(Pékin) La Chine dénonce que les autorités canadiennes aient passé l’éponge après que des commentaires qu’elle qualifie d’anti-chinois aient été émis au Canada.

L’affaire a débuté la semaine dernière lorsque l’ambassadeur de Chine au Canada, Cong Peiwu, a déclaré dans une conférence de presse virtuelle que si le Canada accordait l’asile à des protestataires prodémocratie à Hong Kong, la Chine considérerait ce geste comme étant une intrusion dans les affaires internes de la Chine.

Cong Peiwu a ajouté que si le Canada tenait à la sécurité des quelque 300 000 Canadiens à Hong Kong et des nombreuses entreprises canadiennes qui s’y trouvent, il se devait d’appuyer la lutte aux manifestants qu’il qualifie de violents.

Et lorsqu’en conférence de presse on a demandé à M. Cong si ses remarques pouvaient être perçues comme des menaces, il a répondu qu’il s’agissait d’une interprétation.

Le premier ministre Justin Trudeau a répliqué que la Chine usait de diplomatie coercitive en détenant deux Canadiens, Michael Kovrig et Michael Spavor, en guise de mesures de rétorsion contre l’arrestation d’une dirigeante d’une entreprise de haute technologie à la suite de l’exécution d’un mandat d’arrestation américain.

Le chef du Parti conservateur Erin O’Toole a émis une déclaration écrite dans laquelle il a soutenu qu’il s’agissait d’une menace à peine voilée envers les 300 000 Canadiens à Hong Kong. Rappelant que la Chine était membre du Conseil de sécurité des Nations unies (ONU), Erin O’Toole a exigé que l’ambassadeur Cong se rétracte et présente des excuses publiques, sans quoi le gouvernement libéral devrait le renvoyer à Pékin.

Cherie Wong, directrice exécutive de l’Alliance Canada Hong Kong qui appuie la lutte prodémocratie, affirme que les propos de Cong Peiwu sont une menace directe à tous les Canadiens.

Lundi, lors d’une brève rencontre de presse à Pékin, Zhao Lijian, porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères, a logé une plainte au Canada pour avoir passé l’éponge sur des commentaires anti-chinois.