(Québec) Le fédéral dit non à une demande des municipalités et du gouvernement caquiste de devancer un programme d’investissement dans le transport en commun prévu pour 2026.

Ottawa met déjà de l’argent sur la table et c’est aux provinces et aux villes de faire aboutir les projets, a plaidé le premier ministre Justin Trudeau mercredi.

La semaine dernière, la ministre des Transports, Geneviève Guilbault, déplorait le manque de sources de financement fédéral depuis la fin d’un programme d’investissement en 2023.

Le président de l’Union des municipalités du Québec, Martin Damphousse, avait également demandé à Ottawa d’en faire davantage.

En conférence de presse à Québec, M. Trudeau a pour sa part laissé entendre qu’il n’est pas nécessaire de devancer le programme d’investissement prévu pour 2026.

Il a indiqué qu’une enveloppe de trois milliards de dollars est déjà allouée chaque année au pays pour le transport collectif, avant même que le programme appelé Fonds permanent pour le transport en commun, aussi doté de 3 milliards par an, entre en vigueur en 2026.

« On est (déjà) en train de faire ces investissements », a-t-il affirmé.

Ce n’est pas quelque chose qui commence en 2026, c’est quelque chose qui commence à être permanent à partir de 2026.

Jusin Trudeau, premier ministre du Canada

Il a donné comme exemple le financement fédéral de 1,4 milliard déjà accordé au projet de tramway de Québec, qui provenait de l’enveloppe déjà existante de 3 milliards par an. Le projet est toutefois sur la glace en attendant la proposition que soumettra CDPQ-Infra en juin.

M. Trudeau laisse entendre que les provinces et les municipalités devraient d’abord compléter les projets avant de solliciter d’autres fonds.

« On s’attend à ce que ce partenariat avec la province, avec les villes, soit fort pour pouvoir achever des grands investissements pour les citoyens. »

Une source fédérale proche du dossier a indiqué à La Presse Canadienne que l’enveloppe actuelle avait déjà permis de financer les grands projets proposés par les provinces et qu’on arrivait pratiquement au bout de la liste des projets, de là l’intervalle de temps fixé à 2026 pour allouer une enveloppe permanente de 3 milliards par an.

Ottawa souhaite que les provinces puissent ainsi d’abord choisir de prioriser des projets et aussi finaliser ceux qui devraient l’être.

Au cours d’un sommet de l’UMQ sur le transport en commun vendredi dernier, Mme Guilbault a pour sa part déploré qu’il n’y ait pas de programme fédéral d’investissement dans le transport collectif entre 2023 et 2026.

« C’est pour ça qu’on aimerait un programme fédéral devancé, parce qu’on a un trou pendant lequel on n’a pas de source de financement fédérale », avait-elle déclaré.

De son côté, le président de l’UMQ, M. Damphousse, avait interpellé Ottawa.

« Honnêtement, il ne faut surtout pas le négliger, le gouvernement fédéral a une responsabilité importante, a-t-il plaidé.

« Le fédéral a à jouer un rôle prépondérant pour le développement du transport collectif au Québec. On va les interpeller, soyez-en sûrs. »