Quinze spécialistes chevronnés de la politique étrangère ont appelé lundi à la libération d'un Canadien détenu en Chine, qui aurait été arrêté vraisemblablement en guise de représailles pour l'arrestation d'une dirigeante du géant chinois de la technologie Huawei.

Les experts et dirigeants de groupes de réflexion américains ont diffusé une déclaration commune, dans laquelle ils expriment leur inquiétude face à l'arrestation de Michael Kovrig, un spécialiste de l'Asie qui travaille au sein du groupe de réflexion International Crisis Group.

Les signataires rappellent que les groupes de recherche indépendants sont importants pour atténuer les conflits alors que les tensions s'enflamment entre la Chine et l'Occident.

Selon eux, l'arrestation de M. Kovrig a eu un « effet de refroidissement » pour tous ceux qui veulent améliorer les relations entre les États-Unis et la Chine.

La Chine a arrêté Michael Kovrig et un autre Canadien, Michael Spavor, le 10 décembre, apparemment pour faire pression sur le Canada afin qu'il libère la dirigeante de Huawei, Meng Wanzhou. Mme Meng a été arrêtée à Vancouver à la requête des autorités américaines, qui réclament son extradition pour qu'elle réponde à des accusations de fraude.

Parmi les spécialistes qui ont signé la déclaration, on retrouve Nicolas Burns de Harvard, Anne-Marie Slaughter de Princeton, et le général à la retraite John Allen, de l'Institut Brookings.

MM. Kovrig et Spavor n'ont pas eu accès à un avocat depuis leur arrestation.

Dans la foulée des événements, un tribunal chinois a aussi condamné un Canadien à la peine de mort pour des allégations de trafic de drogue, renversant la peine de prison de 15 ans imposée auparavant. La Chine a aussi bloqué certaines exportations de canola provenant du Canada.

Meng Wanzhou a été libérée sous caution et elle vit dans l'un de ses manoirs de Vancouver en attendant le début des procédures d'extradition. Cette affaire pourrait se régler dans plusieurs années.