Le président du Centre culturel islamique de Québec invite le gouvernement canadien à suivre l'exemple de la Nouvelle-Zélande, qui a resserré son contrôle des armes à feu moins d'une semaine après les attentats contre des mosquées de Christchurch.

Dans une lettre adressée au premier ministre Justin Trudeau et à plusieurs membres de son cabinet, Boufeldja Benabdallah souligne le « courage politique » et « le sens de la responsabilité » des élus néo-zélandais.

Ces derniers ont légiféré « sans attendre les débats interminables », écrit-il dans une lettre transmise mardi à La Presse canadienne.

Avant même le dépôt d'un projet de loi, prévu le mois prochain, le gouvernement de la Nouvelle-Zélande a interdit la vente de fusils d'assaut, de chargeurs à grande capacité et d'« armes semi-automatiques de type militaire » comme celles utilisées dans les attentats contre la communauté musulmane qui ont fait 50 morts, le 15 mars dernier.

Les autorités néo-zélandaises ont demandé à tous les propriétaires de fusils d'assaut ou de chargeurs désormais interdits de les signaler, alors que le cabinet travaille sur un programme de rachat. Des exemptions « strictement réglementées » devraient être accordées pour certains propriétaires tels que des chasseurs et des fermiers.

Dans la foulée du massacre, le ministre canadien de la Sécurité publique, Ralph Goodale, avait affirmé que les résultats de la réflexion gouvernementale sur la possibilité d'interdire les armes de poing et les armes d'assaut seraient bientôt révélés.

Le projet de loi C-71, qui élargirait notamment la portée de la vérification des antécédents de ceux qui souhaitent acquérir des armes à feu, est pour sa part déjà à l'étude devant le Sénat.

Mais pour M. Benabdallah, il est temps de presser le pas.

« Le projet de loi C-71 est un pas dans la bonne direction pour le Canada, il faut le reconnaître, soutient-il dans sa lettre. Mais le contenu demeure très insuffisant et les délais pour son adoption nous inquiètent, car maintenant chaque minute est comptée pour la paix sociale. »

Le Centre culturel islamique de Québec - marqué au fer rouge par son propre attentat, qui a fait six morts et 19 blessés, le 29 janvier 2017 - multiplie les appels à une interdiction des armes de poing, des armes d'assaut, ainsi que des accessoires militaires.