(Bécancour) Un projet de loi pour éviter la répétition d’un drame comme le meurtre de la policière Maureen Breau sera déposé bientôt à l’Assemblée nationale, a annoncé le premier ministre François Legault lundi.

Québec permettra aux policiers d’obtenir les informations sur le dossier des individus qui ont été jugés non criminellement responsables de leurs actes pour cause de troubles de santé mentale et qui ont été libérés sous conditions fixées par la Commission d’examen des troubles mentaux (CETM) du Québec. C’était le cas du meurtrier de la policière Maureen Breau, Isaac Brouillard Lessard. Le drame est survenu le 27 mars 2023 à Louiseville lors d’une opération policière qui a mal tourné.

À l’École nationale de police lundi, François Legault a participé à une cérémonie rendant hommage à des policières et des policiers morts en service, dont Maureen Breau. Il a alors déclaré que le gouvernement déposera un projet de loi pour aider les policiers lors de leurs interventions en leur permettant d’avoir accès aux informations sur le dossier d’une personne atteinte de troubles mentaux et jugée non criminellement responsable d’un acte qu’elle a commis. Ces personnes sont libérées en vertu de conditions fixées par la CETM. Le premier ministre s’est entretenu par la suite avec la famille de Mme Breau.

« On s’est fait dire qu’il faut en faire plus pour donner de l’information aux policiers, entre autres sur les personnes qui ont été relâchées et qui ont des problèmes de santé mentale. Évidemment, on sait que ce qui s’est passé dans ce cas-là, c’est quelqu’un qui était connu, qui avait récidivé quelques fois », a-t-il expliqué plus tard lors d’une mêlée de presse à Bécancour.

L’objectif est de « donner plus d’outils aux policiers pour mieux connaître la situation des personnes qu’ils vont interpeller », que « l’information circule bien entre les policiers et le réseau de la santé ».

Le projet de loi sera déposé par le ministre de la Sécurité publique, François Bonnardel, d’ici la fin de la session parlementaire le 7 juin.

PHOTO ALAIN ROBERGE, ARCHIVES LA PRESSE

Le ministre de la Sécurité publique, François Bonnardel

Le gouvernement irait donc de l’avant avant le dépôt du rapport de la coroner Géhane Kamel prévu cet automne. Les audiences de l’enquête publique sur la mort de Maureen Breau ont pris fin le 21 mars. Elles ont porté entre autres sur le travail de la CETM.

Projets industriels à Bécancour

François Legault a tenu une courte mêlée de presse à Bécancour, après une visite de l’usine d’Ultium CAM, la coentreprise formée par le constructeur automobile américain GM et la multinationale sud-coréenne POSCO.

Le projet est estimé à 600 millions, selon l’annonce faite il y a un an. Il a droit à des prêts de près de 300 millions des gouvernements (152 millions de Québec et 147 millions d’Ottawa), dont une part de 200 millions se transformera en subvention si GM-POSCO respecte des seuils en matière de maintien d’emplois au cours de la décennie suivant la mise en service de l’usine.

Les deux partenaires affirment que 200 emplois seront créés.

La production doit commencer en 2025. Cette usine fabriquera des matériaux de cathode, c’est-à-dire le pôle positif d’une batterie lithium-ion utilisée dans les véhicules électriques. Ils se retrouveront dans les batteries pour des modèles comme le Chevrolet Silverado EV, le GMC HUMMER EV et le Cadillac LYRIQ.

Toujours à Bécancour, la construction de l’usine de cathodes de Ford et de ses deux partenaires sud-coréens (EcoPro BM et SK On) est quant à elle sur pause. Des enjeux technologiques seraient en cause, mais les trois partenaires font également face à des défis financiers importants. Le virage électrique des trois multinationales est coûteux.

« Ils sont en train de revoir leur technologie, d’ajuster leur technologie. Mais on me dit qu’il n’y a aucune inquiétude, l’usine va se construire. […] L’arrêt chez Ford devrait être pour un temps limité », a dit M. Legault. Il ignore le moment où reprendront les travaux de construction de l’usine.

Ford et ses partenaires ont annoncé en août 2023 le projet à Bécancour, estimé alors à 1,2 milliard de dollars, dont 640 millions proviennent de Québec et d’Ottawa.