun financement offert pour les former à intervenir lors d’une crise », commentait récemment la FPSS.

Marwah Rizqy exhorte le ministre de l’Éducation Bernard Drainville à « stabiliser les équipes-école » en urgence. « Il y a des négos en ce moment, il peut demander à Sonia Lebel [la présidente du Conseil du trésor] d’augmenter le nombre de postes permanents », dit Mme Rizqy.

Les élèves qui ont des troubles de comportement ont particulièrement besoin de gens stables autour d’eux, ajoute-t-elle.

En mars dernier, Bernard Drainville a déclaré que son gouvernement travaille sur une stratégie pour contrer la violence dans les écoles.