(Fort McMurray, Alberta) L’abandon du projet Frontier, gigantesque mine de sables bitumineux au nord de Fort McMurray, a réjoui les environnementalistes. Mais pour cette petite ville affaiblie par la chute des prix du pétrole, les incendies de forêt et la perte de 10 % de sa population, c’est une dure nouvelle. « Comme un coup de poing au ventre », raconte le maire.

PHOTO OLIVIER PONTBRIAND, ARCHIVES LA PRESSE

Les impressionnants sites d’extraction de sables bitumineux ne sont pas visibles de Fort McMurray, mais ce sont eux qui dictent le rythme dans cette petite municipalité nordique.

Relance avortée pour l’ex-eldorado

« Les ministres fédéraux que j’ai rencontrés m’ont dit que la réunion du Cabinet serait difficile, mais ils semblaient comprendre les avantages économiques, les engagements environnementaux, les ententes avec les autochtones. Alors j’étais optimiste », raconte le maire, Don Scott.

La dernière semaine de février s’annonçait déterminante pour Fort McMurray. C’est la limite que le gouvernement Trudeau s’était fixée pour dire s’il autorisait le projet de sables bitumineux Frontier.

Pour cette petite municipalité nordique cernée par la forêt boréale, l’enjeu était de taille. Les impressionnants sites d’extraction de sables bitumineux ne sont pas visibles d’ici. Les plus proches, ceux de Suncor et de Syncrude, sont à une demi-heure de route, et les autres, encore plus loin au nord. Mais ce sont eux qui dictent le rythme ici.

L’exploitation des sites existants se poursuit, et contribue à maintenir beaucoup d’emplois très bien payés dans la région. Mais ce qui a donné des allures de ruée vers l’or à « Fort Mac » au tournant des années 2010, c’est la construction de nouveaux projets, qui requiert une énorme quantité de main-d’œuvre en tout genre. Frontier, par exemple, promettait de créer 7000 emplois directs durant la construction, contre 2500 durant l’exploitation.

Mais quand les cours du pétrole ont commencé à dégringoler, en 2014, les pétrolières ont mis leurs projets de côté. Fort Hills a été le dernier site à ouvrir en 2017. Depuis, la ville tourne au ralenti. L’aéroport international est désert, les immeubles de logements arborent des affiches « à louer » et la circulation des camionnettes, considérées comme le véhicule de base ici, est redevenue très fluide au centre-ville.

Isolée à quatre heures et demie de route au nord d’Edmonton, Fort Mac n’a d’autre industrie que celle des sables bitumineux. C’est pourquoi Don Scott, qui est avocat, est allé plaider la cause de Frontier en personne à Ottawa.

Il s’attendait à un feu vert ou à un refus, mais jamais à ce qui a été annoncé le soir du dimanche 23 février. Prenant tout le monde par surprise, la société Teck Resources a fait savoir qu’elle abandonnait le projet, sans attendre la réponse du fédéral.

Don Scott a reçu la nouvelle « comme un coup de poing au ventre ». Il n’est pas le seul à être déçu.

Le PDG de Développement économique de Wood Buffalo, Kevin Weidlich, le reconnaît : son travail aurait été pas mal plus facile si le projet avait eu le feu vert. « Cette annonce donne l’impression qu’il n’y a pas d’argent investi à Fort McMurray », déplore-t-il.

La directrice des relations gouvernementales et industrielles de la Première Nation crie de Mikisew, Melody Lepine, venait d’atterrir à Ottawa quand elle a appris la nouvelle.

« Nous étions venus annoncer au ministre fédéral de l’Environnement que nous avions une entente avec l’Alberta. J’étais absolument sous le choc ! », témoigne Mme Lepine.

Les Cris de Mikisew, plus importante population autochtone de la région, se battent depuis près de 20 ans pour que les impacts des sables bitumineux sur leur territoire et leurs droits issus des traités soient pris en considération. Avec Frontier, le vent avait enfin tourné. Teck a conclu des ententes avec les 14 groupes autochtones et métis touchés par son projet. Et le gouvernement albertain, dont dépendaient certaines décisions, avait fini par s’entendre à la dernière minute avec deux Premières Nations, celle des Cris de Mikisew et celles des Chipewyans d’Athabasca.

Il y a là des gains majeurs. Parmi ceux-là, une étude de 10 ans sur les effets des nombreux sites de sables bitumineux de la région sur la santé des autochtones. Et la création d’une vaste zone tampon pour protéger les eaux, la faune et le parc national Wood Buffalo, classé au patrimoine mondial. Melody Lepine se demande aujourd’hui si ces engagements survivront à l’échec de Frontier.

C’est aussi une perte pour le Mikisew Group of Companies, qui fait travailler plusieurs centaines de personnes en sous-traitance dans les sables bitumineux. « C’était une occasion d’affaires, d’emplois et de formation considérable. Ç’aurait aussi pu être une occasion de prendre une participation financière », explique Mme Lepine.

La Première Nation de Fort McKay et la Nation métisse de Fort McKay ont aussi exprimé leur vive déception devant la perte de retombées économiques pour leurs communautés.

Un signal négatif

Personne ne s’attendait à ce que le projet Frontier démarre demain matin. Les conditions posées par la société vancouvéroise Teck (hausse significative du prix du baril de pétrole, capacité d’oléoduc suffisante, financement de plus de 20 milliards de dollars) ne sont pas à la veille d’être réunies. Un feu vert d’Ottawa aurait néanmoins eu des retombées économiques positives pour la région.

PHOTO DEAN BENNETT, ARCHIVES LA PRESSE CANADIENNE

Le maire Don Scott (photographié ici alors qu’il était député provincial, en 2014)

Ç’aurait envoyé le signal que le Canada et l’Alberta sont prêts à faire des affaires. Ça nous aurait donné un élan, et ç’aurait indiqué à d’autres investisseurs de commencer à venir à Fort McMurray.

Don Scott, maire de la municipalité régionale de Buffalo Woodbridge, dont Fort McMurray fait partie

Bref, ç’aurait été une bonne nouvelle dans une ville qui en manque cruellement.

Le directeur général de la Banque alimentaire Wood Buffalo, Dan Edwards, peut en témoigner. Lorsqu’il a commencé à y travailler en 2011, trois employés suffisaient à la tâche. Ils sont aujourd’hui une dizaine. En 2014-2015, lorsque les cours du pétrole ont commencé à chuter, les pétrolières à mettre des projets en veilleuse et des travailleurs à perdre leur boulot, la banque alimentaire a distribué un peu moins de 4000 paniers. L’an dernier, elle en a donné près de 8400. Et la demande ne faiblit pas.

PHOTO GREG HALINDA, COLLABORATION SPÉCIALE

Depuis quelque temps, le directeur général de la banque alimentaire, Dan Edwards, voit arriver de 40 à 50 nouveaux clients tous les mois.

Ce que je trouve stupéfiant, et même alarmant, c’est de voir arriver de 40 à 50 nouveaux clients par mois.

Dan Edwards, directeur général de la Banque alimentaire Wood Buffalo

Il y a ceux qui traversent une passe difficile, à cause de congés de maladie non payés ou de factures inattendues. « Même quand on était en plein boom et que les gens avaient de très bons revenus, il y en avait qui ne mettaient pas d’argent de côté », note Dan Edwards. Mais une nouvelle clientèle s’est ajoutée. « Nous commençons à voir de plus en plus de gens qui ont épuisé leurs économies et qui nous disent : “Mes affaires allaient bien, je vous faisais des dons régulièrement, je n’aurais jamais pensé avoir besoin de venir ici.” »

Lendemains de boom

Il faut dire que Fort McMurray tombe de haut.

En 2008 et 2009, alors que le reste du Canada subit la pire crise financière depuis le krach de 1929, « Fort Mac » connaît un boom sans précédent. Les travailleurs affluent de partout, attirés par les salaires mirobolants offerts par les pétrolières, leurs sous-traitants et les entreprises qui gravitent autour. Les prix des maisons et des loyers grimpent, les hôtels sont pleins, des travailleurs sont forcés de dormir dans leur voiture. À un point tel qu’en 2008, Jean-Marc Guillamot s’est mis à offrir des stationnements avec services. « Pour 70 $, je vous loue le parking, vous avez le petit-déjeuner et vous pouvez prendre une douche au gym de l’hôtel. Ça a duré une bonne saison », raconte le directeur régional d’Atlific Hotels.

Le hall du Clearwater, l’établissement du centre-ville où Jean-Marc Guillamot a établi ses quartiers, était étrangement calme lors de notre passage. Le taux d’occupation des sept hôtels qu’il gère à Fort McMurray est passé de 94 % en 2008 à 41 % aujourd’hui. Les chambres, louées en moyenne 239 $ la nuit en 2008, ne rapportent plus que 138 $.

Dans l’hôtellerie, la demande a ralenti après 2011, lorsque les camps pour loger les travailleurs à proximité des sites de sables bitumineux ont commencé à se multiplier. Mais c’est vraiment à partir de 2014, avec la baisse des cours du pétrole, que Fort Mac a commencé à souffrir. Les incendies de forêt qui ont ravagé la ville deux ans plus tard lui ont scié les jambes.

Les enfants à aller chercher à toute vitesse, la route cernée par les flammes, le lent trajet pare-chocs à pare-chocs : la journée du 3 mai 2016 est l’une des premières choses dont les gens vous parlent ici. Ils n’exagèrent pas. La ville est encerclée de collines densément boisées qui ont fourni un carburant abondant et ultra-combustible. Lorsque le feu a traversé la rivière Athabasca, il n’y avait plus une seconde à perdre.

PHOTO JONATHAN HAYWARD, ARCHIVES LA PRESSE CANADIENNE

Près de 2600 résidences ont été détruites à Fort McMurray lors des incendies de mai 2016.

C’est la catastrophe naturelle la plus coûteuse de l’histoire canadienne. Près de 2600 résidences ont été détruites. La ville, qui comptait alors plus de 80 000 habitants, a été entièrement évacuée durant plusieurs semaines. L’économie canadienne a reculé de 1 % ce trimestre-là. Et Fort McMurray ne s’en est jamais complètement remis.

En apparence, la ville a pansé ses plaies. Même dans les vieux quartiers de Beacon Hill, Abasand et Waterways, où les incendies ont fait le plus de dégâts, brûlant parfois des pâtés de maisons et des côtés de rues entiers, il reste peu de traces du sinistre. On voit encore de la construction, mais dans la plupart des cas, des maisons toutes neuves ont déjà remplacé celles qui ont été rasées.

Les cicatrices, pourtant, sont bien réelles. La municipalité a perdu 10 % de sa population, ce qui n’a pas aidé les commerces locaux, dont plusieurs ont fermé.

Quelque 140 familles reçoivent toujours du soutien de la Croix-Rouge, parce qu’elles n’ont pas encore pu retrouver leur résidence ou qu’elles sont trop affectées pour reprendre le travail.

Une analyse des symptômes de 3000 élèves du secondaire, un an et demi après les évènements, a constaté qu’environ le tiers avaient un syndrome de stress post-traumatique (37 %) ou une dépression (31 %). Le stress post-traumatique était plus fréquent chez ceux qui avaient été témoins des incendies ou avaient perdu leur maison. Avoir été témoin des incendies augmentait aussi les idées suicidaires.

L’abandon du projet Frontier est un coup dur de plus pour Fort Mac.

PHOTO NOEL WEST, ARCHIVES THE NEW YORK TIMES

Un parc pour enfants du quartier de Timberlea, dans le nord de Fort McMurray, en mai 2017

Au rythme des sables bitumineux

« Hausse des saisies hypothécaires à Fort McMurray ». « Les faillites bondissent en Alberta ». « L’époque des grands projets de sables bitumineux est peut-être finie ». À voir les gros titres, on s’attendrait à trouver cette petite ville mono-industrielle placardée, avec des buissons virevoltant au milieu de la rue principale déserte, sur une trame sonore d’Ennio Morricone.

Oui, des magasins et restaurants ont mis la clé sous la porte. Un magazine local dressait récemment une liste d’une dizaine d’établissements qui ont fermé dans la dernière année. Mais Fort McMurray n’a rien d’une zone sinistrée. La microbrasserie qui avait fermé ses portes l’an dernier vient même d’être rouverte par de nouveaux propriétaires.

Au-delà des chiffres

Jason Blair est agent immobilier à Fort McMurray depuis 2006. Il a vu le marché s’enflammer, puis se refroidir. Les prix des maisons ont diminué en moyenne de 250 000 $ par rapport à leur sommet, et il s’attend à ce que ça continue à baisser un peu au cours des prochains mois. Les vendeurs, nerveux, le pressent de questions. « Est-ce que ça va aider si Teck reçoit son autorisation ? Et le pipeline ? Et si Trudeau n’est pas réélu ? C’est impossible à prédire. »

PHOTO GREG HALINDA, COLLABORATION SPÉCIALE

Jason Blair, agent immobilier à Fort McMurray depuis 2006

Le nombre de propriétés revendues à la suite d’une saisie bancaire a presque triplé, passant de 55 en 2016 à plus de 180 l’an dernier. Mais le tableau est moins sombre et plus complexe qu’il n’en a l’air, dit Jason Blair. « Je connais quelqu’un qui a cessé de payer son hypothèque en mai 2016. Il n’était pas au chômage. Durant l’évacuation, il est retourné d’où il venait et a décidé d’y rester. » Le fait que la plupart des résidants viennent d’ailleurs contribue au phénomène, croit-il.

Avec la chute des prix, beaucoup de propriétaires se retrouvent coincés avec une hypothèque plus élevée que la valeur de leur maison. Les acheteurs sont donc plutôt des gens d’ailleurs qui arrivent avec un emploi en poche… ou des locataires venus ici « seulement pour trois ans, le temps de faire un coup d’argent ».

« Les gens viennent ici en présumant qu’ils ne vont pas aimer ça. Mais ils ne s’en vont pas, c’est une super communauté, pleine de gens formidables ! », dit Jason Blair, lui-même originaire de la Nouvelle-Écosse et ex-résidant d’Ottawa.

Une ville atypique

Avec une telle baisse des évaluations résidentielles, la plupart des villes seraient au désespoir. Pas la municipalité régionale de Wood Buffalo, dont Fort McMurray fait partie. Car son immense territoire de près de 67 000 km2 (plus vaste que la Nouvelle-Écosse et l’Île-du-Prince-Édouard réunies) abrite aussi les exploitations de sables bitumineux. Résultat : 95 % des taxes municipales proviennent des entreprises. (À titre de comparaison, seulement 55 % des revenus de taxation de Montréal proviennent d’immeubles non résidentiels.)

La Ville a réduit ses dépenses de près de 200 millions de dollars depuis quatre ans, mais elle n’est pas au bord de la faillite. Loin de là. « Dans une couple d’années, on devrait avoir fini de rembourser notre dette, ça nous fera épargner les intérêts », laisse tomber le maire, Don Scott.

Le portrait de l’emploi aussi est plus nuancé qu’il n’y paraît.

Le taux d’insolvabilité (faillites et propositions de consommateur) a bondi de plus de 60 % entre 2016 et 2018, passant de 3,0 à 4,9 cas par 1000 habitants, soit davantage que la moyenne albertaine (4,4) ou canadienne (4,3).

Et le fait que la région avait encore perdu 1100 emplois en janvier préoccupait Don Scott lors de notre visite. « Mais je vois encore des gens du monde entier déménager ici. Chaque jour, des entreprises me disent qu’elles ont de la difficulté à trouver de la main-d’œuvre, spécialisée ou non. »

C’est ce qui a amené Nathalie Gauthier et sa famille à quitter Lanoraie pour Fort McMurray en 2018. Son conjoint Patrick, qui avait travaillé dans les sables bitumineux jusqu’en 2013, s’était fait offrir un nouveau poste dans le domaine. Nathalie, qui n’avait pas d’emploi en arrivant, a été embauchée comme directrice générale du bureau régional de l’Association canadienne-française de l’Alberta. Ce remplacement de congé de maternité prendra fin cette année, mais elle n’est pas inquiète.

PHOTO GREG HALINDA, COLLABORATION SPÉCIALE

Arrivée sans emploi, Nathalie Gauthier est devenue directrice générale du bureau régional de l’Association canadienne-française de l’Alberta.

Malgré tout, c’est ici qu’il y a du travail. Ils cherchent tout le temps du monde ici, ça roule tout le temps.

Nathalie Gauthier, directrice générale du bureau régional de l’Association canadienne-française de l’Alberta

La région a d’ailleurs regagné une centaine d’emplois au cours du mois de février, montrent les plus récents chiffres de Statistique Canada publiés ce vendredi. Son taux de chômage est à 5,8 % (moyenne de décembre à février), soit nettement moins que l’ensemble de l’Alberta (7,2 %) pour la même période.

L’absence de nouveaux projets a stoppé la croissance de la ville, mais les sites existants continuent à produire, et à très bien payer leurs employés.

À plus de 210 000 $ par an, le revenu moyen des ménages de la région est l’un des plus élevés au pays. C’est presque trois fois plus qu’au Québec. Et ces travailleurs bien payés sont à l’âge des grosses dépenses : près de la moitié de la population (47 %) a entre 20 et 44 ans.

Diversifier Fort Mac

Le pouvoir d’achat de la population est l’un des arguments clés de l’agence de développement économique, qui tente d’attirer de grandes enseignes. « Les résidants dépensent 435 millions de dollars à Edmonton chaque année », souligne son PDG, Kevin Weidlich. Des enseignes connues dynamiseraient la ville et augmenteraient son pouvoir d’attraction, croit-il.

Kevin Weidlich veut aussi attirer… des touristes. « Les gens me regardent bouche bée », admet-il.

Il parle de chasse et de pêche, d’aurores boréales et même de congrès. La Ville en accueillera un premier en juin, le 55 North, où quelque 200 décideurs de l’Alberta sont attendus.

Fort McMurray ne compte plus que 75 000 habitants, moins que Drummondville ou Saint-Jérôme. Mais ses années fastes lui ont laissé des atouts étonnants pour une petite ville isolée : un aéroport tout neuf desservi par une douane américaine, le plus vaste complexe récréatif communautaire au pays, de futurs quartiers déjà asphaltés et éclairés qui n’attendent que les développeurs, un pont à 10 voies qui a réduit la traversée de la rivière d’une heure à cinq minutes. Et l’ultime carte Grande Séduction… « Nous avons une ligue de cricket », glisse Kevin Weidlich.

L’avenir bitumineux

Malgré ses efforts de diversification, la municipalité n’a aucune intention de tourner le dos aux sables bitumineux.

PHOTO GREG HALINDA, COLLABORATION SPÉCIALE

Le PDG de l’agence de développement économique de Wood Buffalo, Kevin Weidlich, veut revitaliser le centre-ville et attirer de grandes enseignes du commerce au détail.

On est assis sur la troisième réserve pétrolière en importance sur la planète, on va l’exploiter. Le pétrole, c’est beaucoup plus que des carburants fossiles. La pétrochimie, le pharmaceutique, toute cette demande va continuer à croître.

Kevin Weidlich, PDG de l’agence de développement économique de Wood Buffalo

Si on ne se sert pas des sables bitumineux, on utilisera du pétrole provenant « de régimes politiques douteux où l’environnement est moins réglementé », fait valoir le maire.

« Le gouvernement fédéral doit en faire beaucoup plus pour faire passer ce message. Il doit vraiment montrer qu’il croit en l’avenir des sables bitumineux », martèle Don Scott.