(Ottawa) Le Canada a offert ses condoléances aux Français secoués par une autre attaque terroriste.

L’attaque de jeudi, dans une église de Nice, a fait trois morts.

S’adressant à la presse à l’issue d’un sommet virtuel avec les dirigeants de l’Union européenne, jeudi avant-midi, le premier ministre Justin Trudeau a exprimé sa solidarité avec la France.

« Il n’y a aucune place pour la violence, l’intolérance dans nos sociétés. Le Canada est solidaire de la France et de son peuple face à ces actes injustifiables. On est là pour nos amis français », a déclaré M. Trudeau.

À Québec, le premier ministre François Legault s’en est remis à Twitter pour relayer ses sentiments.

« La France est à nouveau la cible d’une abominable attaque islamiste. Je suis de tout cœur avec les familles des victimes, le peuple français et les Niçois en cette triste journée. Le Québec sera toujours à vos côtés dans la lutte contre le terrorisme », a écrit le premier ministre.

Aux Communes, en début d’après-midi, une minute de silence a été observée, en geste de sympathie envers les Français.

Le matin, en point de presse, le chef du Bloc québécois a présenté ses condoléances.

« Il faut sans nuance et sans autres considérations politiques, idéologiques ou même religieuses, dénoncer toute forme de violence, et dans le contexte, toute forme de violence à caractère politique ou terroriste », a déclaré Yves-François Blanchet.

Plusieurs supposent que cette nouvelle attaque est, comme l’assassinat il y a deux semaines de l’enseignant français Samuel Paty, liée à la publication de caricatures de Mahomet.

Invités à aller sur ce terrain par les journalistes et à dire si le droit de se moquer de la religion existe, les dirigeants européens et canadien se sont montrés prudents.

« La liberté d’expression est une valeur fondamentale pour nos démocraties, pour nos libertés fondamentales », a d’abord répondu Charles Michel, président du Conseil européen.

« Dans le même temps, nous mesurons bien que l’on doit veiller, partout dans le monde, à favoriser la compréhension mutuelle, à favoriser le respect les uns pour les autres », s’est-il empressé d’ajouter.

Sa collègue présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, est allée à peine plus loin.

« Premièrement, la liberté de parole, la liberté d’expression sont des droits fondamentaux qui doivent être défendus. Deuxièmement, l’Union européenne respecte les croyances religieuses. Et le troisième point, c’est le pont. Parce que je suis convaincue que nous devons dire clairement que nous n’accepterons jamais la violence qui se cache derrière la religion », a-t-elle offert.

Lorsque le premier ministre canadien a tenté, à son tour, une réponse, il a d’abord réitéré que ces « attentats terroristes haineux » sont « inacceptables ».

« Il n’y a absolument rien qui justifie cette violence », a-t-il clamé.

« En même temps, nous nous devons de reconnaître que ces criminels, que ces terroristes, que ces meurtriers ne représentent d’aucune façon l’islam ou les gens musulmans », a-t-il ajouté, se gardant bien, comme ses collègues européens, de répondre directement à la question.