(Toronto) Un ancien interprète nazi d’origine ukrainienne qui risquait d’être extradé du Canada est mort à l’âge de 97 ans.

Helmut Oberlander se battait pour rester au Canada depuis que la police fédérale avait lancé en 1995 une enquête sur sa collaboration avec une unité d’extermination nazie pendant la Seconde Guerre mondiale.

Celui qui avait été déchu de sa nationalité canadienne (avant que la décision ne soit invalidée) est mort lundi alors que le gouvernement canadien en était à la dernière étape de son extradition, a rapporté le journal The Globe and Mail.  

« Malgré les défis de sa vie, il est resté fort dans sa foi. Il a trouvé du réconfort auprès de sa famille et du soutien de nombreux membres de sa communauté », a commenté la famille Oberlander, selon le journal.

En décembre 2019, le plus haut tribunal du Canada a refusé d’examiner une décision de retirer la citoyenneté d’Oberlander pour des liens présumés avec une escouade de la mort nazi pendant la Seconde Guerre mondiale.

Un tribunal fédéral a conclu qu’il avait « considérablement déformé ses activités en temps de guerre auprès des responsables canadiens de l’immigration et de la citoyenneté lorsqu’il a demandé à entrer au Canada » en 1952, selon un résumé juridique de l’affaire.

Oberlander a été admis en 1954 en tant que résident permanent et a obtenu la citoyenneté canadienne en 1960.  

À trois reprises - en 2001, 2007 et 2012 -, les agents de l’immigration ont tenté de révoquer sa citoyenneté, mais à chaque fois, la décision a été annulée en appel.

Il lui est reproché de ne pas avoir mentionné à son arrivée sur le sol canadien son appartenance à un Einsatzkommando (EK), une unité mobile d’extermination nazie, ayant mené de nombreuses exécutions sur le territoire de l’ex-URSS après l’invasion allemande.

Devenu citoyen canadien en 1960, M. Oberlander – né en Ukraine de parents d’origine germanique – a toujours affirmé avoir été enrôlé de force dans cette unité parce qu’il parlait allemand et russe, et n’avoir joué qu’un rôle d’interprète.