(Ottawa) Plus de 1600 anciens membres des Forces armées canadiennes ont bénéficié d’une loi adoptée il y a cinq ans pour les aider à obtenir des emplois au gouvernement fédéral, selon un nouveau rapport des ministères des Anciens Combattants et de la Défense nationale.

Pourtant, le même rapport indique que le nombre d’embauches prioritaires aurait pu être plus élevé s’il n’y avait pas eu une série de « barrières » qui ont empêché certains vétérans de profiter de la Loi sur l’embauche des anciens combattants.

Un obstacle majeur était que de nombreux anciens militaires ne connaissaient pas l’existence de cette loi et ses dispositions qui leur accordent la priorité lorsqu’ils postulent pour certains emplois au gouvernement. Plusieurs ne savaient pas non plus où trouver les emplois disponibles et comment postuler.

Ce manque de sensibilisation a été en partie attribué au roulement constant des gestionnaires de cas pour les anciens combattants souffrant de blessures liées à leur service, dont plusieurs sont surchargés et estiment ne pas avoir reçu de formation appropriée.

« Un certain nombre de gestionnaires de cas interrogés ont identifié un manque de formation et de directives cohérentes et claires sur les dispositions de la Loi sur l’embauche des anciens combattants », lit-on dans le rapport.

« Les personnes interrogées ont indiqué que cela avait entraîné des efforts divers pour fournir aux anciens combattants un soutien et des renseignements adéquats sur la loi. »

La loi, entrée en vigueur le 1er juillet 2015, vise à aider les anciens combattants — en particulier ceux qui ont servi en Afghanistan ou ont été forcés de prendre leur retraite pour des raisons médicales — à trouver du travail après avoir quitté les rangs de l’armée.

Les vétérans et ceux qui les défendent ont souligné à plusieurs reprises l’importance de trouver un emploi pour réussir la transition de la vie militaire à la vie civile.

Le rapport d’évaluation a également révélé que les gestionnaires de nombreux ministères fédéraux n’étaient pas formés sur la façon d’appliquer la loi, ce qui a fait en sorte qu’elle n’a pas été correctement appliquée dans certains cas, au détriment des anciens combattants qui auraient dû être embauchés.

On ne sait pas exactement combien il y a eu de cas de ce genre, mais une vérification interne a recensé 18 cas dans lesquels un emploi qui, selon la loi, aurait dû être confié à un ancien combattant a plutôt été attribué à une autre personne.

« Cela démontre la nécessité pour les responsables du recrutement de mieux comprendre comment appliquer la loi », souligne le rapport.

Les évaluateurs ont également noté que les mêmes ministères avaient embauché 1667 vétérans dans des postes fédéraux entre l’entrée en vigueur de la loi et le 31 mars 2019.

Le ministère de la Défense a recruté environ 60 % de ces anciens combattants, suivi de loin par Pêches et Océans Canada en deuxième position, avec 5 %. Le ministère des Anciens Combattants arrive cinquième, avec 3 % de ces embauches.

« Il est intéressant de noter la cohérence des ministères et organismes qui ont embauché d’anciens combattants grâce à ces dispositions depuis 2015 », lit-on dans le rapport.

« Cela démontre la connaissance et l’utilisation des dispositions de la Loi sur l’embauche des anciens combattants pour soutenir l’embauche d’anciens combattants dans la fonction publique fédérale. Cela démontre également qu’il y a du travail à faire pour encourager tous les ministères et organismes à mettre en œuvre les dispositions de la loi. »