(Québec) Nommé par le gouvernement, le scientifique en chef du Québec, Rémi Quirion, se désiste du conseil général de la Coalition avenir Québec (CAQ) auquel il avait accepté de participer à titre d’expert.

Ce mandarin de l’État a annoncé sa décision mercredi, le jour même où des questions ont été soulevées au sujet de sa participation à l’évènement du parti de François Legault qui se tiendra le 25 mai et qui aura pour thème le numérique.

Une heure avant le désistement de M. Quirion, la directrice générale de la CAQ Brigitte Legault a affirmé à La Presse que le parti l’a invité il y a plusieurs mois déjà et qu’il a accepté de participer au conseil général. Son nom est inscrit à l’ordre du jour de cet évènement d’une journée, pour un « panel sur les effets des médias sociaux chez les jeunes ».

L’objectif est de permettre aux militants de profiter de son expertise sur le sujet et non de l’amener à appuyer le parti ou les politiques du gouvernement, a expliqué Brigitte Legault, ajoutant que tous les partis sont libres de l’inviter. Elle a ajouté que des experts de différents horizons sont depuis longtemps invités par la CAQ pour participer à des panels et que cela ne constitue pas une prise de position politique pour autant.

Elle a renvoyé à M. Quirion toute question de nature éthique au sujet de la participation de ce mandarin à un évènement partisan. Elle a précisé que le parti a pris l’engagement de payer les dépenses de M. Quirion associées à l’évènement.

Une heure après cet entretien, Brigitte Legault a signalé à La Presse que M. Quirion a avisé la CAQ par courriel qu’il ne participera finalement pas au conseil général, car « il voyagera ».

La participation d’un mandarin de l’État à un évènement politique, même à titre d’expert, est inusitée, en raison de son devoir de réserve.

Rémi Quirion est scientifique en chef depuis 2011. Le gouvernement Legault a renouvelé son mandat en 2021.

Au cours des derniers mois, le Scientifique en chef a été appelé à se prononcer sur l’émergence de l’intelligence artificielle, notamment. En vertu d’une loi qui vient tout juste d’être adoptée à l’Assemblée nationale, les trois fonds de recherche qu’il dirige sont regroupés en un seul, sous la responsabilité du ministre de l’Économie, Pierre Fitzgibbon. M. Quirion a appuyé l’initiative du gouvernement, assurant qu’elle ne porte pas atteinte à la liberté universitaire.