L'ancien président des États-Unis Barack Obama a déclaré qu'un échec dans la transition vers des sources d'énergie plus propres conduirait à un désordre mondial dont la voie serait difficile à inverser, mais il se dit optimiste à l'idée que des économies axées sur les combustibles fossiles, telles que l'Alberta, puissent amorcer ce virage.

M. Obama s'est exprimé mardi dans un aréna quasiment au maximum de sa capacité à Calgary, ville qui abrite les sièges sociaux de plusieurs entreprises pétrolières et gazières.

L'ex-président a fait valoir que tout le monde devrait reconnaître qu'il faudra faire des compromis sur notre façon de vivre et sur la façon dont sont structurées nos économies.

Il a rappelé que depuis la Révolution industrielle, les combustibles fossiles s'étaient avérés une source d'énergie abondante et peu coûteuse. Cette remarque a attiré des sifflements et des applaudissements dans la foule.

Le public a aussi applaudi lorsque M. Obama a dit que le réchauffement climatique était un fait scientifique incontestable.

Si les populations ne font rien pour remédier au problème, « l'ampleur de la tragédie qui consumera l'humanité est une chose que nous n'avons peut-être jamais vue dans l'histoire récente », a-t-il ajouté.

La montée des océans aura pour effet de déplacer des populations établies sur les côtes, et le changement climatique pourrait avoir un impact sur la prévalence des maladies transmises par les insectes, a-t-il poursuivi.

« Les orignaux, maintenant, doivent faire face à des maladies transmises par les tiques, auxquelles ils ne faisaient pas face il y a 10 ou 15 ans. J'aime vraiment les orignaux. Et j'imagine que vous, en tant que Canadiens, les aimez aussi », a-t-il soutenu.

Il a indiqué que l'enjeu était de savoir comment susciter une prise de conscience, non seulement de manière générale, mais également dans des endroits tels que l'Alberta, sur le fait qu'il faut développer de nouvelles sources d'énergie et assainir les plus anciennes.

Selon l'ancien président, le désordre suscité par le réchauffement climatique rendra la politique encore plus toxique.

« Imaginez que vous n'ayez pas quelques centaines de milliers de migrants qui échappent à la pauvreté, à la violence ou à la maladie, mais que vous en comptiez maintenant des millions. Imaginez que les modèles de mousson se modifient dans le sous-continent indien et qu'un demi-milliard de personnes ne pouvant plus produire soient déplacées », a-t-il souligné.

Les mêmes prouesses techniques qui ont été utilisées pour exploiter le pétrole difficile d'accès peuvent être orientées vers la recherche de sources d'énergie plus propres, a suggéré M. Obama.

« Vous pouvez trouver une solution, mais vous devez être ouvert », a-t-il plaidé.

M. Obama s'est rappelé avec un mélange d'amusement et de frustration comment, en 2015, le sénateur républicain de l'Oklahoma, James Inhofe, alors président du comité de l'environnement, avait brandi une boule de neige au Sénat pour contester la science du climat.

« Vous riez. C'est arrivé », a-t-il dit.

« Ce n'est pas une bonne façon d'aborder les problèmes. »

M. Obama avait refusé d'approuver le projet d'oléoduc Keystone XL en 2015. Le projet proposé, qui permettrait à davantage de pétrole brut des sables bitumineux albertains d'affluer vers les raffineries de la côte américaine du golfe du Mexique, est appuyé par son successeur, le président Donald Trump. Le projet fait toutefois encore l'objet de contestations devant les tribunaux au niveau des États.