Le président de l’International Crisis Group a profité d’une réunion de haut niveau du Conseil de sécurité de l’ONU à laquelle participait le ministre chinois des Affaires étrangères, mardi, pour appeler à la libération de Michael Kovrig, qui était à l’emploi du groupe de réflexion.

M. Kovrig est l’un des deux ressortissants canadiens détenus depuis près de deux ans à Pékin dans le cadre d’un différend diplomatique avec Ottawa. Il travaillait pour l’International Crisis Group à titre d’expert en matière d’Asie du Nord-Est.

À la fin de son exposé qui portait sur la sécurité dans le golfe Persique, le président de l’organisation, Robert Malley, a souligné que celle-ci s’efforce de résoudre des conflits de manière impartiale et que son personnel essaie de comprendre les points de vue de toutes les parties impliquées.

« C’est ce que faisait notre collègue Michael Kovrig dans le cadre de son travail sur la politique étrangère de la Chine », a plaidé M. Malley.

Il a reconnu que ce n’était ni le moment ni l’endroit pour discuter du cas de M. Kovrig, mais il a aussi ajouté qu’il ne pouvait pas conclure sans inviter les autorités chinoises « à comprendre la mission qu’il poursuivait, à mettre fin à sa détention de près de deux ans, à lui permettre de retrouver enfin ses proches et de continuer son travail pour un monde plus pacifique ».

Lorsque le ministre chinois des Affaires étrangères, Wang Yi, a entendu son pays être mentionné lors de la réunion virtuelle, on a pu le voir lever les yeux et tendre l’oreille. Il n’a toutefois pas abordé le sujet lors de son propre discours.

L’ambassadeur allemand Christoph Heusgen, de son côté, s’est fait l’écho de M. Malley en demandant la libération de M. Kovrig. « Il n’est pas seulement membre de l’International Crisis Group, mais aussi un de nos anciens collègues, un ancien diplomate », a relevé M. Heusgen.

L’ambassadeur par intérim du Royaume-Uni, Jonathan Allen, a abondé dans le même sens, affirmant que le cas de M. Kovrig « nous préoccupe profondément ».

Même si Pékin nie toute corrélation entre les deux causes, la détention des Canadiens Michael Kovrig et Michael Spavor a été liée à plusieurs reprises avec l’arrestation de Meng Wanzhou, la directrice financière du géant chinois des télécommunications Huawei. Les États-Unis demandent son extradition pour fraude et l’affaire est devant les tribunaux canadiens.