(Montréal) La députée de Sherbrooke, Christine Labrie, se lance dans la course pour devenir la prochaine co-porte-parole de Québec solidaire (QS). La politicienne souhaite succéder à Manon Massé pour rassembler les Québécois autour d’un « projet commun ».

La députée en a fait l’annonce lors d’une conférence de presse à Sherbrooke, lundi matin.

Celle qui est porte-parole de QS en matière de services sociaux et de santé mentale veut mettre de l’avant « le projet social de Québec solidaire ».

« La voix que je veux apporter en politique, c’est celle du rassemblement. Je veux qu’on prenne le temps de s’écouter, qu’on se rassemble autour d’un projet commun », affirme-t-elle en entrevue.

Les députés solidaires de Taschereau, Étienne Grandmont, et de Saint-Henri–Sainte-Anne, Guillaume Cliche-Rivard, étaient présents lors de l’annonce afin d’apporter leur soutien à Mme Labrie.

Christine Labrie dit percevoir une société divisée dans la province. « Ce que je remarque en ce moment au Québec, c’est qu’il y a beaucoup de fractures sociales, beaucoup de personnes qui ne se sentent pas écoutées, qui se sentent mises de côté », dit-elle, précisant qu’elle souhaite « qu’on s’assure de bien tisser notre filet social pour qu’il n’échappe personne ».

La députée, qui a été porte-parole de QS en matière d’éducation de mars 2019 à août 2022, a l’intention de mettre cet enjeu au cœur de ses priorités, si elle est élue co-porte-parole.

« J’ai porté ce dossier-là pendant plusieurs années. C’est le cœur de mon engagement politique, dit-elle. Une société qui favorise l’égalité des chances, ça passe d’abord par l’éducation. »

Mme Labrie est également porte-parole de QS pour les aînés. Elle souhaite faire valoir son « souci pour l’inclusion » qui « traverse toutes les générations », en s’attardant aux enjeux qui touchent les personnes âgées. Elle estime qu’il s’agit d’une tranche de la population qui est souvent mise à l’écart.

« Le souhait de beaucoup d’aînés, c’est de continuer de vivre, vieillir, dans leur communauté. Là où ils ont grandi, là où ils ont vécu leur vie, là où ils sont impliqués », illustre-t-elle. Cette volonté est difficile à réaliser en raison du manque de soins à domicile ainsi que de transports et de logements adaptés pour les aînés, selon Mme Labrie.

« Souvent ils se retrouvent déracinés de leur communauté, dans des tours avec presque seulement des aînés. Ce n’est pas nécessairement leur aspiration première », poursuit-elle.

Christine Labrie dit être inspirée par Manon Massé, qui a annoncé le mois dernier quitter son poste de co-porte-parole de QS. Mme Massé conserve toutefois ses fonctions de députée.

« Manon a su rester très authentique, malgré les tentatives de plusieurs de la faire rentrer dans un moule ou de l’éloigner de la politique. Et ça, je trouve ça très inspirant », a affirmé Mme Labrie.

Trois candidates confirmées

La nouvelle co-porte-parole QS sera élue lors du congrès national du parti en novembre. L’autre co-porte-parole du parti est le député de Gouin, Gabriel Nadeau-Dubois.

La semaine dernière, l’ancienne députée de la circonscription de Rouyn-Noranda–Témiscamingue, Émilise Lessard-Therrien, a confirmé qu’elle se porte candidate pour occuper ce poste.

Il y a quelques semaines, la députée de Mercier, Ruba Ghazal, a également annoncé qu’elle se lance dans la course.

Christine Labrie était chargée de cours en histoire à l’Université de Sherbrooke et doctorante en études des femmes à l’Université d’Ottawa lors de son élection comme députée en 2018. La mère de trois enfants est aussi titulaire d’une maîtrise en histoire.

Mme Labrie a été élue pour un second mandat en 2022. La députée est également vice-présidente de la Commission de l’administration publique depuis le 6 décembre 2022.

Elle a participé à l’étude de 11 projets de loi, et a déposé un projet de loi visant à combattre les violences à caractère sexuelles dans les écoles en 2021, peut-on lire sur le site web de QS. Elle a aussi été leader parlementaire du parti d’août 2021 à août 2022.