À tous les deux jours et demi en 2018, une fille ou une femme a été assassinée au Canada selon le premier rapport annuel d'un organisme s'étant attardé à cette question.

La directrice de l'Observatoire canadien du féminicide pour la justice et la responsabilisation et auteure principale du rapport, Myrna Dawson, précise que l'année dernière, 148 filles ou femmes ont été assassinées au Canada lors de 133 incidents. Des accusations criminelles pour ces meurtres ont été portées contre 140 personnes ; 90 % d'entre elles étaient des hommes.

Parmi les cas minoritaires de femmes prétendument tuées par un étranger figurent les huit victimes de l'attaque au camion-bélier perpétrée à Toronto. Le suspect de cette affaire, Alek Minassian, doit subir un procès en février 2020.

Mme Dawson ajoute que les femmes sont fréquemment à risque d'être victimes d'hommes qu'elles connaissent bien ou en qui elles devraient avoir confiance. D'ailleurs, les relations étroites qu'elles ont entretenues avec leurs agresseurs ont fait en sorte que les circonstances des féminicides ont beaucoup varié.

Les femmes autochtones, qui constituent 5 % de la population, ont représenté 36 % du total de filles et femmes assassinées.

D'autre part, bien que 16 % de la population vive en milieu rural, 34 % des féminicides y ont été commis.

Le rapport de l'Observatoire a tiré ses données statistiques et démographiques d'informations transmises par les médias. Myrna Dawson, qui enseigne au département de sociologie et d'anthropologie de l'Université de Guelph, en Ontario, assure que ces informations étaient aussi précises et surtout plus accessibles que celles transmises par des sources officielles.